samedi, mai 11, 2024
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Le Maroc vise une intégration plus poussée au niveau mondial

MAROC: VERS UNE INTÉGRATION ACCRUE DANS LES CHAÎNES DE VALEUR MONDIALES

Le Maroc vise une intégration plus poussée au niveau mondial en renforçant son insertion dans les chaînes de valeur mondiales

Alors que l’Algérie travaille activement à la création d’un nouveau bloc maghrébin excluant le Maroc, ce dernier cherche à s’intégrer davantage au reste du monde. L’Algérie et la Tunisie posent les bases d’une Union du Maghreb sans la participation du Maroc, une initiative lancée par Alger pour remplacer l’Union du Maghreb arabe (UMA), qui est en veille depuis la fermeture de la frontière entre le Maroc et l’Algérie en 1994, qui a cessé d’apporter sa contribution financière. À noter que la Libye, au contraire, souhaite renforcer l’Union du Maghreb arabe.

Cette nouvelle initiative de rapprochement régional ne vise pas à reproduire le modèle de l’Union du Maghreb arabe. Ce projet répond aux préoccupations communes de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye, qui sont confrontées à des défis similaires tels que la migration en provenance du Sahel, l’insécurité dans cette région et des enjeux économiques importants, notamment les investissements de la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach en Libye.

Pendant ce temps, le Maroc adopte une approche de coopération tous azimuts, contrastant avec l’isolement sans cesse croissant de l’Algérie sur la scène internationale, les difficultés financières de la Tunisie et l’instabilité persistante et récurrente en Libye. Pour Alger et Tunis, les priorités du Maroc résident ailleurs ; le Maroc a redéfini sa politique étrangère en établissant des relations avec les États-Unis, avec l’Espagne, avec les pays du Golfe (notamment un méga-partenariat avec les Émirats arabes unis), en améliorant sa relation avec la France, en proposant une initiative aux pays enclavés du Sahel (Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad) pour qu’ils aient accès à l’Atlantique, en institutionnalisant un partenariat africain atlantique avec les 23 pays de la zone afro atlantique, etc.

À noter que les échanges commerciaux au sein du Maghreb demeurent limités. Le Maroc ne cherche pas à s’isoler de ses voisins maghrébins, mais plutôt à conquérir des parts de marché, notamment en Afrique subsaharienne où il intensifie ses investissements dans divers secteurs tels que le phosphate, les engrais, la finance, les télécommunications, l’immobilier, etc.

En outre, le Maroc vise une intégration plus poussée au niveau mondial en renforçant son insertion dans les chaînes de valeur mondiales. Le Maroc souhaite accroître sa participation aux processus de production et d’échange qui s’étendent à l’échelle internationale. Plutôt que de produire des biens ou services de manière autonome et isolée, les pays intégrés dans les chaînes de valeur mondiales contribuent à des étapes spécifiques de la fabrication ou des services qui sont ensuite combinées avec d’autres contributions d’autres pays pour créer un produit final.

Cela implique généralement une spécialisation dans des secteurs spécifiques où le pays a un avantage comparatif ou compétitif, ainsi que des relations commerciales et d’investissement étroites avec d’autres pays. L’intégration dans les chaînes de valeur mondiales peut se faire à différents niveaux, depuis la simple production de composants ou de matières premières jusqu’à des processus plus avancés de conception, d’assemblage et de distribution.

Les avantages de l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales comprennent généralement l’accès à des technologies et des compétences spécialisées, des économies d’échelle, une meilleure efficacité et une plus grande compétitivité sur les marchés mondiaux. Cependant, cela peut également rendre un pays dépendant des fluctuations des marchés mondiaux et des décisions prises par les entreprises multinationales qui coordonnent souvent les chaînes de valeur.