Le Maroc parmi les 10 premiers exportateurs mondiaux d’avocats
Le Maroc parmi les 10 premiers exportateurs mondiaux d’avocats
Depuis ses débuts modestes dans les années 1980 dans la région du Loukkos, l’industrie de l’avocat marocain a connu une véritable success story. Cette culture s’est progressivement étendue, gagnant d’autres zones agricoles comme le Gharb dans les années 2000. Aujourd’hui, en moins de quatre décennies, le Maroc est devenu l’un des principaux acteurs mondiaux dans la production d’avocats. Il se classe parmi les dix premiers exportateurs mondiaux, en concurrence avec des géants du secteur tels que l’Espagne, Israël, la Colombie, le Guatemala et le Chili.
Une croissance exponentielle
L’essor de l’avocat au Maroc est particulièrement remarquable ces deux dernières années. La production nationale a enregistré une progression spectaculaire, passant de 40 000 tonnes en 2022 à 60 000 tonnes en 2023. Pour l’année 2024, les prévisions indiquent une production de 90 000 tonnes, soit une augmentation d’environ 50 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance rapide ne concerne pas uniquement les volumes produits, mais également les exportations. En effet, plus de 30 000 tonnes d’avocats marocains ont été expédiées en seulement six semaines en 2023, un record jamais atteint sur une période aussi courte. Cette dynamique illustre non seulement la compétitivité du secteur, mais aussi l’efficacité croissante des infrastructures et des méthodes de production.
Expansion vers de nouveaux marchés
Fort de ces résultats impressionnants, le secteur marocain de l’avocat ne compte pas s’arrêter là et vise désormais l’élargissement de ses parts de marché au-delà de l’Union européenne et de la Russie. Selon Les Inspirations Eco, les exportateurs marocains ont identifié plusieurs nouvelles destinations stratégiques, notamment les pays du Golfe, l’Égypte, les pays scandinaves, ainsi que des marchés plus lointains comme les États-Unis et la Chine. L’ouverture de ces marchés devrait permettre de diversifier les sources de demande et de réduire la dépendance vis-à-vis de certains marchés traditionnels.
Réorganisation du marché et augmentation des exportations
Avant 2018, environ 80 % de la production d’avocats marocains était envoyée en Espagne, où ils étaient ensuite redistribués vers d’autres pays européens. Cette organisation a changé à partir de 2021, lorsque le Maroc a mis en place une meilleure structuration de sa filière. Désormais, les avocats marocains sont envoyés directement sur les marchés finaux, sans passer par les intermédiaires espagnols, ce qui a permis d’optimiser les chaînes logistiques et d’améliorer la rentabilité pour les producteurs. Cependant, l’Espagne reste encore le principal importateur des avocats marocains, suivie par la France, les Pays-Bas, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Outre l’Espagne, la Russie, la Suisse, la Belgique, le Portugal, et certains pays du Moyen-Orient figurent parmi les marchés émergents pour l’avocat marocain.
Le Maroc est le 3ème exportateur africain d’avocats
Le Maroc se classe également comme le troisième exportateur africain d’avocats, derrière le Kenya et l’Afrique du Sud, avec une part importante des exportations sur le marché africain. En 2023, l’Afrique a exporté plus de 319 000 tonnes d’avocats à l’échelle mondiale, et le Maroc a contribué de manière significative à cette performance.
Impact économique et emploi local
La culture de l’avocatier a eu un impact considérable sur l’économie locale. En 2023, l’ensemble de la filière a permis de générer 2,5 millions d’heures de travail, favorisant ainsi l’emploi dans des régions rurales où l’agriculture est un secteur clé. L’industrie de l’avocat a également contribué de manière importante à l’économie nationale, rapportant environ 100 millions d’euros en devises grâce aux exportations.
Consommation d’eau et durabilité
L’un des défis majeurs auxquels est confronté le secteur de l’avocat est la perception négative de la culture de l’avocat en raison de sa consommation en eau. En effet, les besoins en eau de l’avocatier sont estimés entre 3 000 et 5 000 m³ par hectare, soit environ 4 à 5 millions de litres par an. Ces chiffres ont suscité des préoccupations environnementales, d’autant plus que le Maroc est un pays semi-aride. Toutefois, les producteurs marocains d’avocats ont pris des mesures pour contrer cette image, en multipliant les campagnes de sensibilisation afin de démontrer que les besoins en eau de l’avocatier ne sont pas nécessairement plus importants que ceux d’autres cultures. Il faut noter que des cultures telles que les fruits rouges, les agrumes ou encore le palmier dattier ont des besoins en eau supérieurs à ceux de l’avocatier. Par exemple, les fruits rouges nécessitent environ 12 000 m³ d’eau par hectare, les agrumes environ 9 000 m³ et le palmier dattier jusqu’à 20 000 m³. Dans ce contexte, l’avocatier apparaît comme une culture relativement modérée en termes de consommation d’eau par rapport à d’autres cultures intensives en irrigation.
En bref…
L’industrie de l’avocat au Maroc continue de croître à un rythme impressionnant, soutenue par une amélioration constante des techniques de culture, de gestion des exportations et de diversification des marchés. Avec des prévisions de production et d’exportation de plus en plus ambitieuses, le Maroc devrait maintenir sa position de leader dans le secteur mondial de l’avocat. Les défis environnementaux, notamment la gestion de la consommation d’eau, demeurent, mais les efforts de sensibilisation et d’optimisation des ressources devraient permettre de relever ces enjeux tout en préservant la viabilité à long terme de la filière.