mardi, décembre 2, 2025
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Maroc : nouvelle hausse des prix du tabac à partir du 1ᵉʳ janvier

Hausse du prix des cigarettes au Maroc dès 2026 : ce qui attend les fumeurs et le marché du tabac

À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, les fumeurs marocains devront faire face à une nouvelle augmentation du prix des cigarettes. La commission ministérielle conjointe, chargée de valider les tarifs du tabac, s’apprête à publier une grille révisée au Bulletin officiel, actant une hausse généralisée des prix. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la réforme progressive de la fiscalité du tabac, un levier essentiel pour les finances publiques.

Des hausses de prix inévitables dès le début de l’année 2026

À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, le prix des cigarettes augmentera de 1 à 2 dirhams par paquet. Le Maroc applique les dernières hausses prévues par la fiscalité progressive du tabac, tout en révisant la liste des produits disponibles sur le marché.

Les fumeurs devront se préparer à sortir davantage de leur portefeuille. Dès le 1ᵉʳ janvier 2026, les prix des cigarettes seront révisés à la hausse à la suite de la réunion de la commission ministérielle qui valide annuellement la tarification du tabac manufacturé. Cette nouvelle grille tarifaire deviendra effective immédiatement après sa publication au Bulletin officiel, acte administratif indispensable pour approbation.

Des sources bien informées indiquent que la hausse oscillera entre 1 et 2 dirhams par paquet, en fonction des marques. Les augmentations toucheront principalement les cigarettes dites “populaires”, celles qui génèrent le plus gros volume de ventes et qui font déjà l’objet de révisions régulières. Il s’agit là de la dernière étape du programme de fiscalité progressive négocié entre le gouvernement et les opérateurs du secteur, un accord courant de 2022 à 2026 et arrivant à son échéance l’an prochain.

Un contrôle renforcé sur les produits distribués au Maroc

En parallèle à la question tarifaire, la commission ministérielle s’emploie également à réviser la liste des produits de tabac manufacturé autorisés à la vente. Cette mise à jour vise à écarter du marché certaines références n’étant plus conformes aux exigences de la loi 46-02, qui encadre strictement la fabrication, la distribution et la commercialisation du tabac brut et transformé au Maroc.

La commission a souligné la nécessité d’améliorer le rendement du droit d’accise (TIC), un impôt clé pour les finances publiques. Elle a en particulier encouragé certains opérateurs à abandonner les stratégies de gel des prix, notamment sur les cigarettes haut de gamme, qui freinent l’impact réel des hausses fiscales programmées.

Des opérateurs qui absorbaient jusque-là les hausses fiscales

Au cours des dernières années, de nombreuses compagnies ont choisi d’absorber une partie des augmentations successives du TIC pour ne pas perdre de parts de marché dans un secteur très concurrentiel. Cette stratégie commerciale, bien qu’efficace pour séduire les consommateurs, a entraîné un manque à gagner significatif pour l’État, qui comptait sur ces recettes pour alimenter le budget général.

Elle a également créé des distorsions de concurrence. Certaines marques importées, appartenant à des gammes supérieures, se retrouvaient parfois vendues à des prix inférieurs à des cigarettes populaires locales, un déséquilibre problématique pour le marché et les magasins distributeurs.

Un enjeu fiscal majeur pour le gouvernement

Pour l’exécutif, la fiscalité du tabac demeure un instrument budgétaire essentiel. Dans le projet de loi de finances 2026, le gouvernement prévoit des recettes dépassant 17,7 milliards de dirhams provenant de la consommation de tabac manufacturé. Cette ressource est considérée comme stable et stratégique pour maintenir l’équilibre budgétaire.

Le gouvernement entend ainsi renforcer les recettes issues des produits de grande consommation, en particulier le tabac, afin de sécuriser le financement des politiques publiques et de réduire les fluctuations liées à d’autres impôts plus volatils.