jeudi, octobre 9, 2025
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Un réseau de trafic d’espèces protégées démantelé à Sidi Bouknadel

Un réseau de trafic d’espèces protégées démantelé à Sidi Bouknadel



Sidi Bouknadel : démantèlement d’un réseau international de trafic d’espèces protégées

Une vaste opération conjointe menée à Sidi Bouknadel (préfecture de Salé) a permis le démantèlement d’un réseau structuré spécialisé dans le trafic d’espèces animales protégées. Cette action d’envergure, fruit d’une étroite coordination entre les services territoriaux de l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), la Gendarmerie royale et les autorités locales, s’inscrit dans le cadre des efforts continus du Maroc pour lutter contre la criminalité environnementale et préserver la biodiversité nationale et mondiale.

Une saisie impressionnante d’animaux protégés
Selon un communiqué officiel de l’ANEF publié mercredi, l’opération a conduit à la saisie d’un grand nombre d’animaux exotiques et protégés, parmi lesquels figuraient des perroquets gris du Gabon (une espèce emblématique menacée d’extinction à cause du braconnage et du commerce illégal), des loris et des caïques (des primates et oiseaux originaires d’Asie du Sud-Est et d’Amérique du Sud), un python, un scorpion et une mygale (des espèces prisées par les trafiquants pour le commerce des animaux de compagnie exotiques).
Ces animaux, tous inscrits sur les listes de la Convention CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), faisaient l’objet d’un trafic transfrontalier sophistiqué.

Un entrepôt clandestin transformé en volière géante
L’opération a également permis de découvrir un dépôt clandestin soigneusement aménagé pour accueillir ces animaux. Ce lieu, transformé en habitat artificiel, abritait deux grandes volières renfermant 201 oiseaux protégés, détenus sans aucune autorisation légale. Selon les premières constatations, les installations avaient été conçues pour dissimuler les activités du réseau, tout en maintenant les animaux dans des conditions destinées à tromper d’éventuels contrôles.

Sauvetage et transfert vers un centre de réhabilitation
Les animaux saisis ont immédiatement été pris en charge par une équipe spécialisée mandatée par l’ANEF, comprenant des vétérinaires et des experts en faune sauvage. Ils ont été transférés vers un centre de réhabilitation agréé, où ils reçoivent les soins nécessaires et sont placés sous observation avant d’être potentiellement réintroduits dans leur milieu naturel ou transférés vers des structures adaptées.

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Ouverture d’une enquête approfondie
Une enquête judiciaire a été ouverte sous la supervision du parquet compétent afin d’identifier toutes les personnes impliquées dans cette affaire et de remonter les ramifications internationales du réseau. Les investigations visent également à déterminer les voies de transit, les complicités logistiques et les circuits financiers utilisés pour écouler ces espèces sur le marché noir.
Cette action s’appuie sur la loi n° 29-05 relative à la protection des espèces de faune et de flore sauvages et sur la réglementation stricte du commerce des espèces protégées, adoptée par le Maroc pour se conformer à ses engagements internationaux.

L’engagement du Maroc pour la biodiversité
Le Maroc, signataire depuis 1975 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, a renforcé ces dernières années ses dispositifs de surveillance, de contrôle et de répression des infractions environnementales. L’ANEF, en tant qu’autorité scientifique et administrative de référence, joue un rôle central dans la mise en œuvre de ces engagements, en collaboration avec les forces de sécurité et les partenaires internationaux.
Cette nouvelle saisie démontre la détermination du Royaume à lutter contre le trafic d’espèces menacées et à préserver son patrimoine naturel face à la montée du commerce illégal d’animaux sauvages, un trafic estimé à plusieurs milliards de dollars à l’échelle mondiale.

Un appel à la vigilance citoyenne
Enfin, l’ANEF a lancé un appel à la vigilance et à la responsabilité du public, rappelant que l’acquisition ou la détention d’animaux exotiques protégés sans autorisation constitue une infraction grave. Toute personne souhaitant acheter un animal non indigène doit exiger la présentation des documents CITES officiels attestant de son origine légale et du respect des réglementations en vigueur.
L’Agence nationale des eaux et forêts souligne que la coopération entre les citoyens, les autorités et les acteurs de la conservation reste essentielle pour endiguer le trafic d’espèces sauvages, préserver les écosystèmes et protéger la richesse naturelle du Royaume.