dimanche, décembre 22, 2024
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Justice : la réalité d’une récente extradition du Maroc vers Israël

Justice : retour sur la réalité d’une récente extradition du Maroc vers Israël

Le 17 décembre 2024, le Maroc a marqué un tournant historique dans ses relations bilatérales avec Israël en procédant à la première extradition judiciaire entre les deux pays. Nassim Kalibat, un citoyen arabe israélien de 24 ans, accusé d’avoir participé à une tentative d’attentat contre un site du ministère israélien de la Santé à Nazareth en 2021, a été remis aux autorités israéliennes après avoir été arrêté au Maroc en janvier 2023.

Cette extradition représente une étape importante dans la coopération judiciaire entre le Maroc et Israël, et s’inscrit dans un contexte où les deux pays entretiennent des liens diplomatiques de plus en plus étroits depuis la signature des accords d’Abraham en 2020. Cependant, cet événement a été interprété et médiatisé de manière erronée par certains organes de presse qui ont délibérément déformé les faits à des fins politiques.

En particulier, plusieurs médias, tant locaux qu’internationaux (notamment algériens), ont relayé de manière incorrecte que le Maroc aurait extradé un « Palestinien », insinuant ainsi un acte de trahison envers la cause palestinienne. Pourtant, il est crucial de préciser que Nassim Kalibat n’est pas palestinien, mais un citoyen israélien d’origine arabe, ce qui fait de cette extradition une affaire purement judiciaire et non un acte politique en lien avec le conflit israélo-palestinien. L’instrumentalisation de cet événement par certains médias vise à diffuser un narratif qui associe systématiquement toute coopération avec Israël à une trahison de la cause palestinienne, ce qui est factuellement erroné.

Nassim Kalibat était recherché en Israël depuis 2021, après sa participation présumée à une tentative d’attentat à la bombe près d’un bureau du ministère de la Santé à Nazareth, avec la complicité de son frère et d’un autre individu. L’attaque visait à semer la terreur, mais la bombe n’a pas explosé, et les complices de Nassim Kalibat ont été arrêtés par les forces israéliennes. Nassim Kalibat, cependant, a réussi à fuir vers le Maroc en mars 2022, avant d’être localisé et arrêté par les autorités marocaines.

Bien que le Maroc et Israël n’aient pas signé d’accord formel d’extradition, la demande d’Israël pour l’extradition de Nassim Kalibat a été traitée dans le cadre des principes de coopération judiciaire internationale, basés sur des accords bilatéraux informels et des mécanismes de droit commun. Après plusieurs mois de procédures judiciaires au Maroc, le tribunal de Rabat a validé l’extradition, malgré les complexités diplomatiques liées à la question du statut de Jérusalem et du conflit israélo-palestinien. Cette extradition a été rendue possible grâce à la volonté des deux pays de respecter les normes juridiques internationales, qui priment dans ce genre de procédure.

Cette extradition est un précédent majeur dans les relations Maroc-Israël, car il s’agit de la première fois que le Maroc remet un citoyen israélien aux autorités israéliennes. Cela démontre une volonté de coopération dans le domaine judiciaire, même en l’absence d’une convention formelle d’extradition. Ce geste souligne l’importance du respect des principes de l’État de droit et de la coopération internationale, qui transcendent les tensions politiques et les idéologies.

Le Maroc, en tant que pays souverain, a agi dans le cadre des règles internationales en matière de droit pénal, sans se laisser influencer par les pressions extérieures et/ou les spéculations médiatiques. Les autorités marocaines ont suivi les procédures légales, garantissant que l’extradition était fondée sur des éléments juridiques solides et non sur des considérations politiques.

L’extradition de Nassim Kalibat intervient dans un contexte où le Maroc est perçu comme un acteur clé dans le rapprochement entre le monde arabe et Israël, notamment à travers les accords d’Abraham. Cela n’a pas empêché certains commentateurs d’utiliser cet événement pour alimenter des discours polarisants, en présentant cette extradition comme une trahison contre la Palestine ou le peuple palestinien. Il est essentiel de rappeler que le Maroc continue de soutenir la cause palestinienne sur la scène internationale et reste fermement engagé en faveur d’une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien.

L’exploitation médiatique de cet événement par certains organes de presse montre la tendance à manipuler l’opinion publique en présentant des faits judiciaires comme des actes politiques. En tentant de faire passer cette extradition pour une prise de position politique du Maroc en faveur d’Israël contre la Palestine, ces médias détournent l’attention des enjeux réels, à savoir l’application du droit et la coopération internationale en matière de justice pénale.

Certains de ces médias ont grossièrement mal interprété le statut de Nassim Kalibat, en le qualifiant de « Palestinien » et en insinuant que cette extradition serait une forme de trahison. Cependant, il est important de rappeler que Nassim Kalibat n’a aucun lien direct avec le mouvement palestinien et que son acte, s’il est prouvé, relève de tensions internes israéliennes. En outre, sa remise aux autorités israéliennes se fait dans le cadre de l’application des normes juridiques internationales et n’a aucun rapport avec les questions politiques liées à la Palestine.

La situation de Nassim Kalibat met également en lumière les différences de traitement entre les détenus en Israël. Contrairement aux milliers de prisonniers (ou otages) palestiniens, très souvent détenus sans le moindre procès équitable et avec des peines quasi indéfiniment reconductibles, Nassim Kalibat bénéficiera d’un procès public avec toutes les garanties juridiques qui en découlent. Il sera jugé aux côtés de ses complices présumés, avec un accès à un tribunal indépendant, ce qui contraste nettement avec la situation de nombreux prisonniers palestiniens, qui sont fréquemment privés de leurs droits fondamentaux et de leurs droits à un procès juste et équitable.

L’extradition de Nassim Kalibat est un moment clé dans les relations entre le Maroc et Israël, mais elle ne doit pas être interprétée comme un acte politique en faveur d’Israël contre la Palestine. Il s’agit d’une procédure judiciaire dans laquelle le Maroc a simplement respecté ses engagements en matière de droit pénal international, conformément aux conventions internationales et aux pratiques de coopération judiciaire entre nations.

Cet événement devrait être perçu pour ce qu’il est : une application des principes de l’État de droit et une coopération efficace dans le respect des normes juridiques internationales. Malheureusement, certains médias ont déformé les faits et ont alimenté un narratif biaisée, cherchant à exploiter les émotions et les divisions politiques autour du conflit israélo-palestinien. Ce type de manipulation médiatique ne fait qu’intensifier les tensions et obscurcir les véritables enjeux, qui sont bien plus liés à la coopération judiciaire qu’à des affrontements idéologiques.

En fin de compte, cette affaire révèle l’importance de distinguer les faits juridiques des enjeux politiques, et de veiller à ce que les processus judiciaires ne soient pas instrumentalisés à des fins idéologiques ou géopolitiques.