⚡🇲🇦 Électricité au Maroc : vers une réforme tarifaire majeure aux conséquences inédites
Face à la dégradation des équilibres financiers du secteur électrique, le Maroc prépare une révision en profondeur des tarifs de l’électricité. Une réforme pilotée par l’Autorité nationale de régulation, qui pourrait entraîner des hausses de prix dès 2027 pour les ménages et les entreprises.
🔎⚖️ Une réforme structurelle engagée dans un contexte sous tension
Le secteur de l’électricité au Maroc s’apprête à entrer dans une phase de transformation décisive. Confrontée à une détérioration préoccupante des équilibres financiers, l’Autorité nationale de régulation de l’électricité a officiellement enclenché un processus de révision profonde de la méthodologie de fixation des tarifs. Une démarche stratégique, qui vise à rapprocher les prix facturés aux consommateurs des coûts réels de production, de transport et de distribution, et qui ouvre la voie à de possibles ajustements tarifaires à partir de 2027.
Selon les informations rapportées par le quotidien arabophone Assabah, l’Autorité a récemment lancé un appel d’offres pour recruter un organisme spécialisé chargé de l’accompagner dans cette refonte. L’objectif affiché est clair : mettre en place un cadre de tarification plus rigoureux, plus transparent et économiquement soutenable, capable de refléter la réalité des charges supportées par le système électrique national.
💸📉 Un modèle tarifaire sous perfusion budgétaire
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par un déséquilibre croissant entre les prix réglementés et les coûts effectifs de l’électricité. Depuis plusieurs années, le tarif du kilowattheure est maintenu à environ 94 centimes, un niveau qui ne couvre plus la totalité des dépenses liées à la chaîne énergétique. Les estimations évoquées par Assabah indiquent que le coût réel de production et de distribution dépasserait 1,21 dirham par kilowattheure, générant un écart de plus de 27 centimes par unité consommée.
Ce différentiel est actuellement absorbé par des subventions du Trésor public, un mécanisme qui pèse lourdement sur les finances de l’État. D’autant plus que la dernière révision tarifaire remonte à 2015, soit près de dix ans sans ajustement, malgré l’inflation, la hausse des coûts internationaux de l’énergie et l’évolution des investissements nécessaires pour moderniser les infrastructures.
🏗️📊 Vers une nouvelle méthodologie de fixation des prix
La mission confiée à l’organisme qui sera sélectionné consiste à proposer une nouvelle architecture tarifaire pour la consommation électrique. Plusieurs scénarios sont à l’étude. L’un d’eux repose sur une tarification régionale, tenant compte de l’émergence des sociétés régionales multiservices. Cette approche impliquerait des prix différenciés selon les territoires, en fonction notamment des coûts spécifiques de transport et de distribution.
Une autre piste envisagée consisterait à maintenir une tarification nationale uniforme, comme c’est le cas actuellement, malgré la régionalisation progressive des opérateurs. La réflexion pourrait également intégrer des tarifs modulés selon les plages horaires, afin d’encourager une consommation plus rationnelle et de mieux lisser la demande sur le réseau.
Quelle que soit l’option retenue, la future méthodologie aura pour fil conducteur une logique de vérité des prix, destinée à assurer la viabilité financière du secteur sur le long terme.
⏳📆 2027 en ligne de mire, hausses tarifaires en perspective
Les implications de cette réforme sont loin d’être neutres pour les usagers. Selon Assabah, des hausses de facturation sont clairement anticipées à partir de l’entrée en vigueur du nouveau dispositif, prévue à l’horizon 2027. Le cahier des charges prévoit un délai d’environ dix mois pour l’élaboration des propositions, ce qui signifie que les conclusions devraient être remises avant la fin de l’année prochaine.
Le souvenir de la précédente révision tarifaire reste encore vif. En 2015, les ajustements décidés dans un contexte de flambée des prix internationaux de l’énergie avaient provoqué des mouvements de protestation dans plusieurs villes, révélant la sensibilité sociale de la question électrique.
🏭🏠 Ménages et entreprises face à un choc potentiel
Au-delà de l’impact direct sur les ménages, la réforme annoncée pourrait également affecter le tissu économique, en particulier les petites et moyennes entreprises. Une hausse du coût de l’électricité risquerait de peser sur leur compétitivité, dans un environnement déjà marqué par la hausse des charges et la pression inflationniste.
Pour les pouvoirs publics, les marges de manœuvre apparaissent étroites. Le statu quo n’est plus tenable financièrement, mais toute augmentation tarifaire comporte un risque social et économique. L’enjeu sera donc de trouver un équilibre entre soutenabilité budgétaire, équité sociale et attractivité économique.
⚖️🔮 Une réforme inévitable aux choix politiques sensibles
Après plus d’une décennie sans ajustement, la révision des tarifs de l’électricité au Maroc apparaît désormais comme une étape inévitable. Elle marque un tournant dans la gouvernance du secteur énergétique, avec la volonté affichée de sortir d’un modèle sous-subventionné pour aller vers une tarification plus réaliste.
Reste à savoir comment cette transition sera menée, et surtout comment elle sera acceptée. Entre impératifs économiques et attentes sociales, la réforme de l’électricité s’annonce comme l’un des dossiers les plus sensibles des prochaines années pour les décideurs marocains.

