jeudi, janvier 2, 2025
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Maroc : légère hausse des prix à la pompe en janvier

Maroc : légère hausse des prix à la pompe en janvier

Une nouvelle hausse des prix des carburants au Maroc dès le 1ᵉʳ janvier 2025 pour le gasoil et l’essence

Une nouvelle augmentation des prix des carburants est attendue au Maroc à partir du 1ᵉʳ janvier 2024, tant pour le gasoil que pour l’essence. Selon le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 30 décembre, cette hausse pourrait être de l’ordre de 20 centimes par litre pour le gasoil et 17 centimes pour l’essence. Si elle se concrétise, il s’agirait de la deuxième hausse en l’espace d’un mois. En effet, le gasoil avait déjà connu une augmentation de 20 centimes et l’essence de 10 centimes lors du mois précédent, souligne le même journal.

Le contexte du marché pétrolier et les prévisions
La fluctuation des prix des carburants est largement influencée par l’évolution des cours mondiaux du pétrole, qui demeurent imprévisibles. Selon Mostafa Labrak, directeur général d’Energysium Consulting et expert en énergie, cité par Les Inspirations Eco, « le marché mondial du pétrole reste volatile, ce qui rend difficile toute prédiction précise ». Il précise que bien que la demande mondiale de pétrole soit toujours en baisse (notamment à cause de la conjoncture économique actuelle et des préoccupations environnementales), le prix du baril de Brent a connu un léger redressement dans les dernières semaines de 2023, après plusieurs mois de fluctuations.
Sur le marché local marocain, les compagnies d’hydrocarbures pourraient appliquer une augmentation modeste, estimée entre 10 et 15 centimes par litre, bien que cette hausse ne soit pas encore confirmée. Labrak précise que cette évolution pourrait être influencée par plusieurs facteurs, mais que la tendance actuelle du marché laisse envisager cette légère augmentation.

Bilan des prix des carburants en 2023
En 2023, les prix des carburants au Maroc ont suivi une tendance plutôt baisse durant une bonne partie de l’année, malgré une instabilité mondiale. Le prix du baril de Brent a commencé l’année aux alentours de 70 dollars en moyenne, pour se stabiliser à un niveau plus bas à la fin de l’année, oscillant entre 68 et 72 dollars. Cette fluctuation a eu un impact direct sur les prix à la pompe au Maroc.
Ainsi, en janvier 2023, les consommateurs payaient 13,47 dirhams le litre pour le gasoil et 13,90 dirhams pour l’essence, des prix qui ont progressivement diminué au fil des mois, pour se stabiliser à 11,27 dirhams le litre de gasoil en décembre et autour de 11,60 dirhams pour l’essence. Cette baisse s’explique principalement par la réduction des coûts du baril de pétrole sur le marché international.

Le secteur informel et la réglementation
Outre l’évolution des prix à la pompe, le Maroc fait face à un problème récurrent lié au secteur informel de la vente de carburants. De nombreuses stations illégales continuent de vendre des carburants en dehors du cadre réglementaire, notamment dans les zones rurales ou les régions isolées. Cela génère des risques pour la sécurité, la qualité des produits, et perturbe le marché formel des hydrocarbures.
Pour lutter contre ce phénomène, une nouvelle réglementation avait été envisagée dans le cadre de la Loi de Finances 2025, qui visait à instaurer une traçabilité chimique des produits pétroliers. Concrètement, cette mesure permettrait de suivre l’ensemble des produits depuis leur distribution jusqu’à leur vente au consommateur final, en identifiant les produits non autorisés ou issus du marché parallèle.
Le traceur chimique serait un dispositif permettant d’identifier les produits en fonction de leur provenance et d’assurer leur traçabilité tout au long de la chaîne de commercialisation. Cela permettrait non seulement de lutter contre les pratiques illégales, mais aussi de sécuriser l’approvisionnement en carburant pour les consommateurs.

Report du dispositif de traçabilité
Cependant, cette mesure a été reportée à 2026 pour des raisons techniques. Le Maroc n’a pas encore les infrastructures nécessaires pour mettre en place ce système de traçabilité chimique, notamment en ce qui concerne la création de laboratoires spécialisés capables de réaliser des tests de compatibilité des produits. Bien que des appels d’offres aient été lancés pour la construction de ces laboratoires, les résultats sont restés infructueux jusqu’à présent. Cela a conduit à un report de la mise en œuvre de cette mesure, initialement prévue pour 2025.
Le secteur informel de la vente de carburants continue donc de prospérer, malgré les efforts du gouvernement pour y mettre fin. Cette situation pourrait avoir des répercussions sur la concurrence loyale entre les stations-service légales et illégales, et poser un défi supplémentaire pour les autorités dans la régulation du secteur énergétique.

En bref…
Une nouvelle hausse des prix des carburants devrait avoir lieu au Maroc dès le 1ᵉʳ janvier 2024, bien que celle-ci soit relativement modeste, estimée entre 10 et 20 centimes. La tendance du marché pétrolier mondial reste incertaine, mais l’augmentation est en partie due à la légère remontée des cours du pétrole. Par ailleurs, les autorités marocaines continuent de lutter contre le secteur informel, mais les mesures de traçabilité chimique prévues dans la Loi de Finances 2025 ont été retardées jusqu’à 2026 en raison de difficultés techniques dans la mise en place des infrastructures nécessaires.