vendredi, novembre 22, 2024
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Secteur horticole : le Maroc est le principal bénéficiaire du Brexit

SECTEUR HORTICOLE (HORTICULTURE*) : LE MAROC EST LE PRINCIPAL BÉNÉFICIAIRE DU BREXIT

*L’horticulture consiste à multiplier des plantes à des fins commerciales.

Le Maroc émerge comme le bénéficiaire prédominant du retrait du Royaume-Uni de l’Union Européenne, spécifiquement dans le secteur horticole.

Selon les données du portail spécialisé espagnol EastFruit, entre 2018 et 2022, les exportations marocaines vers le Royaume-Uni ont connu une croissance remarquable, presque triplant au cours de cette période.

En revanche, les importations en provenance des partenaires européens traditionnels tels que les Pays-Bas, la Belgique et la France ont subi une baisse significative, les importations françaises étant même divisées par deux au cours des cinq dernières années.

Les chiffres précis révèlent que, rien qu’en 2022, le Royaume-Uni a dépensé 542 millions de dollars pour des légumes et des fruits en provenance du Maroc.

Les neuf premiers mois de l’année en cours ont déjà atteint un niveau record de 450 millions de dollars.

Les produits marocains les plus prisés par le marché britannique sont les tomates de serre et les mandarines, bien que les baies fraîches aient gagné en importance au fil des années.

En détaillant davantage les catégories, les dépenses du Royaume-Uni pour les framboises, mûres, myrtilles et fraises de jardin fraîches marocaines ont atteint 204 millions de dollars l’année précédente.

Les importations de tomates et de mandarines se sont élevées à 208 millions de dollars et 47 millions de dollars, respectivement.

Les exportations marocaines comprennent également une variété de légumes de serre tels que poivrons, courgettes, concombres, brocolis, choux-fleurs, choux de Bruxelles, ainsi que des pastèques et des avocats.

Les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’Égypte ont également évolué de manière significative.

Bien que les exportations égyptiennes vers le Royaume-Uni soient environ deux fois moins importantes que celles du Maroc, elles ont atteint un chiffre record de 230 millions de dollars au cours des neuf premiers mois de l’année en cours.

Environ 75% de cette valeur sont attribués à quatre catégories principales : raisins frais, oranges, fraises fraîches et oignons, les fraises fraîches enregistrant les taux de croissance les plus élevés.




Le Brexit, mis en œuvre en 2020, a conduit à des protocoles d’importation plus complexes pour les produits de l’Union européenne, y compris les fruits et légumes, incitant les importateurs britanniques à se tourner vers des sources en dehors de l’Union européenne.

Ce réalignement stratégique a entraîné une augmentation des importations hors Union européenne, représentant 51 % de la structure du marché britannique d’ici 2022, comparé à 47% auparavant, une tendance maintenue jusqu’à l’année en cours.

Par ailleurs, la période 2022-2023 a été marquée par une forte inflation alimentaire au Royaume-Uni, combinée à des procédures d’importation complexes, ce qui a contribué à la diminution des approvisionnements en provenance de nombreux pays non européens.

Cette situation a profondément modifié le paysage du marché britannique des fruits et légumes, notamment en termes de base de fournisseurs.

À noter que, malgré les défis, la Pologne, bien que membre de l’Union européenne, a réussi à renforcer sa part de marché au Royaume-Uni, avec une augmentation notable de 33% des importations de fruits et légumes polonais au cours des cinq dernières années.

De même, les exportations espagnoles ont également augmenté en 2022, en raison des perturbations climatiques et d’autres événements défavorables.

Le Royaume-Uni a également élargi ses relations d’importation avec le Pérou et la Turquie, tout en réduisant ses achats en provenance d’Afrique du Sud, des États-Unis, du Costa Rica, de Colombie et du Chili, avec des importations en provenance du Maroc et de l’Égypte remplaçant souvent celles de ces pays.