Bouarfa: Un enseignant condamné à 3 ans de prison pour «attentat à la pudeur sur mineures»
Bouarfa : Un enseignant condamné à trois ans pour «attentat à la pudeur sur mineures»
La Cour d’appel d’Oujda vient de condamner un enseignant du primaire exerçant dans la préfecture de Bouarfa à trois ans de prison ferme, pour attentats à la pudeur sur des écolières mineures. Les familles des victimes estiment que le verdict aurait pu être plus strict pour servir d’exemple, d’autant plus que le coupable est toujours en liberté.
Un enseignant de français au primaire a été condamné en appel, la semaine dernière, à trois ans de prison ferme. La cour d’appel d’Oujda l’a reconnu coupable d’«attentat à la pudeur sur un mineur de moins de 18 ans avec usage de violence», à l’encontre de cinq élèves mineures.
Le verdict prévoit aussi qu’il devra verser 10 000 dirhams aux parents de chacune des victimes, en guise de dédommagement moral, sur la base d’une action des représentants de la partie civile. L’avocate Houria Didi qui a défendu les victimes a indiqué qu’une semaine après le rendu du jugement, l’accusé est toujours en état de liberté. «Les victimes ont été entendues le 24 décembre par le juge d’instruction.
Et le dossier a été renvoyé à la chambre criminelle. En raison de l’état d’urgence sanitaire, une série de séances ont été reportées et le verdict a été prononcé le mercredi 17 février», a-t-elle précisé. Les attendus du jugement indiquent que les faits se sont déroulés à l’école Dakhla située à Bni Tadjit, (commune de Bouarfa, province de Figuig).
«Le professeur accusé demandait à ses élèves mineures de répondre à des questions sur les ardoises, puis approchait les filles et les serrait conte lui pour leur faire subir des attouchements sexuels», a précisé l’ordonnance du juge d’instruction envoyée à la chambre criminelle et ordonnant la poursuite du concerné.
Une peine prononcée mais non-appliquée
Père de l’une des victimes âgée de 10 ans, Houcine Boukhdou a affirmé à Yabiladi que sa fille souffrait toujours de troubles psychologiques, faute de suivi auprès d’un spécialiste. «Nous avons eu recours à nombre d’acteurs pour nous aider sur ce plan, mais en vain», a-t-il regretté.
«J’ai cessé de travailler depuis que l’affaire a éclaté, afin de rester aux côtés de ma fille dans cette période difficile. Je vis un cauchemar à cause de ce qui lui est arrivé et ma plus grande peur est qu’elle soit exposée une nouvelle fois à de telles pratiques. L’accusé méritait une peine plus sévère pour servir d’exemple aux autres.» Les faits ont été révélés en octobre 2019.
Ceci après que les parents d’un groupe d’écolières, âgées de huit à neuf ans, qui poursuivaient leurs études en troisième année du primaire, se sont plaints de gestes sur leurs filles relevant d’attentat à la pudeur et de harcèlement sexuel par l’un de leurs enseignants.
Au début, sept familles ont déposé plainte, avant que deux d’entre elles ne se retirent du dossier. L’association marocaine de lutte contre la pédophilie, «Touche pas à mes enfants», s’est saisie du dossier en octobre 2020, après que la Cour d’appel d’Oujda a décidé de poursuivre l’accusé en état de liberté, afin que ce dernier reprenne ses fonctions dans le même établissement où les faits se sont produits.