(Vidéo) L'ancien chef du gouvernement Benkirane donne son avis sur l'affaire des caricatures
(Vidéo) L’ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkirane donne son avis sur l’affaire des caricatures
Après plusieurs mois d’absence, l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, fait son retour dans les médias. Dans un live retransmis sur les réseaux sociaux, il condamne fermement les attaques terroristes en France, « interdites par l’islam ».
Chef du gouvernement de 2011 à 2017, Abdelilah Benkirane est sorti ce jeudi d’un silence qui aura duré près d’une année. A la faveur d’une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, il n’a pas hésité à apostropher le président de la République française.
« Je suis triste comme vous depuis que le président français a commencé sa campagne contre l’islam suite aux caricatures qui ont coûté la vie au professeur de l’histoire, mais je dis à Macron qu’il ne faut pas s’attaquer aux valeurs et aux croyances des autres sous le couvert de la liberté d’expression.
Macron s’est trompé dans son approche ». Bien que se tenant en retrait de la vie publique, Abdelilah Benkirane fait donc à nouveau parler de lui, ce jeudi 29 octobre 2020, dans le contexte de l’actualité troublée, en ce moment, en France.
Assassinat barbare d’un professeur d’histoire-géo, rediffusion des caricatures du prophète, boycott de produits français, et les attentats au couteau perpétrés en ce même jeudi… Habillé d’une foqiya immaculée, Benkirane s’est adressé « aux musulmans, en particulier ceux vivant en France.
La violence commise au nom de la défense du prophète Sidna Mohammed n’est pas permise légalement et religieusement, elle est interdite en islam », a-t-il lancé, avant de poursuivre: « défendre le prophète, ne peut être le fait de la violence. C’est ma conviction depuis longtemps.
Si vous pensez que le recours à la violence va vous conduire à des gratifications divines, je vous dis que ce n’est pas la bonne voie »… En cas d’atteinte à l’islam, selon Abdelilah Benkirane, « on peut répondre par le dialogue, les manifestations et même par un appel au boycott si cela est nécessaire ».
Bien qu’en retrait, mais toujours l’un des piliers du PJD, l’ancien secrétaire général de ce parti à référentiel islamique a également appelé les oulémas « à inculquer ces valeurs au public musulman ».
L’islamiste, qui n’en finit pas de vouloir revenir au-devant de la scène politique a tenu à apporter cette nuance, en se faisant plus apaisant dans son discours: « selon ce que je sais, il n’est pas permis de manière formelle de s’adonner à la violence civile en agressant des citoyens dont le pays accueille les migrants musulmans ».
Début 2019, Abdelilah Benkirane avait entamé un cycle de vidéos sur des sujets variés, où il donnait son opinion, dans de longs monologues. Il semble avoir repris cette approche. Est-ce là un come-back ponctuel? Ou entend-il véritablement refaire son entrée en politique?