Le Maroc réitère son soutien à la création d’un État palestinien
Le Maroc réitère son soutien à la création d’un État palestinien
Le Maroc réitère son soutien à la création d’un État palestinien fondé sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale
Ce samedi 8 février à Rabat, le Maroc a, par la voix de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, réitéré son soutien indéfectible à la création d’un État palestinien indépendant, coexistant pacifiquement avec Israël. S’exprimant aux côtés de son homologue irakien, Fouad Hussein, le ministre marocain a souligné l’importance d’une coordination accrue et d’une solidarité renforcée entre les pays arabes autour de la cause palestinienne, qu’il a qualifiée de « cruciale » dans le contexte géopolitique actuel.
Nasser Bourita a fait ces déclarations à l’issue d’une rencontre avec le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères irakien, Fouad Hussein, qui effectue une visite officielle de quatre jours au Maroc. Cette visite a pour objectif de discuter des préparatifs du sommet des chefs d’État arabes prévu pour avril à Bagdad, ainsi que de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays.
Le ministre marocain a évoqué la situation au Proche-Orient, soulignant les « défis et opportunités » qu’elle comporte pour la région. Il a également rappelé la position constante du roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, qui a toujours insisté sur la nécessité d’assurer « l’unité des rangs palestiniens ». Cette unité, a précisé Nasser Bourita, passe par la conviction que « les décisions palestiniennes doivent être entre les mains des Palestiniens eux-mêmes », afin que ceux-ci puissent déterminer leur avenir de manière souveraine. Le ministre marocain a ensuite ajouté : « Le Maroc soutient fermement la position palestinienne, car ce sont avant tout les Palestiniens qui sont les premiers concernés par cette cause. »
Sur le plan diplomatique, Nasser Bourita a réaffirmé la position du Maroc en faveur d’une solution à deux États, avec la création d’un État palestinien basé sur les frontières de 1967 et Jérusalem-Est comme capitale, vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël. « Le Maroc reste fidèle à sa position historique et continue de défendre la solution à deux États », a-t-il déclaré. Il a également précisé qu’une telle solution était non seulement conforme aux résolutions internationales, mais qu’elle représentait également le seul moyen viable de garantir la paix et la stabilité durables dans la région. Le ministre a insisté sur le fait qu’une telle approche nécessitait aujourd’hui une coordination interarabe renforcée, en particulier dans le contexte de l’évolution des rapports diplomatiques et des tensions croissantes dans la région.
Nasser Bourita a également mis en lumière la convergence des positions entre le Maroc et l’Irak sur plusieurs questions relatives à la stabilité régionale. Selon lui, les deux pays partagent une vision commune sur la nécessité de maintenir l’unité nationale des États arabes, qu’il s’agisse du Soudan, de la Libye ou de la Syrie. « L’unité nationale, la souveraineté territoriale, la non-intervention dans les affaires intérieures de ces pays, et la recherche de solutions par le dialogue sont des principes qui guident la position marocaine sur toutes les questions concernant les pays arabes », a-t-il souligné.
En ce qui concerne la question palestinienne, Nasser Bourita a ajouté que le Maroc et l’Irak continuent de défendre les mêmes principes fondamentaux, soulignant que la solidarité arabe était indispensable pour soutenir la cause palestinienne face aux défis actuels.
De son côté, Fouad Hussein, le ministre des Affaires étrangères irakien, a salué le soutien apporté par le roi Mohammed VI aux habitants de Jérusalem à travers des projets humanitaires et sociaux financés par l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif, bras exécutif du Comité Al-Qods. Ces initiatives ont pour but d’aider les Palestiniens à faire face aux difficultés quotidiennes imposées par l’occupation. Lors de ses entretiens avec Nasser Bourita, Fouad Hussein a évoqué la situation des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée, et a également discuté des propositions récentes concernant le déplacement forcé des Palestiniens de la bande de Gaza. Il a exprimé ses inquiétudes face à de tels projets, qu’il considère comme un « danger réel » pour la cause palestinienne. « Ces projets risquent de vider la question palestinienne de son essence et de la réduire à une simple question de réfugiés, comme cela s’était produit en 1948 », a-t-il averti.
Fouad Hussein a insisté sur la nécessité d’adopter une position unifiée des États arabes et musulmans face à ce projet. « Nos positions, celle de l’Irak et du Maroc, sont parfaitement alignées. Il est impératif de travailler ensemble pour éviter que ce plan ne mette en péril l’avenir des Palestiniens et n’aggrave les tensions régionales, notamment pour l’Égypte et la Jordanie », a-t-il déclaré. Le ministre irakien a également insisté sur la nécessité de soutenir les efforts diplomatiques en faveur d’une solution juste et durable pour la Palestine, et d’encourager la communauté internationale à ne pas laisser ce projet s’imposer.
Enfin, Fouad Hussein a annoncé que l’Irak organiserait un sommet arabe régulier en avril prochain, à Bagdad, tout en laissant ouverte la possibilité de tenir un sommet extraordinaire avant cette date, afin de discuter des défis urgents auxquels la région est confrontée, en particulier la question palestinienne.