lundi, janvier 6, 2025
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Crise Mali-Algérie : les médias algériens accusent… le Maroc

Crise Mali-Algérie : les médias algériens accusent… le Maroc

L’Algérie se retrouve une nouvelle fois au centre d’une polémique géopolitique majeure, avec des accusations sérieuses de soutien au terrorisme au Mali. Cette affaire met en lumière des tensions de plus en plus fortes entre les deux pays, exacerbées par l’ingérence du régime algérien qui ne cesse d’alimenter une dynamique de déstabilisation dans la région, au Maghreb et au Sahel.

Les autorités maliennes ont réagi de manière véhémente aux déclarations formulées par l’Algérie, et elles n’ont pas hésité à dénoncer ce qu’elles considèrent comme des ingérences permanentes dans leurs affaires internes. Selon le gouvernement malien, l’Algérie facilite la traversée de terroristes sur ses frontières, notamment dans le nord du Mali, une zone particulièrement vulnérable en raison de son instabilité et de la porosité de ses frontières avec le voisin algérien. Cette situation a donné lieu à des accusations de complicité du régime algérien avec son soutien aux groupes terroristes opérant dans le Sahel.

Le 1er janvier 2025, un communiqué officiel du ministère malien des Affaires étrangères a officiellement accusé l’Algérie de soutenir les groupes terroristes responsables de déstabiliser le Mali et toute la région sahélienne. Ce communiqué fait référence à un précédent document datant du 25 janvier 2024, dans lequel le gouvernement malien dénonce une « proximité et complicité » de l’Algérie avec ces groupes armés. Le communiqué affirme que l’Algérie « offre le gîte et le couvert » à ces terroristes tout en supervisant leurs actions contre les civils maliens et d’autres populations sahéliennes. Ce soutien contribue à alimenter l’instabilité dans la région, avec des répercussions directes sur la sécurité du Mali, un des pays les plus touchés par les violences des groupes djihadistes.

L’Algérie, au lieu de répondre à ces accusations, semble davantage préoccupée par la situation avec son voisin marocain, et continue de s’attaquer à ce pays, à la moindre occasion, sur la scène internationale où l’Algérie est d’ailleurs de plus en plus isolée. Alors que de nombreux pays du Sahel dénoncent la politique étrangère de l’Algérie, le régime algérien refuse de reconnaître son rôle dans la déstabilisation régionale et préfère accuser systématiquement le Maroc d’être à l’origine de ses problèmes. L’Algérie est de plus en plus perçue comme un acteur clé de la déstabilisation au Maghreb et au Sahel, notamment à travers son soutien à des groupes séparatistes et terroristes dans des pays comme le Mali.

Les tentatives de séparatisme (au Maroc et au Mali) et les actions de déstabilisation menées par l’Algérie dans la région se manifestent également par l’isolement progressif de l’Algérie sur la scène diplomatique. La Mauritanie, par exemple, a été la première à voir à travers le jeu algérien et a refusé de participer à une rencontre à Alger qui devait opposer des acteurs régionaux autour de la question d’un nouveau Maghreb sans le Maroc censé remplacer l’Union du Maghreb arabe (UMA). Ce geste de la Mauritanie a marqué le début d’une crise froide entre les deux pays, avec Nouakchott refusant de céder aux pressions algériennes. La Mauritanie a toujours voulu maintenir et préserver ses relations avec le Maroc.

La Libye, quant à elle, a rapidement pris ses distances avec l’Algérie après avoir pris part à la rencontre d’Alger. Le pays a pris conscience de l’hostilité sous-jacente de l’Algérie à son égard, notamment après la reprise du dialogue interlibyen à Marrakech fin décembre 2024, qui a eu le soutien du Maroc. Les autorités libyennes ont accusé l’Algérie de tenter de manipuler la situation pour desservir ses propres intérêts géopolitiques et de déstabiliser la région.

Le Mali, quant à lui, a fait preuve d’une grande fermeté face à l’Algérie, en dénonçant les tentatives algériennes d’interférer dans ses affaires internes et en annonçant son retrait des accords de paix d’Alger de 2015, une décision qui a été perçue comme une rupture nette avec l’Algérie. Cette décision a été renforcée par les accusations de soutien de l’Algérie aux groupes terroristes opérant sur le territoire malien.

Les relations de l’Algérie avec le Niger se sont également dégradées, notamment en raison du soutien de l’Algérie à des groupes séparatistes dans la région. Ce climat de méfiance et de tensions a conduit à des répercussions sur les relations diplomatiques entre ces pays voisins.

Cependant, la Tunisie semble avoir succombé à l’influence algérienne, devenant un partenaire plus aligné sur les positions d’Alger. Ce soutien est perçu par certains comme une forme de vassalisation politique de la Tunisie (au bord de la faillite) par le régime algérien. Cela fait de la Tunisie l’un des rares pays de la région à soutenir pleinement la politique algérienne, tandis que d’autres, comme le Maroc, s’opposent fermement à ses ingérences dans les affaires régionales.

Les critiques maliennes envers le régime algérien sont devenues de plus en plus virulentes, notamment après les déclarations récentes du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, qui avait qualifié de « solution impossible » l’option militaire pour résoudre les crises dans la région. Le gouvernement malien, qui lutte contre les groupes djihadistes et séparatistes, perçoit ces propos comme une forme de déni et d’inaction, alors que les autorités maliennes ont réussi à obtenir des « succès indéniables » dans la lutte contre le terrorisme.

Le gouvernement malien de transition a dénoncé ce qu’il considère comme une « nouvelle ingérence » de l’Algérie dans ses affaires intérieures. En réponse à cette situation, Bamako a invité Alger à « se concentrer sur la résolution de ses propres crises internes », notamment la question de la Kabylie, une région du nord de l’Algérie qui réclame son autodétermination. Le gouvernement malien a précisé qu’il « n’était ni demandeur ni preneur de leçons » venant de l’Algérie.

En dépit des critiques croissantes, les médias algériens continuent de mettre en avant une version biaisée des événements. TSA, un des principaux médias algériens à la botte du régime (comme tous les autres d’ailleurs), a rapidement accusé le Maroc de « manipuler » le gouvernement malien, qualifiant la prise de position malienne de « dérapage ». Le même média a aussi insinué que le Maroc avait joué un rôle dans la rédaction du communiqué malien, y voyant la « main du Maroc ». Cette tendance à impliquer systématiquement le Maroc dans les tensions régionales est devenue un motif récurrent de la diplomatie algérienne.

Le climat de défiance s’est encore intensifié après que le Mali ait invité l’Algérie à « se concentrer sur ses propres contradictions internes », un message jugé « inacceptable » par les autorités algériennes, qui estiment que cette prise de position malienne est un affront direct à la souveraineté algérienne.

En bref, cette situation complexe souligne les difficultés auxquelles l’Algérie fait face dans sa politique étrangère au Sahel et au Maghreb. Les tensions avec le Mali alimentées par l’Algérie, combinées aux tensions géopolitiques avec d’autres pays de la région (Maroc, Mali, Niger, Burkina Faso, Libye, etc.), ont contribué à créer une dynamique où l’Algérie est de plus en plus perçue comme un facteur de déstabilisation dans la région, alors que le Maroc, lui, continue à jouer un rôle de stabilisateur.

Question diplomatie, le régime algérien joue au jeu de dames (et mal, il n’a pas compris les règles), le Maroc, quant à lui, joue au jeu d’échecs et cumule les succès.