vendredi, mai 17, 2024
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UN MRE CONDAMNÉ POUR AVOIR CRITIQUÉ LA NORMALISATION MAROC-ISRAËL SUR INTERNET

Peine de prison pour critique sur Facebook : L’affaire Saïd Boukioud et la normalisation des relations avec Israël

Une condamnation pour une critique sur Facebook
Saïd Boukioud, un internaute marocain âgé de 48 ans, a été condamné à cinq ans de prison ferme pour avoir critiqué sur Facebook la normalisation des relations avec Israël. Selon son avocat, Maître El Hassan Essouni, les publications de Saïd Boukioud dénonçaient la normalisation avec Israël mais il l’a fait d’une manière qui pourrait être interprétée comme une critique visant le roi du Maroc.

Appel contre la décision du tribunal
La défense de Saïd Boukioud a immédiatement interjeté appel de cette décision émanant du tribunal de première instance de Casablanca. Elle estime la peine de cinq ans de prison comme étant « lourde et incompréhensible ». L’avocat de Saïd Boukioud souligne que son client n’avait pas l’intention d’offenser le roi et qu’il a pris des mesures pour supprimer les publications incriminées ainsi que fermer son compte Facebook dès qu’il a été informé des poursuites engagées contre lui au Maroc.




Infraction selon l’article 267-5 du Code pénal
Les faits remontent à la fin de l’année 2020, lorsque Saïd Boukioud résidait et travaillait au Qatar. Il a été condamné en vertu de l’article 267-5 du Code pénal marocain, qui prévoit des sanctions pour quiconque porte atteinte au régime monarchique. Cette infraction est passible d’une peine de six mois à deux ans de prison ferme. Dans le cas de Saïd Boukioud, la peine a été augmentée à cinq ans, car l’infraction a été commise en public, notamment par voie électronique sur Facebook.

Les lignes rouges au Maroc
La liberté d’expression est effective au Maroc. « la liberté de la presse est garantie et ne peut être limitée par aucune forme de censure préalable. Tous ont le droit de s’exprimer et de diffuser librement, et dans les seules limites expressément prévues par la loi, les informations, les idées et les opinions». Mais certains profitent de la marge de liberté au Maroc pour servir des intérêts personnels et porter atteinte aux institutions et aux responsables. On peut par exemple critiquer le gouvernement sans redouter le même problème. Mais il existe des lignes rouges à ne pas franchir: porter atteinte à l’islam, porter atteinte au régime monarchique, porter atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc, diffuser de fausses informations, la diffamation et l’injure, les propos appelant à la haine, etc.

La normalisation des relations entre le Maroc et Israël
La normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël a été officialisée en 2020 à travers les accords d’Abraham, sous la médiation des États-Unis. Depuis lors, les deux pays ont cherché à renforcer leur coopération dans divers domaines. Cependant, cette décision n’a pas été accueillie favorablement par tous, et plusieurs Marocains continuent de manifester leur opposition à cette normalisation avec l’État hébreu.