Rama Yade : le retour de Donald Trump va bien profiter au Maroc
Rama Yade : le retour de Donald Trump va bien profiter au Maroc
Un partenaire stratégique incontournable pour les États-Unis : le rôle central du Maroc dans la politique américaine sous l’administration Trump
Les relations historiques et stratégiques entre le Maroc et les États-Unis positionnent le Royaume du Maroc comme un allié clé dans la vision géopolitique américaine. L’élection de Donald Trump à la présidence ouvre de nouvelles perspectives pour approfondir ces liens, grâce à plusieurs atouts stratégiques uniques du Maroc, comme le souligne une analyse relayée par Al Ahdath Al Maghribia, basée sur les observations de Rama Yade, directrice du think tank américain Atlantic Council.
Des relations historiques anciennes et profondes
Le Maroc détient une place particulière dans l’histoire des États-Unis. En effet, il fut le premier pays au monde à reconnaître l’indépendance américaine en 1777, scellant ensuite cette alliance par le Traité de paix et d’amitié signé en 1786, toujours en vigueur aujourd’hui. Ce lien historique confère au Royaume une position symbolique unique dans les relations bilatérales.
Un partenariat stratégique dans la lutte contre le terrorisme
Depuis 2004, le Maroc est reconnu comme un allié majeur non-membre de l’OTAN. Son rôle dans la lutte contre le terrorisme et la sécurité régionale est crucial, notamment grâce à son expertise en matière de renseignement et sa coopération dans les initiatives de stabilisation au Sahel et ailleurs. Ces actions, alignées sur les priorités stratégiques américaines, renforcent l’importance de Rabat dans la région.
La question du Sahara atlantique et les avancées diplomatiques
Le Maroc bénéficie également d’un soutien diplomatique important concernant la question du Sahara atlantique (dit occidental). La reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté indéniable marocaine sur cette région, officialisée en 2020 sous la présidence Trump, pourrait se renforcer. Par ailleurs, la récente reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara pourrait inciter Washington à accélérer l’ouverture du Consulat américain à Dakhla, consolidant ainsi la position du Maroc.
Un acteur pivot en Afrique et au Moyen-Orient
– En Afrique, le Maroc s’est imposé comme un leader grâce à des initiatives telles que l’Initiative Afrique Atlantique et des projets pour stabiliser le Sahel. Depuis sa réintégration dans l’Union africaine en 2017, le Royaume continue d’élargir son influence sur le continent, devenant un interlocuteur clé pour les puissances occidentales désireuses de contrer l’influence croissante de la Chine et de la Russie.
– Au Moyen-Orient, le Maroc joue également un rôle stratégique dans le cadre des Accords d’Abraham, qui ont normalisé les relations diplomatiques avec Israël. Ce positionnement pourrait s’avérer central dans les efforts de pacification régionale et les stratégies américaines dans la région.
Une coopération économique renforcée
Le partenariat économique entre les États-Unis et le Maroc est solide, notamment grâce à l’accord de libre-échange signé en 2006. Cet accord a permis au Royaume d’attirer des investissements asiatiques, notamment chinois. Toutefois, l’avenir de cette coopération pourrait être influencé par la manière dont la présidence Trump gèrera la Loi sur la Réduction de l’Inflation (IRA). Si cette législation est modifiée, l’attractivité du Maroc pour les investisseurs étrangers pourrait en être impactée.
Un contexte mondial en mutation
Depuis le précédent mandat de Donald Trump, le paysage mondial a considérablement évolué, marqué par les effets de la pandémie de COVID-19, la crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine, une série de coups d’État au Sahel, le renforcement du groupe des BRICS et des économies émergentes, etc. Sur chacun de ces enjeux, le Maroc, sous la direction du Roi Mohammed 6, est perçu comme une voix influente, capable de jouer un rôle de médiateur ou de partenaire stratégique.
En bref… Une opportunité pour les États-Unis
Pour l’administration Trump, renforcer le partenariat avec le Maroc s’inscrit dans une stratégie plus large de consolidation des alliances en Afrique et au Moyen-Orient, tout en contrant l’expansion des puissances rivales. L’orientation que prendra ce partenariat dépendra toutefois des priorités que la Maison-Blanche définira pour la région, mais le rôle central et multiforme du Maroc semble assuré.