vendredi, janvier 31, 2025
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Maroc : 7 ans de prison ferme pour des menaces de mort

Maroc : 7 ans de prison ferme pour des menaces de mort

Le tribunal antiterroriste de Rabat a condamné un étudiant à une peine de sept ans de prison ferme après qu’il ait été reconnu coupable d’avoir proféré des menaces de mort à l’encontre du chercheur et militant amazigh Ahmed Assid. Cette condamnation, intervenue en première instance, est le résultat d’une enquête approfondie qui a été ouverte après qu’un commentaire menaçant ait été publié sous une vidéo partagée par Ahmed Assid sur ses réseaux sociaux. Dans cette vidéo, Assid abordait la question de l’héritage, un sujet qui semble avoir particulièrement dérangé l’auteur des menaces. Ce dernier, dans son commentaire, avait écrit que le militant « mériterait d’être abattu ».

La plainte déposée par Assid a rapidement conduit le parquet à saisir le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) de Salé. Les autorités ont alors procédé à l’arrestation du suspect, un étudiant, qui a été interrogé sur ses agissements. Selon le quotidien Assabah, l’enquête a permis de remonter à des éléments troublants sur le suspect. En effet, il a été découvert que le père de l’étudiant travaillait dans un bar à Casablanca, un détail qui n’a pas été sans intrigue lors des investigations.

L’expertise technique effectuée sur le téléphone portable de l’étudiant a également permis de découvrir une quantité importante de vidéos de propagande liées à la branche armée du Hamas ainsi que des documents et des contenus liés à Al-Qaïda. Ce matériel, qui a été retrouvé sur son téléphone, témoigne de ses sympathies pour des groupes extrémistes. De plus, il a été révélé que le jeune homme entretenait des contacts avec un ressortissant irakien affilié à Daech, ce qui a ajouté à l’inquiétude des enquêteurs sur ses intentions et ses activités. Selon les résultats de l’enquête, l’étudiant avait même envisagé de mener une opération terroriste sur le sol marocain, ce qui a conduit à sa mise en détention et à son inculpation.

Lors de son procès, l’étudiant a formellement nié être l’auteur du commentaire menaçant et a rejeté toutes les accusations portées contre lui. Il a même insisté qu’il n’était pas impliqué dans les faits, se défendant en avançant qu’il ne savait pas comment ses vidéos extrémistes se retrouvaient sur son téléphone. Cependant, malgré ses dénégations, le tribunal a jugé que les éléments du dossier et les preuves techniques recueillies, notamment les vidéos de propagande extrémiste et les communications avec un membre de Daech, étaient suffisants pour établir sa culpabilité.

La condamnation, qui intervient dans un contexte de lutte accrue contre les menaces terroristes et les discours de haine au Maroc, envoie un message fort contre les actes de radicalisation et les appels à la violence, tout en soulignant l’importance des enquêtes sur les réseaux sociaux et les outils numériques dans la lutte contre l’extrémisme.