Le prix de l’huile d’olive au Maroc atteint des sommets
Le prix de l’huile d’olive au Maroc atteint des sommets
Le prix de l’huile d’olive au Maroc connaît une envolée, atteignant près de 120 dirhams par litre pour la nouvelle récolte. Cette augmentation, qui résulte de plusieurs facteurs, suscite l’inquiétude des associations de consommateurs. Elles redoutent un accroissement des pratiques frauduleuses et des risques de monopole, l’huile d’olive étant un aliment de base au Maroc. Sa rareté alimente les tentatives de spéculation et de fraude.
Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, dénonce l’impact des intermédiaires sur cette flambée des prix, qu’il estime exacerbée par des pratiques spéculatives. Il salue toutefois l’initiative marocaine d’importer de l’huile d’olive du Brésil, offrant des tarifs plus abordables que ceux des marchés européens également affectés par la pénurie.
Ali Chtour, président de l’Association marocaine pour la défense des droits des consommateurs, souligne le rôle néfaste des spéculateurs qui tirent parti des sécheresses pour contrôler les prix. Il appelle le gouvernement à intensifier les contrôles et à sanctionner sévèrement les pratiques illicites visant à manipuler le marché. En parallèle, il préconise un soutien accru aux petits agriculteurs via des techniques modernes telles que l’irrigation goutte-à-goutte pour réduire les coûts et augmenter la productivité.
Cette flambée des prix résulte de nombreux facteurs, notamment les sécheresses successives, la hausse des températures, les maladies touchant les oliveraies, ainsi que l’augmentation des coûts des intrants agricoles comme les engrais et pesticides. Ces défis climatiques et économiques ont conduit à une baisse de la production, confirmée par le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari. Il a annoncé une diminution de 40 % par rapport à une année normale, avec une production estimée à 950 000 tonnes cette saison.
Pour pallier cette situation, des mesures de régulation du marché, notamment en matière d’importation et d’exportation, sont prévues par le gouvernement. De leur côté, les associations de consommateurs appellent à une vigilance accrue pour éviter les achats de produits de provenance douteuse, susceptibles de poser des risques sanitaires.
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