Inondations-Espagne: le Maroc propose aide et équipes de secours
Inondations en Espagne: le Maroc propose des équipes de secours
Inondations en Espagne: sur instructions royales, le Maroc propose son aide et des équipes de secours
Suite aux inondations qui ont ravagé plusieurs régions de l’Espagne, le roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste, a donné ses très hautes instructions au ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit afin de s’entretenir au téléphone avec son homologue espagnol, Fernando Grande-Marlaska. Au cours de cet entretien, le ministre marocain de l’Intérieur a informé son homologue espagnol que, conformément aux Hautes Instructions Royales, le Maroc est pleinement disposé à dépêcher des équipes de secours et à fournir toute l’aide nécessaire à l’Espagne pour faire face à cette catastrophe naturelle, indique un communiqué du ministère de l’Intérieur. Il a aussi réitéré les expressions de condoléances et de solidarité aux autorités espagnoles et aux familles des victimes, selon la même source.
Dans le sud-est de l’Espagne, des inondations dévastatrices ont causé la mort d’au moins 95 personnes entre mardi et mercredi, après que les équipes de sauvetage ont terminé l’inspection des zones touchées dans la soirée. Selon un bilan provisoire, la région de Valence est la plus durement frappée avec 92 décès. En Castille-La Manche, deux autres personnes ont péri, tandis qu’un troisième décès est à déplorer en Andalousie, indiquent les autorités.
Ces inondations représentent le bilan le plus lourd enregistré depuis les crues d’octobre 1973, qui avaient causé la mort de 300 personnes. Le ministre de la Politique territoriale, Ángel Víctor Torres, a averti mercredi soir que ce bilan pourrait encore s’alourdir, car de nombreuses personnes demeurent portées disparues.
Les habitants des zones sinistrées, submergés par les pertes, expriment leur désarroi. Emilio Muñoz, un septuagénaire de la localité d’Utiel à l’ouest de Valence, a confié à l’AFP : « Il n’y a plus rien à sauver (…) J’ai tout perdu en une nuit », face aux torrents de boue qui ont ravagé sa région.
Mercredi, les précipitations avaient cessé dans la région, mais les pluies torrentielles de la veille avaient déjà plongé plusieurs localités dans le chaos, en isolant certaines zones et privant des dizaines de milliers de foyers d’électricité. Malgré une alerte rouge émise par l’Agence nationale de météorologie (Aemet) pour anticiper les pluies, l’intensité et la soudaineté des intempéries ont empêché bon nombre d’habitants de se mettre à l’abri à temps.
Carlos Mazón, président de la région de Valence, a confirmé mercredi soir que les services d’urgence avaient mené « 200 opérations de sauvetage terrestres et 70 aériennes » dans la journée. Selon lui, l’ensemble des centres urbains touchés a été inspecté, et avec le rétablissement progressif de la couverture téléphonique, des personnes précédemment portées disparues sont réapparues.
L’agence météorologique espagnole (Aemet) a rapporté qu’à Chiva, village de l’arrière-pays de Valence, 491 litres d’eau par mètre carré sont tombés en seulement huit heures, l’équivalent d’une année entière de précipitations. La gestion de cette crise est scrutée, certains médias soulevant des questions sur une potentielle réaction tardive des autorités locales.
Un deuil national de trois jours a été décrété à partir de jeudi, jour où le Premier ministre Pedro Sánchez doit se rendre sur place pour soutenir les familles des victimes et les sinistrés, tout en appelant à la vigilance face à la persistance des risques. À Bruxelles, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a affirmé que l’UE se tenait prête à aider l’Espagne, tandis que le roi Felipe VI a exprimé sa profonde tristesse pour cette tragédie dans un message publié sur X.
Consuelo Tarazona, maire d’Horno de Alcedo dans la banlieue de Valence, a déclaré sur la chaîne TVE : « La situation est dantesque (…) Nous avons été inondés tout d’un coup, sans pouvoir prévenir les voisins. » La montée des eaux a été, selon elle, « monstrueuse ».
Près d’un millier de militaires, appuyés par des hélicoptères, sont mobilisés aux côtés de 1 500 membres des forces de l’ordre pour prêter main-forte aux services de secours. À Valence, les écoles sont restées fermées et tous les événements sportifs annulés. Plusieurs vols ont été détournés ou annulés à l’aéroport de Valence, tandis que les trains à grande vitesse reliant Madrid à Valence sont suspendus pour au moins quatre jours, indique Adif, opérateur ferroviaire national.
Ces inondations résultent du phénomène de la « gota fría », courant en automne dans la région méditerranéenne espagnole, provoquant des pluies soudaines et intenses. Les scientifiques avertissent que les événements météorologiques extrêmes, comme les vagues de chaleur et les tempêtes, tendent à devenir plus fréquents et plus violents à cause du changement climatique.
Pour Jess Neumann, professeur d’hydrologie à l’université de Reading, ces inondations sont un « rappel terrible » de la gravité du changement climatique. Il avertit que ces catastrophes peuvent frapper « n’importe qui, n’importe où », et insiste sur l’importance de repenser la conception de nos paysages urbains et ruraux pour mieux faire face à ces nouveaux risques.