dimanche, décembre 28, 2025
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Brigitte Bardot, l’islam et le Maroc

🎬🕯️ Brigitte Bardot est morte : quand le mythe du cinéma français s’est brisé sur l’écueil de la haine

Décédée le 28 décembre 2025, Brigitte Bardot laisse derrière elle une œuvre cinématographique majeure mais aussi un héritage profondément controversé, marqué par des condamnations pour incitation à la haine raciale, une dérive islamophobe persistante et des attaques répétées contre le Maroc et le Mondial 2030.

🌟🎞️ Une disparition qui réveille un héritage à double visage

La mort de Brigitte Bardot, survenue ce dimanche 28 décembre 2025, a immédiatement suscité une vague de réactions contrastées. Icône absolue du cinéma français, figure centrale de la Nouvelle Vague et symbole international de la liberté féminine des années 1960, l’actrice a profondément marqué l’histoire culturelle du XXᵉ siècle. Son nom reste indissociable de films cultes comme Le Mépris, Et Dieu… créa la femme ou encore La Vérité, qui ont contribué à redéfinir l’image de la femme à l’écran.

Mais à l’heure du bilan, une autre réalité s’impose. Car si la star fascine toujours les cinéphiles, une large partie de l’opinion publique, notamment au Maghreb, retient surtout l’image d’une femme dont la fin de vie a été dominée par la radicalité idéologique, l’intolérance et des prises de position jugées ouvertement hostiles aux musulmans.

⚖️🔥 De la libération des mœurs à la radicalisation politique

Le contraste est saisissant et n’a cessé de s’accentuer au fil des décennies. Dans les années 1960, Brigitte Bardot incarne la rupture, la modernité, la liberté des corps et des esprits. Elle bouscule une France conservatrice, devient une figure d’émancipation féminine et impose une nouvelle grammaire cinématographique.

Puis, à partir des années 1990, après avoir définitivement quitté les plateaux de tournage, un tournant idéologique s’opère. Ce basculement se cristallise avec son mariage avec Bernard d’Ormale, conseiller influent et discret de Jean-Marie Le Pen, qui restera son époux jusqu’à sa mort. Comme le rappelle Le Monde, cette alliance n’a rien d’anecdotique : elle traduit une adhésion assumée aux thèses de l’extrême droite française.

Jean-Marie Le Pen évoquait leur commune « nostalgie d’une France propre ». Là où certains cadres politiques de l’époque se contentaient d’un discours codé, Brigitte Bardot choisit la frontalité, multipliant les déclarations choc et les provocations assumées.

🕌⚠️ L’islamophobie, fil rouge d’un engagement controversé

Au fil des années, l’ancienne actrice fait de l’islamophobie le cœur de son combat politique. Elle accumule les déclarations visant l’islam et les musulmans, associant pratiques religieuses et menaces civilisationnelles. Cette dérive lui vaudra 5 condamnations judiciaires pour incitation à la haine raciale, un fait rare pour une personnalité de son envergure.

Brigitte Bardot évoque une France en danger, redoute l’émergence d’une « Marianne maghrébine » et prophétise des violences futures, allant jusqu’à établir des parallèles choquants entre des rites religieux musulmans et des scénarios de guerre civile. Ces propos, largement dénoncés par les associations antiracistes et les défenseurs des droits humains, contribuent à transformer son image publique, désormais associée à la haine décomplexée.

🎭🐑 Quand la militante animale basculait dans la stigmatisation religieuse

Retirée des écrans mais omniprésente dans le débat public, l’ancienne star du cinéma français, devenue figure emblématique de la cause animale, menait chaque année une nouvelle charge contre l’Aïd el-Kébir, qu’elle désignait comme une célébration « indigne » du calendrier musulman. À travers des communiqués et lettres ouvertes au ton virulent, elle dénonçait ce qu’elle considérait comme des pratiques cruelles, accusant les autorités de passivité et associant systématiquement le rituel religieux à une violence qu’elle jugeait inacceptable. Cette croisade récurrente, répétée à date fixe, illustrait la dérive d’un engagement initialement centré sur la protection animale vers un discours de plus en plus hostile à l’islam, brouillant la frontière entre militantisme et stigmatisation.

🇲🇦⚽ Le Maroc et le Mondial 2030, ultime cible d’une croisade idéologique

Cette hostilité atteint son paroxysme en avril 2025, quelques mois seulement avant sa disparition. Dans une lettre ouverte adressée à Gianni Infantino, président de la FIFA, Brigitte Bardot appelle explicitement à la disqualification du Maroc comme pays hôte de la Coupe du monde 2030.

Elle accuse le Royaume de procéder à un supposé « abattage massif » de chiens errants afin de préparer l’accueil des touristes, évoquant des chiffres spectaculaires et décrivant des scènes d’une extrême violence. Elle dénonce une prétendue complicité de la FIFA et rejette catégoriquement les démentis officiels des autorités marocaines, qui affirmaient que ces pratiques n’avaient plus cours.

Dans le monde arabe et au Maghreb, ces accusations sont perçues comme une attaque politique et idéologique, révélatrice d’un acharnement ancien contre un pays musulman appelé à accueillir l’un des plus grands événements sportifs mondiaux.

🗳️🔥 Une fidélité sans faille à l’extrême droite française

Sur le terrain politique, Brigitte Bardot n’a jamais cherché à dissimuler ses convictions. Compagne de route du clan lepéniste, elle soutient ouvertement les figures les plus radicales de la droite extrême. Si elle juge parfois Jean-Marie Le Pen excessif, elle érige Marine Le Pen en figure quasi messianique, la qualifiant de « Jeanne d’Arc du XXIᵉ siècle », et encense Éric Zemmour, qu’elle considère comme un défenseur de l’identité française.

Même lorsqu’elle sollicite ponctuellement des responsables politiques de gauche, c’est exclusivement au nom de la cause animale. Son positionnement idéologique, lui, demeure constant et sans ambiguïté.

🕯️🎭 Une fin de vie qui assombrit durablement le mythe

Brigitte Bardot s’éteint ainsi après trois décennies de combats idéologiques marqués par la rupture avec le vivre-ensemble. Si son œuvre cinématographique reste un pilier du patrimoine culturel français et mondial, sa fin de parcours a profondément terni son image auprès de larges pans de l’opinion.

Entre la muse éternelle du cinéma et la militante d’une France fermée et anxieuse, l’histoire retiendra une trajectoire profondément paradoxale. La lumière du mythe, aussi puissante soit-elle, n’aura jamais totalement dissipé les ombres d’une fin de vie dominée par l’intolérance et la radicalité.