Automne 2024 : nouveau record de chaleur au Maroc
Automne 2024 : nouveau record de chaleur au Maroc
L’automne 2024 au Maroc a été particulièrement marqué par des températures record et des précipitations contrastées, illustrant ainsi les effets grandissants du réchauffement climatique sur le climat du pays. Dans un rapport publié le 21 décembre 2024, la Direction générale de la météorologie du Maroc (DGM) a détaillé les conditions climatiques exceptionnelles de cette saison.
Un automne très chaud
L’automne 2024 s’est classé comme le quatrième plus chaud jamais enregistré au Maroc, avec une anomalie de +1,18 °C par rapport à la période de référence 1991-2020. Cette anomalie vient juste après celle de l’automne 2023, qui avait atteint un niveau historique de +1,65 °C. La Direction générale de la météorologie du Maroc précise que, bien que les températures de septembre et d’octobre aient été proches des normales saisonnières, avec des écarts modérés d’environ +0,2 °C par rapport aux moyennes climatiques, le mois de novembre a été d’une exceptionnelle chaleur. En effet, novembre 2024 a établi un record historique en devenant le mois le plus chaud jamais mesuré au Maroc, avec une anomalie spectaculaire de +3,09 °C par rapport à la moyenne de cette période. Cette chaleur intense a perturbé les équilibres climatiques, affectant notamment les conditions agricoles et hydrologiques dans de nombreuses régions du pays.
Précipitations inégales et sécheresse persistante
En termes de précipitations, l’automne 2024 a présenté des variations marquées entre les mois. Septembre, un mois généralement plus sec, a enregistré des niveaux de pluie supérieurs à la normale, en particulier dans le Sud-Est du pays, une zone qui souffre habituellement de sécheresse. Cependant, après ce mois relativement humide, les conditions pluviométriques ont changé drastiquement. En octobre, les précipitations sont restées relativement proches de la normale, mais c’est surtout novembre qui a été catastrophique sur le plan hydrologique. Ce mois a été l’un des plus secs de l’histoire récente, avec un déficit impressionnant de -82 % par rapport à la moyenne des précipitations pour cette période. Cette sécheresse marquée a contribué à un déficit pluviométrique global d’environ 16 % pour l’ensemble de la saison automnale.
Conséquences et répercussions
L’automne 2024 a donc illustré un contraste frappant entre des périodes de chaleur extrême et des phases de sécheresse sévère, ce qui renforce les inquiétudes concernant l’impact du réchauffement climatique sur le Maroc. La chaleur intense combinée à un faible cumul de précipitations a des effets dévastateurs sur les secteurs agricoles et hydrauliques, accentuant les défis auxquels le pays fait face, notamment en matière de gestion des ressources en eau, de sécurité alimentaire et de gestion des écosystèmes. La Direction générale de la météorologie du Maroc note que ces événements climatiques sont désormais de plus en plus fréquents et intenses, en ligne avec les projections scientifiques concernant l’évolution du climat dans la région. La situation climatique de l’automne 2024 met en évidence une tendance inquiétante : le Maroc, comme de nombreuses autres régions méditerranéennes, pourrait être de plus en plus confronté à des vagues de chaleur extrêmes et à des épisodes de sécheresse prolongés, affectant à la fois l’environnement naturel et les conditions de vie des populations.
Le réchauffement climatique en action
En bref, l’automne 2024 est un nouvel avertissement sur les conséquences du réchauffement climatique pour le Maroc. Les records de chaleur et la persistance de la sécheresse soulignent l’urgence de mettre en place des stratégies d’adaptation face à ces nouveaux défis climatiques. Cela inclut une meilleure gestion des ressources en eau, un soutien accru à l’agriculture durable et des investissements dans les infrastructures résilientes aux aléas climatiques. Ainsi, cette saison devrait servir de rappel que les phénomènes extrêmes deviendront probablement plus fréquents et plus graves dans les années à venir, ce qui nécessite une action plus proactive et coordonnée au niveau national et international pour atténuer les impacts du réchauffement climatique.