Maroc: Le ressortissant saoudien menacé d’extradition est entendu par la justice
Maroc: Le ressortissant saoudien menacé d’extradition est entendu par la justice
Depuis lundi, la justice marocaine auditionne Usama Al-Husaini (dit aussi Osama Al-Hasani), un Saoudien portant également la nationalité australienne et menacé d’extradition à la demande du ministère public à Riyad.
Cité par l’agence de presse Reuters, un responsable du ministère marocain de la Justice a déclaré que l’arrestation du ressortissant avait eu lieu «à la suite d’un avis d’Interpol déposé par l’Arabie saoudite», Usama étant recherché «pour une affaire de vol».
En Arabie saoudite, la justice a déjà condamné le ressortissant à deux ans de prison. Cependant, une source ayant a assisté à l’audience d’hier a confié à Reuters que la défense avait souligné que «des documents saoudiens mentionnaient que l’homme était né d’un père marocain».
Ceci «fait de lui un Marocain» en vertu de la loi, qui empêchent par ailleurs l’extradition des nationaux vers un pays tiers, ajoute l’agence. Épouse d’Al-Hassani, Hanae qui attendait l’arrivée de son mari au Maroc craint encore plus cette extradition.
Dans ses déclarations, elle a appelé à l’abandon de cette procédure, tout en clamant l’innocence de son époux. «Je crains qu’il ne subisse un sort similaire à celui de (Jamal) Khashoggi», a-t-elle alerté, en référence au journaliste saoudien tué à Istanbul en 2018.
Elle estime aussi que son mari «ne s’était engagé ni dans une activité politique ouverte ni secrète contre l’Arabie saoudite». Au sein de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), Khadija Ryadi appelle aussi à abandonner cette extradition.
Elle souligne auprès de Reuters que «le Maroc a ratifié une convention contre la torture et devrait s’abstenir d’extrader un ressortissant vers un Etat où il pourrait endurer la torture». Pour sa part, un porte-parole du ministère australien des Affaires étrangères a exprimé ses préoccupations quant aux circonstances de détention et à l’éventuelle extradition.