GenZ212 : une attaque armée contre la Gendarmerie royale
Nouvelles violences lors des manifestations du collectif GenZ212
Une attaque inédite contre la Gendarmerie royale
Le mercredi 1er octobre, les manifestations organisées par le collectif GenZ212 ont franchi un nouveau seuil de violence. L’incident le plus grave a eu lieu à Leqliaa (Inzegane-Aït Melloul), où la brigade de la Gendarmerie royale a été prise pour cible.
Des groupes armés de pierres et d’armes blanches ont tenté de pénétrer dans le bâtiment dans le but de s’emparer de munitions, de matériel et d’armes de service, selon les autorités locales.
Après une première riposte aux gaz lacrymogènes, les assaillants sont revenus en force, réussissant à pénétrer dans les locaux, où ils ont incendié un véhicule, quatre motos et une partie de l’enceinte.
Face à la menace directe, les gendarmes ont dû recourir à leurs armes à feu en légitime défense. Bilan : trois tués et plusieurs blessés. Une enquête judiciaire est en cours pour identifier l’ensemble des auteurs.
Escalade de violences urbaines dans plusieurs villes
À Salé, deux véhicules de la Sûreté nationale ont été incendiés et une agence bancaire vandalisée. Le mobilier urbain a également subi de lourds dégâts.
À Tanger, un restaurant de fast-food appartenant à une chaîne internationale a été saccagé, tandis que des jets de pierres visaient les forces de l’ordre. Des panneaux de signalisation et du mobilier urbain ont aussi été arrachés.
Dans la région d’Agadir, à Sidi Bibi, le siège de la commune rurale a été attaqué et plusieurs bureaux incendiés. D’autres actes de vandalisme ont été signalés dans de petites villes comme Kelâat M’Gouna.
Ces violences nocturnes, souvent perpétrées par des individus cagoulés et sans revendications claires, s’apparentent davantage à des émeutes qu’à des manifestations pacifiques.
La participation préoccupante de mineurs
Les autorités soulignent la forte implication de mineurs parmi les émeutiers, ce qui soulève la question de la responsabilité parentale. Beaucoup de parents sont accusés de laxisme ou d’incapacité à encadrer leurs enfants, désormais entraînés dans des violences graves.
Poursuites judiciaires et bilans chiffrés
Selon Zakaria Laaroussi, magistrat et chef de l’unité de suivi des mesures répressives à la Présidence du ministère public, 193 personnes ont déjà été poursuivies.
– 18 suspects font l’objet d’une instruction judiciaire, dont 16 placés en détention.
– 19 autres sont poursuivis en détention pour crimes graves, parfois commis sous l’effet de stupéfiants.
– 158 prévenus sont poursuivis en liberté.
– 24 affaires ont été classées.
Au total, 409 individus ont été placés en garde à vue au 1er octobre, sur ordre du parquet compétent.
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Bilan humain et matériel
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Rachid El Khalfi, a dressé un bilan lourd :
– 263 membres des forces de l’ordre blessés, ainsi que 23 civils, dont un hospitalisé à Oujda.
– 142 véhicules des forces publiques et 20 voitures privées incendiés ou endommagés.
– Des administrations, établissements bancaires, commerces et services publics pris d’assaut et pillés à Aït Amira, Inzegane-Aït Melloul, Agadir Ida Outanane, Tiznit et Oujda.
Fait marquant : à Oujda, des émeutiers sont allés jusqu’à bloquer une ambulance, empêchant l’évacuation des blessés.
Engagement des autorités
Les autorités judiciaires et sécuritaires affirment que toute personne reconnue coupable de violences, vandalisme ou incitation à la révolte fera l’objet de poursuites fermes et rigoureuses.
Les enquêtes se poursuivent afin d’identifier les instigateurs et les participants à ces actes qui, selon le ministère de l’Intérieur, « s’éloignent totalement de la définition d’une manifestation pacifique ».