vendredi, novembre 1, 2024
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Voici les perspectives économiques du Maroc pour l’année 2022

Voici les perspectives économiques nationales pour l’année 2022 (HCP)




Le Haut-Commissariat au Plan élabore le budget économique exploratoire 2022 qui présente une révision de la croissance économique nationale en 2021, ainsi que les perspectives pour l’année 2022, constituant ainsi un cadre de référence pour la fixation d’objectifs économiques appuyés par d’éventuelles mesures à mettre en œuvre notamment, dans le cadre de la Loi de Finances 2022.




« Malgré les années de sécheresse successives qui avaient marqué la fin de la décennie 2010-2020, cette année devait annoncer un nouveau cycle mieux orienté en général de notre économie nationale », souligne Ahmed Lahlimi Alami, Haut-Commissaire, dans l’introduction du Budget économique exploratoire 2022 publiée par le Haut-Commissariat au plan (HCP).

D’après la même source, l’endettement des États est le lot aujourd’hui de tous les pays, toutefois « au Maroc, l’endettement reste à des niveaux encore gérables. Des solutions sont possibles pour en réduire le poids sur notre potentiel de croissance ou tout au moins d’en innover, dans ce sens, le mode de gestion ».

« L’activité économique nationale devrait connaitre en 2021 un rebond de sa croissance après une récession profonde en 2020 », poursuit-on. Ce raffermissement serait imputable notamment aux perspectives prometteuses de la campagne agricole 2020/2021 ainsi qu’à la reprise, sous l’effet de base, des activités non agricoles profitant d’une atténuation des effets négatifs de la crise sanitaire reflétant ainsi le début de redressement de l’économie nationale.




Perspectives de l’économie nationale en 2022 par secteur

Les perspectives économiques nationales pour l’année 2022 tiennent compte des nouvelles tendances de l’environnement international, notamment, de l’évolution des prix des matières premières en quasi-stabilisation et de la demande mondiale adressée au Maroc qui devrait augmenter de près de 6,7% en 2022 après 9,3% en 2021, indique-t-on.

Ces perspectives devraient rester entourées de fortes incertitudes liées principalement à l’évolution de la situation épidémiologique et à l’aboutissement du processus de vaccination aux niveaux national et international.

Sur la base de ces hypothèses, les activités non agricoles devraient enregistrer une valeur ajoutée en accroissement de près de 3,6% en 2022 au lieu de 4,1% en 2021, attribuable, notamment à une poursuite de récupération du secteur tertiaire sous l’effet du redressement des services marchands.




Particulièrement ceux du tourisme, du transport et du commerce en raison de l’ouverture prévue des frontières en 2022. Le secteur tertiaire devrait connaître une croissance de 3,7% en 2022 au lieu de 4,1% attendue en 2021.

Le secteur secondaire devrait, de son côté, continuer d’afficher une valeur ajoutée en raffermissement affichant une croissance de 3,4% en 2022, en raison, notamment, de l’amélioration des secteurs du BTP, des mines et des performances des industries de transformation, en liaison principalement avec l’amélioration attendue de la demande extérieure.

Le secteur primaire devrait, sous l’hypothèse d’un scénario moyen de la production céréalière et de la consolidation de celle des autres cultures agricoles et de l’élevage, dégager une valeur ajoutée en baisse de 2,9% après un rebond de 17,5% en 2021.

La demande intérieure devrait continuer en 2022 de soutenir l’activité économique nationale, bien qu’avec un niveau moins élevé qu’en 2021. Elle devrait être soutenue par la poursuite du raffermissement de l’investissement brut et de la consommation finale nationale.




La consommation des ménages devrait s’accroitre de 2,9% en volume consolidant ainsi sa contribution à la croissance du PIB à 1,6 point en 2022. La formation brute du capital fixe devrait, pour sa part s’accroitre de 5,9% au lieu de 6,9% en 2021 contribuant ainsi de 1,6 point à la croissance économique.

La variation des stocks devrait, quant à elle, afficher une contribution négative à la croissance, de l’ordre de 0,1 point en 2022. Ainsi, l’investissement brut devrait s’accroître d’environ 4,7% limitant sa contribution à la croissance à 1,4 point au lieu de 4 points en 2021.

Dans ces conditions, la demande intérieure devrait progresser de 3,4% en volume au lieu de 6,4% en 2021. Sa contribution à la croissance économique nationale devrait baisser à 3,6 points au lieu de 6,9 points en 2021.




Les programmes de relance consolideront la demande étrangère en 2022

Sur fonds des programmes de relance, la poursuite du rétablissement des économies devrait améliorer les perspectives de croissance économique mondiale, induisant ainsi, un raffermissement des échanges commerciaux.

Les perspectives économiques favorables chez les principaux partenaires devraient consolider la demande étrangère adressée au Maroc en 2022 et par conséquent soutenir les échanges extérieurs de l’économie nationale qui devraient retrouver leur niveau d’avant crise, ajoute-t-on de même source.

Ainsi, les exportations de l’économie nationale devraient poursuivre leur sentier de croissance suite au dynamisme des métiers mondiaux et de la reprise des activités exportatrices pour afficher une amélioration de 9% au lieu de 10,8% en 2021. De leur côté, les importations devraient s’aligner aux exportations avec une augmentation de 9,1% au lieu de 11,5% 2021. À cet effet, la contribution de la demande extérieure nette à la croissance économique nationale serait à nouveau négative en 2022 de 0,8 point du PIB.

En tenant compte du redressement des transferts MRE, après leur accroissement exceptionnel en 2021, les revenus nets en provenance du reste du monde devraient atteindre 5,5% du PIB. C’est ainsi que le compte courant de la balance des paiements dégagerait un déficit de 3,4% du PIB en accentuation par rapport à 2,5% du PIB enregistré en 2021.




Poursuite d’atténuation du déficit budgétaire et maintien d’un taux élevé d’endettement

Les perspectives des finances publiques en 2022 supposent la reconduction de la politique budgétaire en vigueur en 2021 qui s’inscrit dans la continuité de l’effort d’investissement et du soutien de l’activité économique. Ces efforts, conjugués aux perspectives de la croissance, seraient insuffisants pour atténuer largement le déséquilibre budgétaire.

Néanmoins, le besoin de financement devrait poursuivre son allégement en 2022, sous l’effet de la reprise progressive des recettes fiscales, attribuable à la poursuite du raffermissement des activités non agricoles et au retour du dynamisme de la demande intérieure bénéficiant du taux modéré de l’inflation et du regain de confiance des opérateurs économiques.

Sous l’hypothèse du maintien de l’effort d’investissement du Trésor à près de 6,2% du PIB, les finances publiques devraient connaitre un déficit budgétaire élevé malgré sa légère atténuation.




Ceci pour se situer à 6% du PIB en 2022 au lieu de 6,3% attendu en 2021. Face à cette situation déficitaire, le taux d’endettement du Trésor devrait poursuivre sa tendance haussière, passant de 76,4% du PIB en 2020, à 77,3% en 2021 puis à 79% en 2022.

Tenant compte de la dette extérieure garantie, qui devrait se limiter à 14,9% du PIB en 2022, la dette publique globale serait portée à hauteur de 93,9% du PIB au lieu de 92,7% attendu en 2021.

De même, les créances sur l’Administration centrale devraient continuer d’augmenter, en liaison avec le recours plus prononcé du Trésor au marché domestique pour la couverture de ses engagements pour la relance économique. Dans ces conditions, et tenant compte de l’évolution des autres contreparties, la progression de la masse monétaire devrait ralentir à 4%, après 5,7% prévu en 2021.