vendredi, novembre 22, 2024
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2023 : l’année la plus chaude jamais enregistrée au Maroc

2023 : l’année la plus chaude jamais enregistrée au Maroc

Le royaume du Maroc a traversé en 2023 son année la plus chaude jamais enregistrée, marquée par des vagues de chaleur et des sécheresses

En 2023, le Maroc a traversé une année sans précédent en termes de chaleur et de sécheresse, marquée par des records de températures et une dégradation significative des ressources en eau, selon un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Ce rapport indique que le Maroc a enregistré son année la plus chaude, battant les précédents records de chaleur, en raison des impacts du changement climatique. Ce phénomène, amplifié par des vagues de chaleur particulièrement intenses en juillet et août, a affecté les principales régions du pays. La ville d’Agadir, par exemple, a vu le thermomètre grimper jusqu’à 50,4°C, une température record qui dépasse largement la moyenne saisonnière de 1991 à 2020, avec une augmentation de 1,25°C.

Le Maroc n’a pas été le seul pays à souffrir de ces conditions extrêmes. Les régions voisines du nord-ouest de l’Afrique, notamment l’Algérie et la Tunisie, ont également été touchées par des vagues de chaleur similaires et des sécheresses prolongées. Ces événements climatiques sont liés à des anomalies de température significatives observées dans cette zone géographique, où les précipitations annuelles ont été nettement inférieures aux normales saisonnières. Au Maroc, certaines zones ont connu un déficit de pluviométrie dépassant les 150 mm, accentuant la pression sur les ressources en eau déjà fragilisées par plusieurs années de sécheresse.

Cette situation critique a eu des répercussions directes sur les ressources en eau du pays. Le barrage d’Al Massira, le deuxième plus grand réservoir d’eau au Maroc, a atteint son niveau le plus bas depuis sa mise en service, avec seulement 6 % de sa capacité totale remplie en 2023, contre 99 % en 2013. Cette chute drastique reflète la gravité de la sécheresse persistante qui frappe le pays.

L’agriculture marocaine, secteur clé de l’économie, a été sévèrement affectée par ces conditions extrêmes. Les faibles précipitations enregistrées durant la saison 2022/2023, inférieures de 28 % par rapport à la moyenne des années précédentes, ont entraîné une baisse de la production agricole, notamment des céréales, l’une des principales cultures du pays. Cette chute de 30 % de la production céréalière a exacerbé la crise alimentaire et économique dans les zones rurales, où les agriculteurs luttent pour faire face aux conséquences des sécheresses répétées. En outre, la baisse de la production agricole a également un impact sur la sécurité alimentaire du pays et sur ses exportations agricoles.

Le rapport de l’Organisation météorologique mondiale souligne également les conséquences économiques des événements climatiques extrêmes sur l’ensemble du continent africain. Il est estimé que les pertes économiques liées au changement climatique représentent entre 2 % et 5 % du PIB annuel des pays africains. En l’absence de mesures concrètes et efficaces pour lutter contre ces effets, jusqu’à 118 millions de personnes sur le continent pourraient être exposées à des conditions climatiques extrêmes d’ici 2030. Le Maroc, comme de nombreux pays africains, se trouve donc face à un défi majeur en matière de résilience climatique et d’adaptation, avec des impacts significatifs sur l’économie, l’agriculture, les ressources naturelles et la sécurité alimentaire.

Face à ces défis, il devient impératif pour le Maroc de renforcer ses politiques d’adaptation au changement climatique. Le Royaume s’est engagé dans une série de réformes pour lutter contre les effets de la sécheresse, avec des initiatives comme le Plan national de l’eau (PNE), qui vise à améliorer la gestion des ressources hydriques à travers des projets d’infrastructures tels que la construction de nouveaux barrages, le recyclage des eaux usées et la désalinisation de l’eau de mer. Le gouvernement a également lancé des programmes pour soutenir les agriculteurs, notamment en matière de formation aux techniques d’irrigation plus efficaces et de gestion durable des terres agricoles.

Cependant, ces efforts doivent être intensifiés pour répondre à la gravité de la situation. Les événements climatiques extrêmes, tels que ceux vécus en 2023, montrent l’urgence d’une action coordonnée à l’échelle nationale et internationale pour atténuer les impacts du changement climatique et protéger les ressources vitales du Maroc. Cela inclut non seulement des mesures d’adaptation, mais aussi des actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, renforcer la transition vers des énergies renouvelables et encourager la recherche et l’innovation dans le domaine de la résilience climatique.

En conclusion, l’année 2023 restera dans les annales comme un tournant climatique pour le Maroc, révélant l’urgence d’adopter des stratégies durables face à un environnement en pleine mutation. Le changement climatique n’est plus une menace lointaine, mais une réalité quotidienne qui touche de manière directe l’économie, l’agriculture et les ressources naturelles du pays. Le Maroc se doit de renforcer son engagement à long terme pour une transition écologique résiliente, tout en travaillant en étroite collaboration avec ses partenaires régionaux et internationaux pour relever ces défis communs.




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