vendredi, novembre 7, 2025
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Maroc : un site national de signalement des cas de corruption

L’Instance nationale de la probité passe à la vitesse supérieure : une plateforme numérique pour signaler la corruption dès 2026

Une nouvelle phase opérationnelle pour renforcer la transparence et impliquer les citoyens dans la lutte contre la corruption

L’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) franchit une nouvelle étape déterminante dans sa mission.
À partir de 2026, elle mettra en service une plateforme numérique nationale de signalement sécurisé des cas de corruption, un outil inédit destiné à rapprocher l’action publique des citoyens, à renforcer la transparence administrative et à institutionnaliser la culture de la probité au Maroc.

Une stratégie numérique au service de la transparence

Présentant le projet de budget 2026 de l’Instance devant la Commission des finances à la Chambre des représentants, le président Mohamed Benalilou a détaillé les grandes priorités du programme pour l’année à venir.
Au cœur de ces priorités figure la création d’une plateforme numérique de signalement, accessible à tous, permettant aux citoyens, fonctionnaires et acteurs économiques de dénoncer en toute confidentialité les faits de corruption observés dans les administrations publiques, les entreprises d’État ou le secteur privé.

Cette plateforme vise à moderniser la collecte et le traitement des signalements, à assurer une traçabilité claire des plaintes et à garantir la protection des lanceurs d’alerte.
Chaque dossier fera l’objet d’un suivi numérique rigoureux, depuis la réception du signalement jusqu’à sa transmission aux autorités compétentes, selon un protocole défini et transparent.

Un écosystème intégré : plateforme, centre d’appel et réseau régional

L’INPPLC prévoit un dispositif complet autour de la future plateforme.
En parallèle de l’outil numérique, un centre d’appel dédié sera mis en place pour orienter, conseiller et accompagner les citoyens dans leurs démarches de signalement.
De plus, un réseau de représentations régionales verra le jour afin de renforcer la proximité institutionnelle et de faciliter le traitement des cas à l’échelle locale.

Ces dispositifs s’inscrivent dans la stratégie nationale 2025-2030 de lutte contre la corruption, qui prévoit également :

  • la création d’un baromètre national de la corruption,

  • la publication régulière de données statistiques sur les signalements et leurs suites,

  • et l’évaluation périodique des politiques publiques en matière d’intégrité et de gouvernance.

Un investissement de 70 millions de dirhams pour la probité publique

Pour concrétiser ce tournant numérique, l’Instance mobilisera 70 millions de dirhams en 2026.
Une part importante de ce budget sera consacrée à :

  • la cybersécurité et la protection des données,

  • la formation du personnel chargé de la gestion et de la vérification des signalements,

  • et la construction du nouveau siège de l’Instance, symbole de son ancrage institutionnel.

Le plan de déploiement inclut également la création de 35 nouveaux postes, destinés à renforcer les capacités techniques, analytiques et de suivi de l’organisme.

Une approche participative et préventive

L’INPPLC compte accompagner cette transformation par une campagne nationale de communication et de sensibilisation, destinée à encourager la participation citoyenne et à faire connaître les outils mis à disposition.
L’objectif : faire de la plateforme un espace de confiance, où tout citoyen pourra contribuer à la transparence de la vie publique sans crainte ni contrainte.

En parallèle, l’Instance continuera de travailler en synergie avec les institutions partenaires — inspections générales, organes de contrôle interne, autorités judiciaires — pour renforcer la cohérence du système national de prévention et de lutte contre la corruption.

Un bilan encourageant et des perspectives ambitieuses

Depuis 2021, l’Instance nationale de la probité a déjà traité plus de 1.200 saisines, dont près de 40 % émanant directement de citoyens.
Ce chiffre illustre la prise de conscience croissante de la société marocaine face aux enjeux de transparence et de bonne gouvernance.

Dès 2026, l’Instance prévoit de lancer une évaluation approfondie des plans sectoriels d’intégrité au sein des administrations publiques.
Cette évaluation, menée en collaboration avec les organes d’audit et d’inspection, permettra de mesurer concrètement les avancées réalisées et d’identifier les zones à risque en matière de gouvernance publique.

Une nouvelle ère pour la probité au Maroc

Avec cette plateforme numérique et son écosystème complet, l’Instance nationale de la probité s’engage dans une nouvelle phase d’efficacité et de transparence, plaçant le citoyen au cœur de la lutte contre la corruption.
Ce projet traduit la volonté du Royaume du Maroc de bâtir une administration plus responsable, plus ouverte et plus exemplaire, en cohérence avec les principes de bonne gouvernance prônés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.