La fin du régime algérien semble proche
La fin du régime algérien marocophobe semble proche
Les bouleversements profonds en cours au Moyen-Orient et dans le monde arabe marquent un tournant majeur dans l’histoire de la région. Ces changements, qui affectent également le Maghreb, semblent échapper au régime algérien, qui persiste dans sa posture outrageusement marocophobe, au lieu de prendre conscience des réalités géopolitiques et des dynamiques internes en pleine évolution. L’Algérie, au lieu d’anticiper ces transformations et de s’adapter pour préserver sa stabilité, semble, selon certains analystes, figée dans une vision erronée du monde, qui met en avant la haine du Maroc comme réponse à ses défis internes et externes.
C’est sous ce prisme que l’écrivain et journaliste Talaâ Saoud Atlassi a publié, le 20 décembre dans Al Ahdath Al Maghribiya, une chronique poignante intitulée « Qui réveillera les généraux algériens de leur profonde torpeur ? » Dans cette analyse, Atlassi s’interroge sur la lenteur et la rigidité du régime algérien face aux événements régionaux et mondiaux. Pour l’auteur, les dirigeants algériens, en particulier les généraux, semblent n’avoir aucune vision claire des évolutions qui secouent la région, et ce, notamment dans le monde arabe. Ils continuent à se concentrer sur une rivalité malsaine avec le Maroc, qui est leur obsession centrale, alors que le monde autour d’eux se transforme rapidement.
Atlassi affirme que le régime algérien, par son obsession anti-marocaine, est désormais « hors-jeu » dans le contexte maghrébin. Plutôt que de voir la réalité telle qu’elle est, les généraux algériens ne perçoivent le monde que par le prisme déformé de leur marocophobie. Cette haine viscérale du Maroc est devenue le moteur de la politique algérienne, tant intérieure qu’extérieure, au point où elle semble primer sur les intérêts stratégiques et vitaux du pays. Peu importe si cela met en péril des relations diplomatiques cruciales ou même des projets de développement interne, pourvu que la ligne anti-marocaine soit maintenue. En d’autres termes, la stabilité de l’Algérie est secondaire par rapport à cette obsession qui semble avoir envahi toutes les sphères du pouvoir.
Atlassi va plus loin en affirmant que cette haine a contaminé tous les aspects de la politique algérienne. La guerre contre le Maroc ne se limite pas aux discours politiques ou aux déclarations diplomatiques : elle a atteint des proportions telles que les médias d’État algériens, les derniers encore en activité (la presse libre n’existe plus en Algérie)), consacrent quotidiennement leurs colonnes et leurs émissions à attaquer le Maroc sous toutes ses formes. Que ce soit la culture, les traditions vestimentaires, la gastronomie, ou encore les personnalités marocaines, tout est mis sur la sellette. Ce n’est pas tant un débat politique que la diffusion incessante de mensonges, de fake-news et de manipulations, visant à alimenter une propagande destinée à l’opinion publique nationale.
Dans cette guerre d’images, les services de renseignement algériens, censés jouer un rôle de garde-fou et d’éclaireurs pour les décideurs politiques, sont réduits à un simple instrument de propagande. Au lieu de fournir des informations objectives et stratégiques, ils sont utilisés pour véhiculer des messages anti-marocains, avec des actions telles que le soutien aux séparatistes du Rif (un non-évènement) et la multiplication des attaques sur les réseaux sociaux et dans la presse à la botte du pouvoir.
La marocophobie est donc devenue un véritable axe stratégique de la politique du régime algérien. Selon Atlassi, cela explique pourquoi la politique extérieure de l’Algérie est marquée par une diplomatie de confrontation. Cette obsession du Maroc a abouti à la dégradation des relations de l’Algérie avec de nombreux voisins et acteurs internationaux.
L’Algérie est ainsi sur une trajectoire de tensions permanentes avec plusieurs pays du Maghreb et au-delà :
– Libye : Le pays se trouve désormais dans une position conflictuelle vis-à-vis de la Libye, où la situation demeure volatile. La tension pourrait à tout moment se transformer en guerre ouverte avec le camp du maréchal Khalifa Haftar, avec lequel Alger entretient des relations tendues.
– Niger et Mali : Les relations avec ces pays d’Afrique subsaharienne sont désormais au point mort, notamment en raison de l’alignement stratégique de ces derniers sur des positions opposées à celles de l’Algérie, notamment concernant la question du Sahara occidental.
– Mauritanie : Ce pays, autre membre de l’Union du Maghreb arabe (UMA), se montre prudent vis-à-vis de l’Algérie, en raison de son refus de voir exclure le Maroc de l’organisation régionale et de la méfiance générale à l’égard de ses ambitions géopolitiques.
– France et Espagne : Les relations avec ces puissances européennes, anciennes puissances coloniales de la région, ont également été gravement affectées. L’Algérie, irritée par leur reconnaissance de la marocanité du Sahara, a pris des mesures de rétorsion diplomatique, bien que le climat reste tendu avec ces deux pays européens. (À noter que bien que les États-Unis aient pris une position similaire, l’Algérie ne semble pas vouloir s’attaquer directement à eux, par crainte des conséquences d’une telle confrontation.)
Cependant, selon le journaliste et écrivain, l’Algérie semble aussi prise de panique depuis la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie, qu’elle considérait comme son dernier allié fiable dans la région. La chute du régime syrien, indique Atlassi, a laissé l’Algérie dans une position de vulnérabilité, car elle perdait son dernier soutien stratégique dans un monde arabe de plus en plus réorienté. Cela renforce le sentiment que le régime algérien, tout comme son homologue syrien, pourrait suivre la même trajectoire, celle de la chute, d’autant plus que ce régime ne bénéficie d’aucune légitimité populaire.
Ce sentiment de fin imminente du régime est renforcé par les signes d’une reprise du mouvement populaire du Hirak. Ce dernier, qui a déjà secoué l’Algérie en 2019, connaît aujourd’hui une résurgence. Les voix de contestation se font entendre à nouveau, que ce soit dans les stades, sur les réseaux sociaux, ou à travers des événements comme le récent hashtag #Manish_Radi (« Je ne suis pas d’accord »), qui a rapidement pris de l’ampleur. Ce mouvement réclame la chute du régime militaire et la mise en place d’un État civil.
Le contexte semble donc propice à un changement, voire à une transformation profonde du paysage politique algérien. L’Algérie, en s’enfonçant dans une politique extérieure fondée sur une haine irrationnelle du Maroc et en négligeant les mutations régionales, risque de se retrouver sur la défensive dans un monde arabe en pleine réinvention. Les signaux de la contestation interne, notamment à travers les manifestations et la résurgence du Hirak, indiquent que le peuple algérien pourrait, dans un avenir proche, remettre en cause ce régime autoritaire et militaire, dont la légitimité semble désormais de plus en plus fragilisée.
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