Maroc : bientôt une huile d’olive à 150 dirhams le litre ?
Maroc : bientôt une huile d’olive à 150 dirhams le litre ?
Des députés ont interpellé Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, au sujet de la flambée des prix de l’huile d’olive et des pratiques frauduleuses touchant ce produit essentiel pour les ménages marocains. Lors de leurs interventions, plusieurs préoccupations ont été exprimées, allant de la protection des consommateurs à la régulation du marché.
Lutte contre la fraude et préservation de la qualité
Rachid Hamouni, président du groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS), a dénoncé la fraude qui menace non seulement la santé des consommateurs mais également la réputation de l’huile d’olive marocaine. Il a demandé des mesures immédiates pour identifier et punir les pratiques illégales qui nuisent à ce secteur.
De son côté, Jamal Diwany, du groupe parlementaire de l’Istiqlal, a insisté sur l’importance de renforcer les contrôles qualité afin de protéger les consommateurs des produits frelatés et garantir un standard élevé pour les huiles locales et importées.
Répercussions de la sécheresse sur la production et les prix
Ahmed Zahou, du groupe parlementaire du Rassemblement national des indépendants (RNI), a attribué la baisse de la production d’huile d’olive à la sécheresse persistante qui sévit depuis six ans. Il a plaidé pour l’autorisation d’importer de l’huile d’olive en provenance de pays méditerranéens, où les prix restent stables, pour stabiliser le marché local.
Khalid Chennak, du groupe parlementaire de l’Istiqlal, a mis en lumière l’inflation galopante, avec des prix atteignant 20 dirhams par kilogramme d’olives et un litre d’huile d’olive pouvant grimper jusqu’à 150 dirhams. Il a exhorté le gouvernement à instaurer des mécanismes de régulation pour contrer la spéculation.
Soutien aux agriculteurs et fiscalité adaptée
Mohamed Baddou, du groupe parlementaire du Rassemblement national des indépendants (RNI), a souligné la nécessité d’apporter un soutien financier et technique aux agriculteurs affectés par la crise. Il a également proposé la réalisation d’études pour évaluer précisément les pertes agricoles et identifier des solutions adaptées.
Abderrazzak Aahlouch, du groupe parlementaire de l’Istiqlal, a salué l’initiative gouvernementale d’introduire des avantages fiscaux pour l’importation d’huile d’olive dans le cadre du projet de loi de finances 2025. Toutefois, il a insisté sur l’importance de garantir la qualité des huiles importées afin de préserver la santé des consommateurs marocains.
Appels à des mesures concrètes
L’ensemble des députés a demandé au ministre de l’Agriculture de mettre en œuvre des solutions urgentes pour pallier la crise.
Ces mesures incluraient :
– Une intensification des contrôles qualité
– Une diversification des sources d’approvisionnement
– Une régulation efficace pour contrer la spéculation sur les prix
– Un soutien renforcé aux producteurs locaux pour relancer la production
Les réponses du ministère seront scrutées de près, car elles détermineront l’orientation des politiques publiques pour répondre à cette problématique complexe. À noter que le ministère de l’Industrie et du Commerce a déjà annoncé l’ouverture des importations d’huile d’olive en suspension du droit de douane, dans le cadre du quota de 10.000 tonnes établi par le gouvernement. Le Maroc a déjà commencé à diversifier ses sources d’approvisionnement traditionnels en se tournant vers le Brésil pour importer de l’huile d’olive.
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