lundi, décembre 23, 2024
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Incursion de soldats de l’armée du régime algérien en Mauritanie

Incursion de soldats de l’armée de l’Algérie en Mauritanie

L’incursion des militaires algériens en territoire mauritanien, survenue récemment sous le prétexte de traquer des orpailleurs ou des groupes terroristes, ne peut être considérée comme un simple incident de frontière. Cet acte, qui a eu lieu dans la région de Chagat, à plusieurs kilomètres des frontières algériennes, s’inscrit dans un contexte plus large de tensions croissantes, témoignant de l’instabilité grandissante au sein de l’armée algérienne, qui semble de plus en plus désemparée face aux crises internes qu’elle traverse.

En réalité, cette action révèle les contradictions profondes du régime algérien, pris dans une spirale de confusion. L’armée algérienne, manifestement dépassée par les troubles internes dans le sud de l’Algérie, peine à maintenir une ligne cohérente entre ses discours souverainistes et les actions concrètes sur le terrain. Le 20 décembre, une patrouille militaire algérienne, armée jusqu’aux dents, a traversé la frontière mauritanienne sans préavis ni coordination avec les autorités de la Mauritanie, s’immisçant dans un territoire habituellement paisible. La justification officielle de cette intrusion (la lutte contre des orpailleurs illégaux et la menace terroriste) semble floue et largement suspecte.

L’événement a stupéfié les orpailleurs locaux, qui exercent légalement dans l’extraction artisanale d’or, et qui se sont retrouvés face à des soldats algériens brandissant des armes et évoquant la présence de groupes terroristes dans la région. Pris de panique, ces orpailleurs ont rapidement alerté les autorités mauritaniennes, lesquelles ont réagi promptement pour éviter une escalade. Une équipe de la Gendarmerie nationale, accompagnée de responsables de la société publique chargée du secteur minier, s’est rendue sur les lieux. Cette intervention a permis de repousser les militaires algériens, qui, après des justifications maladroites et non convaincantes, ont été contraints de rebrousser chemin.

Cette intrusion est une violation flagrante de la souveraineté de la Mauritanie, un affront qui met en lumière l’incapacité de l’armée algérienne à faire la distinction entre la poursuite d’orpailleurs et le respect des lois internationales. La Mauritanie a évité une confrontation directe grâce à la retenue de ses forces, mais cet incident reste une violation manifeste des principes souverainistes que l’Algérie défend pourtant avec tant de véhémence lorsqu’il s’agit de ses propres frontières.

La contradiction est flagrante. L’Algérie, qui se positionne comme un bastion de la souveraineté et de l’indépendance en Afrique, semble ici bafouer ses propres principes en traversant illégalement une frontière voisine. L’intrusion en Mauritanie, bien qu’elle n’ait pas dégénéré en conflit ouvert, jette une ombre sur les relations bilatérales entre les deux pays. Elle met également en lumière les contradictions d’un régime algérien qui, tout en prônant l’intégrité territoriale et le respect des frontières, adopte des comportements qui vont à l’encontre de ces principes lorsqu’il s’agit de ses voisins.

L’incursion militaire intervient dans un contexte interne particulièrement troublé pour le régime algérien. Depuis plusieurs mois, le sud de l’Algérie est le théâtre d’affrontements sanglants entre l’armée nationale populaire et des groupes indépendantistes locaux. Ces derniers revendiquent une plus grande autonomie et dénoncent l’occupation militaire dans ces régions riches en ressources naturelles. Selon des rapports des médias locaux, au moins 15 soldats algériens auraient été tués et une trentaine blessés lors des opérations de répression contre ces mouvements. Les autorités algériennes ont déployé des forces massives, notamment dans la 4ᵉ région militaire, mais peinent à contenir des rebelles de plus en plus déterminés, soutenus par les populations locales excédées par les abus militaires du régime algérien.

Les violences à Tinzaouatene, Bordj Badji Mokhtar et Timiaouine illustrent cette dérive répressive, où les forces algériennes ne font plus la distinction entre les insurgés et la population civile, accumulant les exactions contre les populations locales. Ces méthodes brutales traduisent une incapacité de l’État algérien à répondre de manière légitime aux revendications des populations du sud. La répression systématique n’a fait qu’exacerber le climat de mécontentement, nourrissant un sentiment de rejet du régime militaire algérien.

Cette violence, couplée à une gestion défaillante des crises internes, a des répercussions directes sur les relations régionales. La porosité des frontières, particulièrement dans le sud de l’Algérie, amplifie cette instabilité, conduisant à une militarisation excessive de zones frontalières qui, historiquement, sont partagées par des populations transfrontalières aux liens culturels et économiques profonds. En Mauritanie, cette dynamique s’est traduite par des incursions armées déguisées en opérations contre le terrorisme, alors que ces actions semblent davantage liées à l’incapacité de l’Algérie à contenir les troubles internes et à la propension de l’armée algérienne à exporter ses tensions vers ses voisins.

La situation pose la question de la crédibilité de l’Algérie en tant qu’acteur régional. Un pays qui se veut garant de la stabilité et de la paix en Afrique du Nord semble, en réalité, exporter son instabilité, violant les principes internationaux qu’il prétend défendre. L’incursion en Mauritanie, loin d’être un simple incident, met en lumière les faiblesses de l’armée algérienne, qui, sous le commandement de Saïd Chengriha, semble plus préoccupée par la gestion de ses crises internes que par la gestion de ses relations avec ses voisins.

Cet acte est révélateur de la crise que traverse l’Algérie, une crise qui se manifeste par une armée de plus en plus incapable de contenir les tensions internes tout en respectant ses engagements internationaux. L’armée algérienne, acculée par les insurrections dans le sud, réagit dans l’urgence, sans discernement, et s’enfonce dans des actions qui ne font qu’alimenter son déclin stratégique. En multipliant les erreurs de jugement, elle a perdu son influence régionale et son respect sur la scène internationale où elle est désormais presque totalement isolée. Ce genre d’incursion, loin d’être isolé, s’inscrit dans une dynamique de plus en plus chaotique, où l’armée algérienne semble de moins en moins capable de maîtriser ses propres frontières, et où son image de puissance régionale s’est largement effritée, voire dissoute.

La junte militaire algérienne a une nouvelle fois révélé son mépris total pour la stabilité régionale et la souveraineté des pays voisins. L’incursion de militaires algériens en territoire mauritanien, survenue le vendredi 20 décembre 2024, constitue une violation manifeste de la souveraineté de la Mauritanie et coïncide de manière inquiétante avec la visite du président mauritanien au Maroc.




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