Badr Hari: «pas besoin d’être musulmans pour défendre la cause palestinienne»
Badr Hari: «la célébrité ne vaut rien face au drame palestinien»
«La célébrité n’est rien comparée au vrai drame humain.» Badr Hari a joint sa voix à celle de nombreux sportifs indignés par l’emploi excessif de la force par la police et l’armée israéliennes contre les Palestiniens. Emu et amer, le champion marocain estime que «nous n’avons pas besoin d’être musulmans pour défendre la cause palestinienne».
La légende marocaine de kick-boxing a diffusé, dans l’après-midi de ce mercredi 12 mai, un long message dans lequel il exprime son soutien et sa solidarité avec le peuple palestinien victime des exactions de la part de l’occupant israélien.
Voici, traduit de l’anglais, le plaidoyer de Badr Hari en faveur du peuple palestinien:
«Avec sincérité, calme, détermination et espoir, je ne peux pas rester silencieux face à la tragédie palestinienne.
En tant qu’être humain, n’ayant jamais cessé de dire que l’être humain est égal en dignité, loin de toute instrumentalisation et de la lâcheté, je dois dire avec force les mots suivants: Le sport n’est rien. Le succès n’est rien.
La célébrité n’est rien comparée au vrai drame humain. Une fois de plus, un peuple envahi, occupé, colonisé et désormais pratiquement annexé, doit subir l’abjection d’un double crime: être durement frappé par une armée d’occupation et faire face à la suspicion tout en revendiquant ses droits inaliénables.
Comme s’ils devaient demander pardon d’exister et de vivre sur leur terre. À plusieurs reprises au cours des dernières décennies, les Palestiniens ont été victimes de crimes de guerre équivalent à des crimes contre l’humanité au regard du droit international.
Une fois de plus, pendant ce ramadan, ils font face à de nouvelles agressions criminelles. La loi est de leur côté, mais ils sont les coupables éternels. Ils ont partagé leur terre, mais ce sont eux les extrémistes.
Ils ont enduré la guerre, l’injustice et la pauvreté mais ils n’ont jamais retrouvé la paix. Ils ont fait confiance à la communauté internationale, mais ce sont eux qui doivent faire preuve de modération et de réalisme.
Le pire, c’est que le monde connaît parfaitement la situation. Aucun doute là-dessus.
Il n’y a pas de comparaison possible entre le déploiement de la force israélienne et la réaction du peuple palestinien. Aujourd’hui, évitons d’atteindre de nouveaux sommets d’hypocrisie et de mensonge. Nous n’avons pas besoin d’être musulmans pour défendre la cause palestinienne.
Nous devons être justes et humains. À travers nos messages sur les réseaux sociaux, soyons la mauvaise conscience des gens qui ont peut-être oublié qu’ils en ont une. Avec respect et dignité. Sans peur, sans lâcheté.
Nous sommes du côté de la justice. Essayer de nous faire croire le contraire est la première pierre dans l’édifice de l’injustice.
Enfin, je voudrais terminer mes remarques par un message d’espoir: j’espère un futur proche où cette terre sainte verra les gens coexister, s’entraider et construire autour de ce qui nous rassemble.»
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