Maroc : la fibre optique obligatoire dans les nouvelles constructions
Maroc : la fibre optique devient la nouvelle norme nationale
Un cadre technique inédit pour accélérer la transformation numérique du Royaume
Le Maroc franchit une étape décisive dans sa stratégie de modernisation digitale. Un nouvel arrêté, publié au Bulletin officiel du 6 novembre 2025, impose désormais la fibre optique comme standard obligatoire pour tous les nouveaux lotissements, immeubles et constructions individuelles. Ce texte structurant vise à harmoniser les installations, garantir la qualité des réseaux télécoms et accompagner l’essor du très haut débit sur l’ensemble du territoire.
Une réforme stratégique pour un Maroc pleinement numérique
La généralisation du très haut débit n’est plus un objectif abstrait mais un chantier désormais cadré par une réglementation stricte. Avec la publication d’un arrêté détaillant les spécifications techniques minimales pour le raccordement aux réseaux publics de télécommunications, le Maroc place la fibre optique FTTH (Fiber To The Home) au cœur de son modèle de développement numérique.
Ce cadre réglementaire vient répondre à une ambition nationale claire : offrir à chaque foyer marocain, chaque entreprise et chaque administration une connectivité performante, stable et durable. L’initiative renforce aussi la volonté du Royaume de structurer l’aménagement digital des futures zones urbaines, un enjeu décisif dans un contexte d’urbanisation rapide et d’expansion des villes nouvelles.
La fibre optique obligatoire dans les lotissements : vers des infrastructures homogènes et mutualisées
Désormais, tout nouveau lotissement devra intégrer une architecture technique normalisée permettant un raccordement optimal à la fibre optique. Le texte impose notamment la mise en place d’espaces mutualisés destinés aux opérateurs télécoms, d’un réseau de fourreaux souterrains dimensionné pour accueillir les câbles optiques et d’installations internes assurant une distribution fluide dans l’ensemble des habitations.
À travers cette standardisation, l’État cherche à garantir une interopérabilité totale entre les opérateurs, facilitant ainsi la mutualisation des infrastructures. Ce choix stratégique évite la multiplication des travaux, réduit les coûts d’installation et améliore la compétitivité du marché télécoms. La transition numérique du pays ne peut en effet se concevoir sans infrastructures modernes, uniformisées et capables de supporter les flux massifs de données qui caractérisent le monde actuel.
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Des exigences précises pour les immeubles : un câblage futuriste pensé pour durer
Le nouveau cahier des charges impose également aux promoteurs immobiliers des normes rigoureuses concernant les équipements internes des bâtiments. Chaque immeuble devra disposer d’un local technique, d’une colonne de communication verticale, d’adductions normalisées ainsi que d’une prise terminale optique (PTO) installée dans chaque logement.
Cette architecture, pensée pour anticiper les besoins futurs, prévoit aussi des Points de Branchement Optique (PBO) à différents étages, en fonction de la capacité du bâtiment. Le câblage interne devra par ailleurs offrir une surcapacité de 20 %, afin de permettre d’éventuelles extensions ou mises à niveau. Avec ces exigences, le Maroc introduit une vision durable qui place l’infrastructure numérique au même rang que les réseaux d’eau ou d’électricité.
Maisons individuelles : une fibre accessible dès la construction
Les habitations individuelles ne sont pas en reste. Pour ces unités, le texte impose un cheminement clair depuis la limite de propriété jusqu’au logement, l’installation d’un tableau de communication conforme aux standards modernes et la présence obligatoire d’une prise optique desservant au moins deux pièces via un câblage RJ45. Le Royaume entend ainsi diffuser la fibre optique dans toutes les couches urbaines, jusque dans les zones résidentielles les plus isolées.
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Des normes internationales strictes pour assurer qualité et résilience
Le texte réglementaire va plus loin en imposant des références techniques précises, inspirées des meilleures pratiques internationales. Les câbles devront respecter les normes UIT-T G.657A2 et G.652D, les connecteurs devront être de type SC/APC 8°, et les différents équipements devront répondre à des niveaux de protection IP et IK garantissant résistance, étanchéité et longévité.
Cette démarche marque la volonté du Maroc de hisser son réseau numérique au niveau des grands standards mondiaux, tout en veillant à l’homogénéité du parc d’infrastructures qui sera déployé au cours des prochaines années.
Un Maroc connecté, compétitif et tourné vers l’avenir
Avec ce nouveau cadre légal, le Maroc confirme sa volonté d’accélérer son transformation digitale et de renforcer l’accès au très haut débit sur l’ensemble de son territoire. L’harmonisation des installations, la mutualisation des infrastructures entre opérateurs et l’obligation d’intégrer la fibre optique dans toute nouvelle construction font du Royaume un acteur déterminé à anticiper l’avenir.
La connectivité devient un pilier essentiel du développement économique, social et territorial. Cette réforme marque une étape décisive pour un Maroc plus connecté, plus inclusif et résolument engagé sur la voie du progrès technologique.
