Le Maroc a signé la Convention de l’ONU sur la cybercriminalité
Le Maroc signe la Convention des Nations Unies sur la cybercriminalité : un tournant historique pour la sécurité numérique mondiale
Le Maroc vient de franchir une étape décisive dans la lutte internationale contre la cybercriminalité. Ce samedi 25 octobre 2025, à Hanoï, le Royaume a officiellement signé la Convention des Nations Unies sur la cybercriminalité, aux côtés de nombreux États membres, en présence du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
Cette signature marque un moment historique pour le Maroc et pour la communauté internationale, en posant les bases du premier cadre juridique mondial dédié à la répression des crimes numériques.
Adoptée en décembre 2024 par l’Assemblée générale des Nations Unies, cette convention entrera en vigueur 90 jours après sa ratification par les États signataires. Elle vise à encadrer juridiquement les principales infractions cybernétiques telles que le phishing, les rançongiciels (ransomware), la pédopornographie en ligne, le blanchiment d’argent numérique ou encore les attaques contre les systèmes informatiques — des délits dont les coûts se chiffrent chaque année en milliards de dollars pour l’économie mondiale.
Lors de la cérémonie, le ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a souligné le caractère symbolique de cet acte en le qualifiant de « moment historique » et de « jalon majeur dans l’action onusienne de la décennie ». Il a rappelé que cette signature « illustre l’engagement ferme du Maroc à renforcer la coopération internationale dans la lutte contre les crimes numériques » et constitue une réponse collective à des menaces qui transcendent les frontières.
M. Ouahbi a mis en avant le rôle actif du Maroc tout au long du processus d’élaboration du traité, depuis la création du comité intergouvernemental chargé de sa rédaction jusqu’à la préparation du texte final. Il a rappelé que cet engagement s’inscrit dans la continuité de la résolution 75/282 adoptée par l’Assemblée générale, qui avait donné naissance au processus de négociation.
Le ministre a ensuite évoqué la transformation profonde induite par le numérique, soulignant que si Internet est devenu un levier essentiel du développement, il constitue également un espace privilégié pour les activités criminelles, avec des répercussions graves sur les individus, les entreprises et la stabilité des États.
Il a particulièrement alerté sur la montée des extrémismes en ligne, l’utilisation d’Internet pour diffuser la haine et inciter à la violence, et la nécessité pour les nations de renforcer leur cybersécurité afin de protéger leurs citoyens et leurs institutions.
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Dans ce contexte, M. Ouahbi a rappelé que le Maroc a déjà mis en place une stratégie nationale ambitieuse de cybersécurité, fondée sur un cadre législatif et institutionnel moderne. Il a cité notamment la loi sur la cybersécurité, la modernisation du Code pénal et du Code de procédure pénale, ainsi que diverses initiatives destinées à encourager l’économie numérique tout en protégeant les utilisateurs.
Le ministre a précisé : « Plusieurs cadres juridiques ont été adoptés pour promouvoir le développement de la transformation digitale tout en garantissant un environnement numérique sûr, fiable et conforme aux standards internationaux. »
Il a également insisté sur l’importance de la coopération internationale dans ce domaine : « Face à l’explosion des crimes électroniques, le monde a besoin d’un mécanisme universel, fondé sur le consensus et la solidarité entre les États, pour agir de manière concertée et efficace. »
Reconnaissant la complexité des négociations, marquées par des défis politiques et techniques, M. Ouahbi a souligné que l’adoption de ce traité représente un succès diplomatique collectif et une volonté partagée de protéger les sociétés contre les menaces numériques.
Proposée initialement par la Russie en 2017 et adoptée par consensus en 2024, cette convention établit un cadre universel pour la prévention, la détection et la répression des crimes informatiques. Elle permettra de renforcer la coopération judiciaire internationale, de protéger les infrastructures critiques et de sécuriser les données numériques dans un monde interconnecté.
En apposant sa signature à Hanoï, le Maroc confirme son rôle de pionnier régional et d’acteur engagé sur la scène mondiale.
Cette démarche témoigne de la volonté du Royaume de défendre la sécurité numérique, la souveraineté des données et la confiance dans le cyberespace.
Face à des menaces de plus en plus sophistiquées et transnationales, le Maroc entend ainsi jouer un rôle moteur dans la construction d’un cyberespace mondial plus sûr, plus éthique et plus solidaire.
