vendredi, octobre 3, 2025
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Akhannouch appelé à rapatrier les marocains retenus par Israël

Akhannouch appelé à rapatrier les marocains retenus par Israël

L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a adressé une lettre officielle au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lui demandant de prendre des mesures immédiates pour assurer le rapatriement des citoyens marocains arrêtés par les forces israéliennes lors de la mission humanitaire « Flottille pour Gaza ». Cette dernière, composée de navires transportant de l’aide médicale et alimentaire, avait pour objectif de briser le blocus imposé à Gaza depuis plus de 17 ans.

Dans sa correspondance, l’Association marocaine des droits humains souligne la gravité de la situation et dénonce ce qu’elle qualifie d’acte de « piraterie d’État » et de violation manifeste du droit international. L’organisation rappelle que les passagers de la flottille – parmi lesquels figuraient plusieurs Marocains – étaient des militants pacifiques et des personnalités humanitaires venus de divers pays, engagés dans une mission symbolique et non violente.

Selon l’Association marocaine des droits humains, l’interception musclée des bateaux par l’armée israélienne illustre une fois de plus la stratégie d’intimidation menée contre les initiatives de solidarité internationale avec Gaza. Les militants auraient été « terrorisés, enlevés et transférés de force » vers les territoires palestiniens occupés, un traitement qui, selon l’association, contrevient aux Conventions de Genève et aux règles protégeant les civils en temps de conflit armé.

Face à ce qu’elle décrit comme une atteinte grave aux droits humains fondamentaux, l’Association marocaine des droits humains appelle le gouvernement marocain à réagir fermement. Elle demande non seulement une protestation officielle et publique contre cet acte d’agression, mais aussi la mobilisation de tous les canaux diplomatiques, politiques et juridiques disponibles pour garantir la sécurité, la santé et la dignité des ressortissants marocains arrêtés. L’association recommande également de travailler en étroite collaboration avec des organisations humanitaires internationales, telles que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et diverses agences onusiennes, afin d’assurer une assistance juridique, médicale et psychologique aux victimes.

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Au-delà de l’urgence humanitaire, l’Association marocaine des droits humains saisit cette occasion pour réaffirmer sa position ferme contre toute forme de normalisation avec Israël. Dans sa lettre, elle qualifie l’État hébreu de « régime colonial, raciste et fasciste », rejeté par la majorité des peuples attachés à la paix et à la justice. Elle appelle les autorités marocaines à mettre fin à toutes les formes de coopération issues de l’accord tripartite signé en décembre 2020 entre Rabat, Washington et Tel-Aviv, jugé incompatible avec les valeurs de solidarité historique du Maroc envers la Palestine.

Cette affaire place le gouvernement d’Aziz Akhannouch devant un test diplomatique sensible. D’un côté, il doit préserver ses engagements internationaux et sa coopération sécuritaire et économique avec ses partenaires occidentaux ; de l’autre, il doit répondre à une opinion publique marocaine largement acquise à la cause palestinienne et mobilisée contre toute normalisation avec Israël.

L’Association marocaine des droits humains rappelle par ailleurs que le Maroc avait déjà été contraint d’intervenir, en juillet dernier, pour obtenir la libération du journaliste marocain d’Al Jazeera, Mohamed Bakkali, arrêté avec d’autres militants lors de la mission humanitaire « Handala », une flottille similaire visant à dénoncer le blocus de Gaza. Pour l’organisation, cette répétition des incidents démontre l’acharnement israélien à empêcher toute forme de solidarité internationale avec la population palestinienne.

En conclusion, l’Association marocaine des droits humains estime que cette crise doit pousser le Maroc à adopter une position plus claire et ferme vis-à-vis d’Israël. Elle insiste sur la nécessité d’agir sans délai pour protéger les ressortissants marocains arrêtés et, plus largement, pour défendre le droit des peuples à la dignité, à la liberté et à la justice.