Le père de Nasser Zefzafi appelle le roi Mohammed VI à sauver son fils
Le père de Nasser Zefzafi appelle le roi Mohammed VI à sauver son fils
Après avoir vainement sollicité les instances gouvernementales et associatives, le père du leader du Hirak du Rif espère une grâce royaleI au profit des 24 membres du mouvement en détention dans les prisons du nord du pays.
Dans une vidéo live diffusée sur Facebook, Ahmed Zefzafi a appelé le roi Mohammed VI à intervenir d’urgence afin de libérer son fils et les autres détenus, qui ont purgé une bonne partie de leur peine.
« J’en appelle au Chef de l’État, afin de libérer les 24 détenus du Hirak. Ils ont enduré assez de souffrances jusqu’à présent », a affirmé le père de Nasser, qui venait d’être interdit de parler à son fils au téléphone.
« Est-ce que le directeur général des Administrations pénitentiaires est au courant de cet incident ? », a-t-il lancé, avant que la mère de Nasser ne prenne le relais en interpellant les autorités : « Nous aimons notre patrie, et nous n’avons jamais évoqué la sécession. C’est vous qui cherchez la sécession et qui nous avez accusé à tort.
Nous sommes chez nous et nous n’avons nulle part où aller. Nos enfants ont revendiqué leurs droits et non la sécession ».
Il faut rappeler que parmi ces prisonniers, figurent ceux qui ont allègrement mis le feu à un commissariat de police, au risque de voir ses agents en fonction brûler vifs.
Au moins cinq prisonniers ont du répondre, chacun en ce qui le concerne, de plusieurs chefs d’inculpation, notamment « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », « tentatives de sabotage, de meurtre et de pillage », « préparation d’une conspiration contre la sécurité intérieure » et « réception de fonds, de donations et d’autres moyens matériels destinés à mener et à financer une activité de propagande à même d’attenter à l’unité et la souveraineté du Royaume ».
Pourquoi alors vouloir les passer pour des héros qui ont seulement revendiqués leurs droits? Sous d’autres cieux, face à des chefs d’accusation identiques, les accusés peuvent écoper de peines plus lourdes que celles qui ont été prononcées contre eux.
L’exemple des indépendantistes catalans est, à cet égard, édifiant. Le leader du chef du parti espagnol ERC (gauche républicaine), Oriol Junqueras, a été jugé avec 11 autres leaders indépendantistes pour les délits de rébellion et sédition et ce, suite à la déclaration d’indépendance du 27 octobre 2017. Ils risquaient 25 ans de prison… contre seulement 20 ans requis pour Zefzafi & Co.
C’est dire que la cour d’appel marocaine a été clémente à l’encontre des jeunes d’Al-Hoceima au vu des lourdes charges retenues contre eux!