L’Algérie ignore la main tendue du Roi Mohammed VI
LE RÉGIME ALGÉRIEN FAIT LA SOURDE OREILLE À LA MAIN TENDUE DU ROI MOHAMMED VI
Comme il fallait s’y attendre, aucune réaction officielle de la présidence algérienne à la main tendue par le roi Mohammed VI. Si le régime algérien s’est officiellement tu, les médias affiliés au pouvoir ont commenté le discours royal en le qualifiant de «non-événement» voire en y soupçonnant «une diabolisation» de l’Algérie.
Samedi 30 juillet, lors du traditionnel discours du trône, le roi Mohammed VI a réitéré sa main tendue au voisin algérien, en appelant la présidence algérienne à «travailler main dans la main» en vue d’un retour à des «relations normales» entre le Maroc et l’Algérie.
Trois jours après ce discours de fraternité, largement commenté par la presse internationale, les médias publics algériens, eux, tout comme l’agence de presse officielle (APS), mais aussi Al Moudjahid, l’organe de l’Armée nationale populaire, sont restés bouche cousue.
Ce n’est pas non plus la diffusion d’une nouvelle sortie médiatique du président algérien, diffusée plus de 24 heures après le discours du roi Mohammed VI, qui a apporté des éléments de réponse… Celle-ci avait été enregistrée deux ou trois jours plus tôt.
D’ailleurs, dans ce nouvel entretien filmé, Abdelmadjid Tebboune a abordé tous les dossiers internationaux et régionaux, mais n’a pas cité une seule fois le Maroc. C’est finalement la presse privée algérienne, très majoritairement soumise à la junte, qui s’est chargée, en sous-main, de réagir à la main tendue du Maroc.
Dans un premier article, paru le samedi 30 juillet, et intitulé «Le roi Mohammed VI appelle Tebboune à rétablir les relations avec le Maroc», le site du général Nezzar algeriepatriotique qualifie les propos du Souverain de «conciliants», avant d’ajouter immédiatement que l’Algérie rejetait la main tendue du Maroc, accusé de «signature d’accords militaires et sécuritaires avec Israël et le financement d’un quarteron d’agitateurs qui mènent une campagne acharnée contre les institutions algériennes».
Et selon ce site d’informations algérien, la fermeture des frontières algéro-marocaines a «plus que jamais raison d’être aujourd’hui».
Dans un deuxième article, paru le 31 juillet, ce même site écrit que selon ses «sources autorisées», le discours du Trône est «non-événement auquel il ne faut prêter aucune attention», parce que «comme il fallait s’y attendre, le discours de Mohammed VI est entré par une oreille et est sorti par l’autre».
Jouant sur l’alignement de l’Algérie dans le contexte de la guerre russo-ukrainienne, ce média a aussi estimé que le Maroc se trouvait en position de faiblesse, à cause d’une «France en plein déclin, qui est en train de perdre son influence en Afrique au profit des géants russe et chinois».
La même analyse se retrouve sous un autre angle dans les colonnes du site «tout-sur-lalgérie», qui a sollicité un ancien diplomate algérien, Abdelaziz Rahabi, pour s’entendre dire que le statu quo actuel dans les relations maroco-algériennes doit continuer à prévaloir.
En effet, selon cet «expert», le discours du Trône est une manœuvre visant à la «diabolisation» de l’Algérie.
«Une fois encore, il (le Roi du Maroc, Ndlr) rend l’Algérie responsable de l’échec de la construction maghrébine, du mauvais état des relations bilatérales et cherche à accréditer le sentiment d’un Maroc victime mais disposé au dialogue», a affirmé Abdelaziz Rahabi, selon lequel «le Maroc officiel anime une opération de diabolisation de l’Algérie en la présentant comme un allié des puissances et groupes anti-occidentaux et sa diplomatie comme hostile aux intérêts américains et européens dont il serait le meilleur défenseur».
Le qualificatif «mielleux», édulcoré par l’adverbe «toutefois », est revenu dans quasiment tous les médias algériens qui ont réagi au plaidoyer royal.
Ainsi, selon le site Maghrebinfo.dz, dans un «discours mielleux, le roi du Maroc a évoqué un complot visant, selon lui, à déstabiliser les relations entre Alger et Rabat, en accusant indirectement la main étrangère». «Toutefois, ajoute-t-il, le Makhzen tente toujours de nous vendre la politique de la main tendue sans prendre de mesures concrètes dans ce contexte».
En conséquence, «la position de l’Algérie est claire: il y a des conditions et des obligations que le Maroc doit mettre en œuvre par des mesures pratiques». Et quelles sont ces mesures pratiques? Inutile de les citer, parce qu’elles sont tout simplement irréalisables, car portant atteinte à la souveraineté même du Maroc.
Seul finalement le site algeriepart (opposition en exil) a été plus mesuré. Reprenant tous les propos du roi Mohammed VI sur l’Algérie, il a conclu que les relations maroco-algériennes n’ont jamais «cessé de se dégrader depuis 2020», soit avec l’avènement du nouveau régime.
Surtout, explique-t-il, quand l’Algérie a «surenchéri» en octobre 2021, en fermant le Gazoduc Maghreb-Europe, après la fermeture de son espace aérien aux avions marocains en septembre 2021, quelques jours seulement après avoir rompu unilatéralement ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021.
Dirigé par des vieillards illégitimes, séniles et faisant de la surenchère contre le Maroc un levier bien commode pour détourner le peuple des problèmes intérieurs, le régime algérien est incapable de regarder vers l’avenir, encore moins d’entretenir des relations normales avec son voisinage.
Il ne faut s’attendre à rien de constructif de la part de ce régime en fin de vie. L’horloge biologique finira bien par faire son travail et débarrasser l’Afrique du Nord de cette gérontocratie au bord de la sénilité, qui sème la haine entre des peuples que tout, pourtant, devrait unir.