Le maillot de la RSB avec la carte du Maroc validé par la CAF

La Renaissance Sportive de Berkane (RSB) disputera ses matchs africains lors de la prochaine saison en arborant son maillot floqué de la carte du Maroc (tronquée de son Sahara oriental).

Le club, finaliste de la dernière édition de la Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF), ambitionne de décrocher une troisième couronne continentale, après ses victoires en 2020 et 2022. Grâce à son statut, la RSB est dispensée du premier tour préliminaire de la compétition et affrontera directement le vainqueur de la confrontation entre les El Kanemi Warriors du Nigéria et le Dadje FC du Bénin pour accéder à la phase de groupes.

Malgré la controverse suscitée lors de la saison précédente, la Commission d’organisation des compétitions interclubs de la CAF a de nouveau validé le maillot de la RSB, lequel arbore la carte géographique du Royaume du Maroc. Cette décision, bien que prévisible, rappelle les tensions de l’édition précédente, où l’Union Sportive de la Médina d’Alger (USMA) avait décidé de boycotter les demi-finales aller et retour en raison de la présence de cette carte sur le maillot de l’équipe marocaine. Ces rencontres n’avaient finalement pas eu lieu, les joueurs algériens ayant refusé de jouer pour des motifs politisés, sous l’impulsion des autorités algériennes.

Malgré la confirmation de la validité du maillot par la CAF, aucune sanction n’a encore été prononcée contre le club algérien, et ce retard soulève des questions sur les éventuelles pressions politiques exercées en coulisses.

Ces soupçons trouvent un écho particulier dans les révélations du journaliste algérien Yazid Ouahib, connu pour ses relations proches avec Walid Sadi, le président de la Fédération algérienne de football (FAF). Lors d’une émission télévisée diffusée peu après le 74e Congrès de la FIFA, qui s’est tenu du 13 au 17 mai à Bangkok, en Thaïlande, Ouahib a affirmé que Sadi avait rencontré en privé Patrice Motsepe, président de la CAF, ainsi que Véron Mosengo-Omba, secrétaire général de l’organisation panafricaine. Selon Ouahib, ce dernier aurait accepté de reporter la réunion du Jury disciplinaire de la CAF, initialement prévue le mercredi 15 mai, retardant ainsi l’imposition de sanctions contre l’USMA, en attendant une décision du Tribunal Arbitral du Sport (TAS).

Pour contextualiser, il est important de rappeler que le TAS, basé à Lausanne en Suisse, avait rejeté le 10 mai la requête déposée par la Fédération algérienne de football et l’USMA. Cette requête contestait la décision de la Commission d’appel de la CAF, rendue le 30 avril, qui validait la défaite par forfait de l’USMA sur les deux rencontres face à la RSB, attribuant ainsi la qualification pour la finale au club marocain.

En parallèle, le TAS avait déjà rejeté le 3 mai une demande urgente de la FAF visant à réexaminer le dossier du match aller avant la tenue du match retour de la finale. Le tribunal avait également décidé de classer cette requête parmi celles qui suivraient la procédure normale, c’est-à-dire qu’elle ne serait examinée qu’après la fin de la compétition.

Il convient aussi de noter que le 26 avril, le TAS avait rejeté une autre demande urgente de la Fédération algérienne de football. Cette demande visait à suspendre immédiatement l’exécution de la décision de la CAF validant les maillots de la RSB arborant la carte du Royaume du Maroc (sans son Sahara oriental). Le tribunal avait estimé que cette requête ne justifiait pas une suspension immédiate, et elle avait été rejetée ex parte par la présidente de la Chambre d’appel du TAS, comme l’indiquait un communiqué publié le 2 mai.

Cette série de décisions, tant de la CAF que du TAS, semble confirmer la solidité des arguments en faveur de la RSB, tout en exposant les tensions politiques. La CAF tarde encore à infliger des sanctions contre le club algérien de l’USMA.




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