Allemagne : le Maroc gèle les importations de céréales fourragères
Le Maroc suspend les importations de céréales fourragères d’Allemagne
Le Maroc a pris la décision de suspendre les importations de céréales fourragères en provenance d’Allemagne en raison de l’apparition de la fièvre aphteuse dans ce pays. Cette mesure concerne spécifiquement tous les aliments d’origine végétale non traités destinés à la consommation animale, afin de protéger la santé de son cheptel et éviter la propagation de la maladie.
D’après une dépêche de l’agence Reuters publiée le 30 janvier, cette décision a été confirmée par Omar Yacoubi, directeur de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL). Selon Yacoubi, la suspension des importations a été motivée par l’apparition de foyers de fièvre aphteuse en Allemagne. Il a précisé que cette mesure concerne « tous les aliments d’origine végétale non traités destinés à la consommation animale », ce qui inclut les céréales fourragères comme l’orge, le maïs ou le blé, produits utilisés pour nourrir le bétail et d’autres animaux.
Cette décision a été prise après l’annonce de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), selon laquelle les importations d’aliments pour animaux d’origine végétale en provenance d’Allemagne resteront suspendues jusqu’à ce que le pays soit officiellement déclaré indemne de la fièvre aphteuse, ou jusqu’à ce que des certifications soient émises prouvant que les régions concernées par la maladie sont exemptes de cette infection.
La fièvre aphteuse est une maladie virale animale, généralement bénigne et non mortelle, qui touche principalement les animaux de ferme tels que les bovins, les moutons, les chèvres et les porcs. Bien que cette maladie soit rarement fatale, elle peut entraîner des pertes économiques importantes en raison de l’impact sur la production de lait, la viande, ainsi que sur les échanges commerciaux des produits animaux. Les signes cliniques incluent de la fièvre, des lésions et des ampoules dans la bouche et les pieds des animaux infectés. Cependant, il est important de noter que la fièvre aphteuse ne présente aucun risque pour l’homme.
L’apparition de la fièvre aphteuse en Allemagne a été signalée le 10 janvier, lorsqu’un foyer a été détecté dans un troupeau de buffles d’eau dans la région de Brandebourg, près de Berlin. Ce fut le premier cas de la maladie en Allemagne depuis 40 ans. Cette situation a entraîné une réaction immédiate des autorités allemandes, qui ont restreint les exportations de produits agricoles vers les pays hors de l’Union européenne. En conséquence, les négociants allemands ont été contraints de geler une partie de leurs ventes internationales, y compris les céréales fourragères, qui sont une source clé d’alimentation pour le bétail dans plusieurs pays, dont le Maroc.
En réponse à ces restrictions, Reuters rapporte que certains exportateurs ont dû se tourner vers la France pour fournir le marché marocain en orge fourragère, par exemple. Cette réorientation des exportations souligne l’impact direct des restrictions sanitaires sur les chaînes d’approvisionnement internationales. Les négociants et producteurs marocains, qui dépendent de ces importations pour alimenter leur bétail, se retrouvent donc dans une situation délicate, attendant la levée de cette suspension.
Cette situation a également mis en évidence la vulnérabilité des échanges agricoles internationaux face à la propagation de maladies animales. Le Maroc, tout en veillant à la sécurité sanitaire de son territoire, continue de surveiller la situation en Allemagne et dans d’autres pays européens, tout en cherchant des alternatives pour garantir une alimentation stable pour son bétail et préserver l’approvisionnement en matières premières agricoles essentielles.
Les autorités marocaines continuent de dialoguer avec leurs homologues européens et les organismes internationaux afin de trouver des solutions à long terme pour sécuriser les importations agricoles tout en minimisant les risques sanitaires, en particulier dans le cadre de leur politique visant à assurer la souveraineté alimentaire et la durabilité de leur secteur agricole.