vendredi, novembre 22, 2024
Faits divers

La famille du petit Wadie, mort noyé à Murcie, tente en vain de rapatrier son corps

La famille du petit Wadie, mort noyé à Murcie, tente en vain de rapatrier son corps au Maroc




Le petit Wadie, âgé de deux ans et demi, s’est noyé samedi à Los Narejos, sur les côtes de la région de Murcie. Sa famille, résidant à Paris et en vacances dans la région, cherche désespérément à rapatrier son corps au royaume du Maroc ou en France pour l’enterrer dignement.




Wadie est le cinquième enfant d’une fratrie de six enfants. Leurs parents, la Marocaine Zakia et son mari algérien Fayçal, ont décidé de les emmener passer les vacances chez leurs grands-parents maternels dans la région de Murcie.

La famille a décidé d’aller se baigner à la plage de Los Narejos. Pendant que les enfants profitaient de l’eau, le couple s’est rendu au supermarché pour leur acheter des rafraîchissements et de quoi grignoter.

C’est là que le drame s’est produit. « J’étais dans l’eau et je me baignais avec deux de mes petits-enfants.

Wadie était petit et ne savait pas nager. Je l’ai laissé sur la plage », confie à El Espanol Yacout, la grand-mère de la victime. Selon une source de la police locale de Los Alcazares, le petit Wadie se serait éloigné de la zone de baignade en quelques secondes.

Son corps a été retrouvé quelques minutes plus tard par un jeune homme qui l’a vu flotter, la face dans l’eau, à une cinquantaine de mètres de là où se trouvait la famille.




Une femme médecin à l’hôpital Morales Meseguer de Murcie, et présente sur les lieux, tentait de la réanimer quand les parents sont revenus du supermarché et sont tombés sur la scène.

« Il adorait s’amuser avec l’eau et je voulais lui apprendre à nager », raconte la mère de 39 ans, totalement dévastée et rongée par la culpabilité. « Nous n’avons quitté la plage qu’une demi-heure », se lamente le père, Fayçal.

Yacout, la grand-mère de Wadie, est aussi abattue par la perte du petit garçon.

Cette Marocaine de 60 ans explique les conditions de vie difficiles de la famille et demande de l’aide pour enterrer dignement l’enfant. « Nous sommes une famille pauvre. Nous avons besoin de 2 500 euros pour rapatrier Wadie », lance-t-elle.

« Nous n’avons pas d’argent et pas d’assurance pour enterrer mon petit-fils », se plaint El Jilali, 66 ans, le grand-père du petit garçon. La communauté musulmane de Murcie s’est mobilisée pour rassembler les fonds.




« Ma fille Zakia veut enterrer mon petit-fils à Nador, mais son permis de séjour a expiré en France et si elle va au Maroc, elle ne pourrait plus quitter le pays », explique Yacout.

Malgré tous les efforts de la famille, aidée par Sabah Yacoubi, la présidente de l’Association des travailleurs migrants marocains de Murcie, pour régulariser la situation de Zakia, rien n’y fit.

Face à cette situation, les parents du petit garçon, détenteur d’un passeport français, ont alors décidé de l’enterrer à Paris.

Mais là encore, le statut de migrant de la maman pose toujours problème. « Nous essayons de gérer le rapatriement avec le consulat de France afin que le petit soit enterré à Paris », assure Sabah Yacoubi.

Les parents Zakia et Fayçal, eux, ne demandent qu’un peu de solidarité de la part de l’administration. « Nous essayons de retrouver l’ambassadeur de France en Espagne pour nous aider à enterrer notre fils à Paris », souhaitent-ils.