Maroc : une surtaxe sur des transactions en cash dès 2026
Maroc : les paiements immobiliers en liquide bientôt surtaxés de 2 %
Le gouvernement marocain s’apprête à introduire une nouvelle mesure fiscale dissuasive dans le cadre du Projet de Loi de Finances (PLF) 2026 : une surtaxe de 2 % sur toutes les transactions immobilières et cessions de fonds de commerce effectuées sans trace bancaire.
Cette réforme vise à réduire l’usage excessif du cash, à lutter contre la fraude fiscale et à renforcer la transparence financière dans deux secteurs particulièrement exposés : l’immobilier et le commerce de fonds.
Une mesure pour favoriser la bancarisation et la traçabilité
Selon le journal L’Économiste, cette mesure ajoutera deux points supplémentaires au droit d’enregistrementapplicable aux ventes d’immeubles et aux cessions de fonds de commerce réglées en espèces.
Autrement dit, payer en liquide reviendra plus cher.
L’objectif du gouvernement est clair : inciter les citoyens et les entreprises à formaliser leurs transactions via les circuits bancaires.
Actuellement, les droits d’enregistrement varient entre 4 % et 6 % selon la nature du bien. Avec la nouvelle surtaxe, ils pourraient donc atteindre jusqu’à 8 % pour les paiements non tracés.
Un encadrement strict par les notaires
Les notaires, acteurs centraux du dispositif, seront désormais tenus de déclarer le mode de paiement pour chaque transaction.
Ils devront joindre un justificatif bancaire (relevé, chèque certifié ou virement) à l’acte notarié pour valider l’enregistrement.
En l’absence de ce justificatif, la majoration automatique de 2 % s’appliquera.
Cette procédure vise à empêcher les transactions “hors radar”, qui échappent au système fiscal et à la surveillance des flux financiers.
À lire aussi : Maroc : le projet immobilier haut de gamme de Gims à Marrakech
Un contexte marqué par l’explosion du cash
Selon Bank Al-Maghrib, la masse de liquidités en circulation atteignait 458 milliards de dirhams à fin juillet 2025 — un record historique.
Cette situation, en plus de refléter une économie encore partiellement informelle, favorise la fraude, le blanchiment et la corruption.
La surtaxe de 2 % s’inscrit donc dans une politique plus large de digitalisation et de bancarisation de l’économie marocaine.
Le gouvernement espère ainsi inciter progressivement les acteurs économiques à abandonner les paiements en espèces au profit des transactions traçables.
Une mesure incitative, mais non une amnistie fiscale
Le ministère des Finances précise toutefois que cette surtaxe n’a pas valeur d’amnistie.
Les opérations réalisées en liquide resteront susceptibles de contrôle fiscal et de redressement, conformément au Code général des impôts.
Autrement dit, payer la surtaxe ne protège pas d’un audit : la traçabilité demeure une exigence prioritaire.
Vers une économie plus transparente et numérisée
Avec cette initiative, le Maroc poursuit sa transition vers une économie formelle, digitalisée et conforme aux standards internationaux.
Le pays veut réduire l’économie informelle, renforcer la confiance dans le système bancaire et optimiser les recettes fiscales.
Cette réforme s’ajoute à d’autres chantiers en cours, notamment la dématérialisation des paiements, la généralisation de la facture électronique et le déploiement de plateformes de e-paiement dans les services publics et privés.
