l’Espagne suspend les exportations de bovins vivants vers le Maroc
L’Espagne suspend les exportations de bovins vivants vers le Maroc
L’Espagne suspend l’exportation de bovins vivants vers le Maroc après la détection d’une épidémie de dermatose nodulaire contagieuse
Les autorités espagnoles ont annoncé, mercredi, la suspension temporaire des exportations de bovins vivants vers plusieurs pays, dont le Maroc, à la suite de la détection de foyers de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans certaines régions du pays. Cette mesure, à caractère préventif, vise à endiguer la propagation de cette maladie virale affectant le bétail, et à préserver la sécurité sanitaire des échanges commerciaux avec les partenaires étrangers.
Selon un communiqué du ministère espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, cette décision s’inscrit dans le cadre des protocoles sanitaires internationaux régissant le commerce des animaux vivants et des produits d’origine animale. Plusieurs pays importateurs, parmi lesquels figure le Maroc, ont déjà imposé des restrictions totales ou partielles sur les importations espagnoles à la suite de la confirmation officielle de cas de DNC (dermatose nodulaire contagieuse) sur le territoire.
Une maladie virale non transmissible à l’homme, mais économiquement dévastatrice
La dermatose nodulaire contagieuse est une maladie virale hautement contagieuse qui touche les bovins. Transmise principalement par les insectes piqueurs, elle provoque des lésions cutanées, de la fièvre, une perte de poids, une baisse de la production laitière et parfois la mort des animaux les plus affaiblis.
Bien qu’elle ne représente aucun danger pour la santé humaine, la DNC a de lourdes répercussions économiques : isolement des cheptels, interdictions d’exportation, coûts de vaccination et pertes de productivité pour les éleveurs.
Un plan de contrôle sanitaire d’envergure
Dès la confirmation des premiers cas, les autorités espagnoles ont activé un plan d’urgence vétérinaire pour circonscrire la maladie. Ce dispositif comprend : la mise en quarantaine des exploitations concernées, la vaccination préventive des troupeaux situés dans un rayon à risque, la désinfection systématique des fermes et des véhicules de transport et la surveillance active des zones frontalières et des marchés aux bestiaux.
Le ministère espagnol assure que toutes les mesures nécessaires ont été déployées pour contenir la propagation du virus et protéger les autres régions d’élevage. Les services vétérinaires effectuent des contrôles renforcés sur les mouvements d’animaux à l’intérieur du pays.
Une suspension limitée aux animaux vivants
La suspension décidée par Madrid ne concerne que l’exportation de bovins vivants. Les viandes, produits dérivés et préparations animales à destination du Maroc et des autres marchés étrangers ne sont pas concernés, car ils ne présentent aucun risque sanitaire.
Les autorités rappellent que les produits d’origine animale exportés depuis l’Espagne sont soumis à des contrôles vétérinaires stricts et à une traçabilité complète garantissant leur conformité aux normes sanitaires européennes et internationales.
Une recrudescence régionale inquiétante
Avant son apparition en Espagne au début du mois d’octobre, la dermatose nodulaire contagieuse connaissait déjà une forte résurgence en Europe du Sud. La France, l’Italie et la Grèce ont signalé plusieurs foyers depuis la fin de l’été 2025, ce qui a conduit la Commission européenne à renforcer son dispositif de surveillance et à encourager les États membres à coordonner leurs actions de prévention.
Cette propagation illustre la vulnérabilité du cheptel européen face aux maladies vectorielles favorisées par les changements climatiques, notamment la hausse des températures et la multiplication des insectes porteurs du virus.
Impacts sur le commerce et la coopération sanitaire
Pour le Maroc, cette suspension reste limitée dans son impact immédiat, car le Royaume importe davantage de viande réfrigérée que de bovins vivants. Cependant, les autorités vétérinaires marocaines suivent de près l’évolution de la situation en coordination avec leurs homologues espagnols et les institutions européennes.
Cette crise sanitaire pourrait néanmoins ralentir les échanges agricoles entre les deux pays si la situation perdure. Elle rappelle l’importance de la coopération sanitaire régionale pour prévenir la transmission transfrontalière des maladies animales.
Une vigilance accrue et un appel à la transparence
Le ministère espagnol de l’Agriculture a réaffirmé sa volonté de maintenir une communication transparente avec ses partenaires commerciaux et les organisations internationales, dont l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).
De son côté, le Maroc, signataire de la Convention internationale sur la santé animale, dispose déjà de protocoles de contrôle vétérinaire permettant de garantir la sécurité du cheptel national et de prévenir toute contamination.