mardi, novembre 26, 2024
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Comment les prisonniers vivent le confinement au Maroc

L’administration pénitentiaire a pris une batterie de mesures pour circonscrire la propagation du Covid-19 dans les prisons: plus de visites, confinement des fonctionnaires et des détenus, visite médicale pour les nouveaux arrivants, transfert de tout cas suspect à l’hôpital.




Comment vivent les 85.000 détenus qui croupissent dans les prisons marocaines en ces temps de crise épidémiologique? Les établissements pénitentiaires qui connaissent un niveau d’encombrement élevé sont-ils protégés contre la propagation du Covid-19?
Face à ces questions, le chef de la division des soins de santé au sein de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), Taoufik Abtal, semble confiant quant aux mesures préventives prises dans le parc carcéral. Il est vrai, dit-il, que la population carcérale vit une situation exceptionnelle comme partout au Maroc et dans le monde.
Mais il est vrai aussi, ajoute-il, que la DGAPR a pris toutes les mesures pour protéger aussi bien les détenus que les fonctionnaires des risques en provenance de l’extérieur des établissements pénitentiaires.




Dans un premier temps, poursuit le même intervenant, l’administration a veillé à réduire le rythme des visites et le nombre des visiteurs avant de les suspendre pour pouvoir circonscrire efficacement la propagation de la pandémie.
Cette décision a été comprise aussi bien par les familles que par les détenus, souligne Abtal. D’autant que pour préserver les liens familiaux, l’administration a augmenté le temps réservé aux prisonniers pour passer leurs appels téléphoniques.
D’autre part, indique le chef de division, tout fonctionnaire qui était en congé ou en mission dans un pays où sévit le Covid-19 ou a été en contact avec une personne en provenance de l’étranger, a dû observer une période de 14 jours avant de rejoindre son lieu de travail. Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Al Ayyam, dans son édition du 9 au 15 avril, Taoufik Abtal a souligné que dans une deuxième étape, l’administration a procédé à un confinement spécifique pour les fonctionnaires.




Elle a constitué deux équipes qui se relaient. Les membres de la première équipe doivent travailler pendant deux semaines au cours desquelles ils sont hébergés dans des espaces réservés et dotés de tous les moyens nécessaires. Ils ne peuvent quitter la maison d’arrêt que lorsqu’ils ont terminé leur garde pour passer le relais à la deuxième équipe.
En ce qui concerne les nouveaux arrivants (prisonniers), une procédure spéciale a été mise en œuvre pour les accueillir. Dès leur arrivée, poursuit Abtal, ils sont soumis à une visite médicale avant d’être confinés pendant 14 jours dans des cellules individuelles sous surveillance médicale quotidienne.
Il est vrai, précise-t-il, que ce régime nous oblige à vider des cellules pour transférer leurs occupants dans des cellules collectives.




Mais jusqu’à maintenant, poursuit-il, ce transfèrement n’a pas encombré davantage les établissements pénitentiaires. Et le responsable des soins pénitentiaires de souligner qu’au moindre doute sur l’état de santé d’un détenu, l’administration prévient les services compétents du ministère de la Santé publique qui se rendent immédiatement sur place.
Ils lui font des tests, le transportent à l’hôpital où il est mis en quarantaine en attendant les résultats d’analyse. Autant dire que toutes les mesures d’hygiène et de protection ont été prises pour parer à toute dissémination du coronavirus dans l’enceinte des prisons.
À preuve, jusqu’à maintenant, aucun cas n’a été décelé dans la population carcérale, conclut Taoufik Abtal.




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