La production de Saupiquet délocalisée de France vers l’Espagne et le Maroc

C’est la fin de la production Saupiquet « made in France ». L’usine Saupiquet de Quimper, la dernière conserverie de poisson de la région, a fermé définitivement ses portes ce vendredi 20 décembre, marquant la fin d’une ère pour le paysage industriel breton. Toutefois, cette fermeture laisse place à des interrogations sur l’avenir de la marque en France. En effet, la production de l’usine quimpéroise sera transférée vers l’Espagne et le Maroc, laissant planer le doute sur un éventuel retrait total de Saupiquet du territoire français.

À partir de 2025, la société spécialisée dans la conserve de poisson, notamment le thon, délocalisera sa production vers ces deux pays en raison de difficultés économiques. Les représentants des salariés expliquent que la fermeture est due à la faible rentabilité du site, exacerbée par l’inflation et la hausse des prix des matières premières. En l’espace de deux ans, la production de maquereaux et de sardines a chuté de moitié, passant de 80 millions à un peu plus de 40 millions de boîtes par an.

Fondée en 1891, la marque Saupiquet a connu son apogée au XXe siècle, comptant jusqu’à 2 000 employés répartis sur dix sites de production en France. Cependant, à partir des années 1990, la situation a commencé à se détériorer, avec plusieurs fermetures d’usines. Rachetée en 2002 par l’italien Bolton Food, l’usine de Quimper avait vu sa production se ralentir ces derniers mois.

La fermeture de l’usine laisse 150 salariés sans emploi. Bien que le climat soit empreint de tristesse et d’inquiétude, les syndicats assurent que les négociations de départ se déroulent dans un esprit calme et constructif dans le cadre d’un plan social. Parmi les salariés, 10 employés partiront à la retraite, 5 se verront proposer des postes en Espagne ou en Italie, et un forum pour l’emploi sera organisé pour aider ceux qui souhaitent trouver de nouvelles opportunités.