Défense : le Maroc va recevoir 172 chars Abrams supplémentaires
Défense : le Maroc va recevoir 172 chars Abrams supplémentaires
Dans le cadre de sa stratégie globale de modernisation et de renforcement de ses capacités militaires, le Maroc se prépare à recevoir 172 chars « Abrams » supplémentaires. Ces véhicules blindés s’inscrivent dans un contrat signé en 2018 avec les États-Unis, mais dont la livraison avait été retardée en raison de plusieurs facteurs, parmi lesquels la pandémie de COVID-19. Cette information a été récemment confirmée par le site officiel du programme américain des excédents de matériel de défense (Excess Defense Articles, EDA).
Les nouveaux chars que le Maroc va recevoir seront modernisés selon le standard « M1A2 », qui est l’une des versions les plus récentes et les plus avancées de la série Abrams. Une fois livrés, ces chars porteront le nombre total de chars Abrams au sein des Forces armées royales marocaines à 394. Ce nombre inclut également les 222 chars « M1A1 Abrams » que le Maroc avait acquis en 2012 pour un montant de plus d’un milliard de dollars. Ces premiers chars avaient été fournis dans une configuration dite « Special Armor (SA) », qui inclut des modifications spécifiques en matière de blindage.
Le char Abrams « M1A2 » est considéré comme l’un des principaux chars de combat au monde. Conçu par la société américaine « General Dynamics Land Systems », il est nommé en l’honneur du général Creighton Abrams, un éminent militaire américain. Les caractéristiques techniques de ce char témoignent de sa supériorité sur le champ de bataille. Chaque char pèse environ 63 tonnes, mesure 9,77 mètres de long (lorsque le canon est orienté vers l’avant), 3,66 mètres de large et 2,44 mètres de haut. L’équipage nécessaire pour opérer ce véhicule se compose de quatre membres : le commandant, le tireur, le chargeur et le conducteur.
L’armement du char Abrams est à la hauteur de sa réputation. Son armement principal est un canon lisse M256K de 120 mm, capable de tirer des obus perforants et explosifs. En armement secondaire, le char est équipé d’une mitrailleuse de 12,7 mm montée sur la tourelle, ainsi que de deux mitrailleuses de 7,62 mm, une fixée de manière coaxiale au canon principal et l’autre montée pour une utilisation par le commandant du char.
Le char est propulsé par un moteur à turbine multifuel AGT1500, produisant une puissance de 1 500 chevaux. Ce moteur permet au char d’atteindre une vitesse maximale de 67 km/h sur routes pavées et de parcourir environ 426 km sans ravitaillement sur ces mêmes routes. Le char est également équipé d’un blindage composite avancé, conçu pour offrir une protection maximale contre les projectiles perforants modernes et les munitions antichars. De plus, le « M1A2 » intègre un système de gestion de bataille amélioré (Battle Management System) qui permet au char de tirer avec précision tout en se déplaçant, augmentant ainsi son efficacité sur le champ de bataille.
En parallèle de cette modernisation de son parc de chars, le Maroc a également renforcé ses capacités militaires avec d’autres équipements de pointe, provenant notamment des États-Unis et d’Israël. L’un des ajouts les plus significatifs a été la réception récente du système de défense aérienne israélien « Barak MX ». Ce système de défense, considéré comme l’un des plus sophistiqués et efficaces au monde pour contrer les menaces aériennes, a été acquis après un an et demi de négociations avec la société « Israel Aerospace Industries », pour un montant de 500 millions de dollars.
Le système « Barak MX » est conçu pour intercepter une grande variété de menaces aériennes, y compris les missiles balistiques, les drones, et les avions. Il peut engager des cibles à des distances allant jusqu’à 150 kilomètres et à des altitudes comprises entre 20 et 30 kilomètres, ce qui lui confère une portée stratégique significative. Une caractéristique distinctive de ce système est l’utilisation d’un radar à ondes millimétriques extrêmement performant, qui améliore considérablement la précision du système même en mode de lancement à distance. En effet, même en cas de perte des données du radar de suivi, la probabilité de destruction de la menace reste élevée grâce aux capacités avancées du missile.
De plus, le système « Barak MX » est compatible avec d’autres technologies militaires, telles que les drones de collecte d’informations, de surveillance et de renseignement. Ces drones peuvent identifier et désigner des cibles, puis transmettre leurs coordonnées au système de défense pour des frappes précises. Selon des sources militaires, l’acquisition de ce système par le Maroc répond à un besoin pressant de renforcer ses capacités de défense, particulièrement face aux tensions croissantes avec l’Algérie, qui dispose elle-même de systèmes de défense aérienne avancés de fabrication russe, tels que les S-300 et S-400. Par ailleurs, cet achat s’inscrit également dans la volonté du Maroc de consolider ses relations stratégiques avec Israël, renforcées depuis la normalisation des relations bilatérales en 2020 dans le cadre des « Accords d’Abraham ».
Enfin, le Maroc a récemment renforcé son arsenal militaire avec la réception de 500 véhicules blindés américains obtenus gratuitement dans le cadre du programme des excédents de matériel de défense (EDA). Les véhicules « Bradley » sont des véhicules de combat blindés polyvalents utilisés par les forces armées américaines. Conçus pour le transport des troupes et le soutien au combat, ils sont reconnus pour leur robustesse et leur capacité à protéger efficacement l’équipage et les soldats embarqués.
L’intégration des véhicules « Bradley » dans l’arsenal des Forces armées royales marocaines constitue un atout majeur. Ces véhicules, qui allient une puissance de feu élevée à une grande maniabilité, peuvent transporter jusqu’à 10 soldats tout en fournissant un soutien de feu efficace. Ils sont également utilisés dans des rôles de soutien aux opérations d’ingénierie et de contrôle du feu, offrant ainsi une grande flexibilité opérationnelle à l’armée marocaine. La précision des systèmes d’armement des « Bradley » dès le premier tir et leur capacité à opérer dans des environnements de combat difficiles renforcent encore davantage les capacités opérationnelles du Maroc dans la région.
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