FedEx délocalisera une centaine d’emplois de l’Espagne au Maroc

L’entreprise américaine et compagnie aérienne spécialisée dans le transport international de fret, FedEx, a récemment annoncé son intention de transférer une partie de ses activités de l’Espagne vers le Maroc et 3 autres pays (Turquie, Pologne et Portugal), dans le cadre d’un vaste programme de rationalisation des effectifs. Ce mouvement concerne principalement les postes liés au service client, à la vente et aux nouvelles technologies informatiques. Cette décision fait partie d’une stratégie globale au niveau européen visant à réduire les coûts structurels avec l’externalisation et la sous-traitance (outsourcing) de certaines fonctions vers des pays offrant des avantages en termes de coût de la main-d’œuvre et de flexibilité de la législation du travail.

Contexte de la délocalisation
D’après des sources syndicales rapportées par plusieurs médias espagnols, dont El Diario, FedEx prévoit de transférer environ une centaine de postes de l’Espagne vers quatre pays, dont le Maroc, qui semble être un pôle privilégié pour accueillir les emplois externalisés, notamment dans le secteur du service client. Cette mesure a été initiée dans le cadre d’une procédure de licenciement collectif récemment lancée en Espagne. FedEx emploie actuellement près de 1 500 personnes en Espagne, mais la multinationale a pris la décision de réduire ses effectifs dans ce pays pour diminuer ses coûts structurels à l’échelle européenne.

Stratégie européenne de FedEx
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de rationalisation en Europe. En effet, dès le 12 juin 2023, FedEx avait annoncé son intention de licencier entre 1 700 et 2 000 employés en Europe, pour réduire les effectifs des équipes commerciales et administratives. La multinationale prévoit de centraliser certaines activités administratives et commerciales dans des centres d’opérations situés dans des pays où les conditions économiques sont plus favorables à ses objectifs de rentabilité, tels que le Maroc. Ce regroupement des activités permettra à FedEx d’optimiser ses coûts et d’ajuster sa main-d’œuvre aux réalités économiques locales.

Le groupe américain vise également à réduire ses coûts opérationnels en externalisant des tâches vers des pays disposant de main-d’œuvre moins onéreuse et d’une législation plus souple en matière de travail. Le Maroc, bénéficiant de ces caractéristiques, figure parmi les pays choisis pour accueillir ces postes. Cette délocalisation concerne particulièrement les services back-office et clients, où la demande en main-d’œuvre qualifiée mais à faible coût est forte.

Impact en Espagne
La décision de FedEx de transférer des emplois hors d’Espagne, avec le licenciement de 96 travailleurs, s’inscrit dans un contexte économique difficile pour l’entreprise. En effet, quelques jours avant l’annonce de la délocalisation, le groupe avait enregistré des résultats financiers en baisse. Au premier trimestre de l’année fiscale 2024, FedEx a rapporté un chiffre d’affaires de 21,6 milliards de dollars, en légère baisse par rapport aux 21,7 milliards enregistrés à la même période l’année précédente. Cette diminution marque le niveau le plus bas de chiffre d’affaires atteint par l’entreprise au cours des trois dernières années et demi.

En Espagne, la situation sociale pourrait s’aggraver, car le transfert des emplois s’accompagne d’un plan de licenciement qui affecte principalement les employés du service client, des ventes et des nouvelles technologies. Ces postes sont jugés coûteux dans le cadre de la restructuration globale, et la multinationale souhaite optimiser ses ressources en les transférant vers des régions plus économiquement compétitives, telles que le Maroc.

Conséquences au Maroc
Pour le Maroc, ce transfert d’emplois peut être vu comme une opportunité. Le pays bénéficie de coûts de main-d’œuvre plus bas et d’un environnement favorable à la sous-traitance de services. Cette relocalisation devrait générer de nouveaux emplois et renforcer le rôle du Maroc en tant que hub régional pour les multinationales en quête de rationalisation économique. De plus, le Maroc dispose d’infrastructures modernes et d’un marché du travail flexible, ce qui en fait une destination de choix pour des entreprises comme FedEx.

En résumé, le transfert d’emplois de l’Espagne vers le Maroc par FedEx fait partie d’une stratégie plus large de réduction des coûts et de recentrage des activités dans des régions offrant des conditions économiques plus favorables. Cette décision, bien que contestée par les syndicats espagnols, s’inscrit dans une dynamique globale de délocalisation des services, notamment dans le domaine du service client et des technologies, vers des pays comme le Maroc, où les conditions économiques sont jugées plus avantageuses pour l’entreprise.