Huile d’olive: le plus grand producteur mondial menace de délocaliser au Maroc
🌿 Dcoop menace de délocaliser sa production d’huile d’olive au Maroc face à la crise de l’eau en Espagne
Le géant espagnol de l’huile d’olive, Dcoop, reconnu comme le plus grand producteur mondial, a lancé un avertissement sans précédent aux autorités espagnoles concernant la gestion de l’eau et l’avenir de la production oléicole dans le pays. Antonio Luque, président du groupe, a souligné que la persistance de la crise hydrique pourrait entraîner le transfert de la production vers le Maroc, où les infrastructures agricoles et l’approvisionnement en eau sont plus sécurisés.
🔹 Une crise de l’eau liée à la mauvaise gestion selon Dcoop
Antonio Luque a insisté sur le fait que le problème de l’Espagne n’est pas un manque d’eau, mais une gestion inefficace des ressources hydriques. Selon lui, évoquer les barrages ou transferts d’eau est devenu un sujet « tabou » dans le pays.
En contraste, le Maroc poursuit activement la construction de barrages, le développement d’usines de dessalement et le soutien à l’agro-industrie, souvent avec l’appui de fonds européens. Luque a critiqué cette situation :
Je ne comprends pas que d’importants investissements européens en Afrique du Nord contribuent à déplacer la production d’Espagne vers le Maroc.
Le dirigeant a averti que si l’Union européenne ne reconsidérait pas sa stratégie, l’Espagne pourrait voir la production d’olives se déplacer définitivement, reproduisant un scénario déjà observé dans le secteur de la tomate, avec une désertification progressive des zones oléicoles espagnoles.
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🔹 Impact sur la production et les prix
Face à cette crise hydrique persistante, la récolte 2025 devrait rester faible, similaire à celle de l’an dernier, estimée à 1,4 million de tonnes. Malgré cette contraction de l’offre, les prix de l’huile d’olive devraient rester stables, selon les prévisions de Dcoop.
🔹 Une stratégie de croissance tournée vers les États-Unis
Pour contrer les risques liés à la production européenne, Dcoop adopte une stratégie internationale, notamment sur le marché américain. Le groupe détient actuellement 50 % de la société Pompeian, qui contrôle 20 % du marché américain de l’huile d’olive extra vierge, et ambitionne d’en acquérir la totalité.
Antonio Luque a précisé :
La conclusion de cet accord représenterait un saut important pour le chiffre d’affaires du groupe, avec un potentiel additionnel de 300 millions d’euros de revenus.
Les États-Unis constituent un marché stratégique avec une consommation annuelle de 400 millions de litres, comparable à celle de l’Espagne et de l’Italie. Selon Luque, malgré les droits de douane imposés par l’administration Trump, les ventes n’ont pas été freinées grâce à la baisse significative des prix de l’huile d’olive, qui a compensé l’impact des taxes.
🔹 Enjeux géopolitiques et économiques
La déclaration de Dcoop met en lumière les défis de la production oléicole en Espagne, liée à la crise de l’eau et à la concurrence internationale. Le scénario évoqué par Luque souligne également l’importance stratégique du Maroc dans l’agro-industrie méditerranéenne, et l’influence des investissements européens en Afrique du Nord sur la redistribution mondiale de la production agricole.