jeudi, décembre 12, 2024
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France : agression d’une femme voilée dans un LiDL à Marignane

France : agression d’une femme voilée par la responsable d’un magasin LiDL à Marignane

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a exprimé une profonde indignation face à une agression décrite comme « raciste et antimusulmane », ciblant une femme de 42 ans, en situation de handicap, portant un voile et affaiblie par un traitement de chimiothérapie. Cet acte, survenu le 3 décembre 2024 dans un magasin LiDL à Marignane, une commune française située dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a été rapporté comme particulièrement brutal et humiliant. L’islamophobie décomplexée, exacerbée par certains médias français, s’est malheureusement banalisée.

Selon le Conseil français du culte musulman, la victime aurait été agressée par une responsable du magasin, qui lui aurait arraché son voile, détruit son téléphone et porté un coup violent au visage. L’organisation souligne la gravité des blessures subies par la victime : « une plaie de 5 cm s’est formée sur le visage de la victime qui crachait du sang à l’arrivée des pompiers. Le médecin suspecte une hémorragie intracrânienne. » Ce récit met en lumière l’ampleur de l’agression et la détresse physique et psychologique de la victime.

Le Conseil français du culte musulman a condamné avec véhémence cet acte, déclarant : « Cette agression est un affront aux valeurs de notre République. » L’organisation a également critiqué l’enseigne LiDL pour son absence de communication sur l’incident : « Il est choquant que LiDL n’ait toujours pas communiqué sur cette agression et n’ait annoncé aucune mesure contre l’agresseur. » Le Conseil a lancé un appel à témoins, invitant toute personne ayant assisté à la scène à fournir des informations pour faire la lumière sur les événements.

Dans son communiqué, le Conseil français du culte musulman a exprimé son incompréhension face au traitement judiciaire initial de l’affaire, s’étonnant que les « circonstances aggravantes de vulnérabilité de la victime et de son appartenance religieuse » ne soient pas encore retenues. L’organisation a aussi déploré un double standard médiatique et politique : « Certains de nos médias et politiques semblent avoir une indignation à géométrie variable en fonction de la couleur de peau, de l’origine ou de la religion des victimes. » Le Conseil a insisté sur le fait que cette attitude était incompatible avec les principes fondamentaux de la République, notamment l’égalité et le respect de la dignité humaine.

Dans un contexte où les actes islamophobes sont en augmentation, le Conseil français du culte musulman a alerté sur le danger d’une normalisation de ces violences : « Après la banalisation de la parole antimusulmane, sommes-nous en train d’assister à la banalisation de la violence antimusulmane ? » L’organisation a appelé à une mobilisation collective pour lutter contre ces atteintes, soulignant que « la lutte contre les atteintes à l’intégrité physique de tous nos concitoyens et le respect de leur égale dignité doit être une priorité pour tous. »

Le Conseil français du culte musulman a conclu en appelant à une régulation des discours haineux diffusés dans l’espace public : « Cette lutte doit commencer d’abord par mettre fin à la promotion des prêcheurs de haine dans nos médias, de leurs théories complotistes et de leur approche raciste de la société. » Il a insisté sur l’importance de construire un environnement médiatique respectueux pour garantir la cohésion sociale.

Cet incident, au-delà de sa gravité, soulève des questions sur le traitement réservé aux violences à caractère raciste et religieux en France. Le silence des institutions concernées et la lenteur de la réponse judiciaire pourraient accentuer un sentiment de discrimination parmi les communautés touchées, compromettant les valeurs républicaines d’égalité et de respect mutuel.