Maroc : encore une pénurie de certains médicaments critiques
Maroc : pénurie de certains médicaments critiques
Le Maroc est actuellement confronté à une nouvelle vague de pénuries de médicaments essentiels, en particulier ceux destinés aux traitements des maladies cardiovasculaires et de certains cancers. Ces ruptures d’approvisionnement, qui affectent directement la santé des patients dépendant de traitements spécifiques, ont suscité de vives réactions parmi les pharmaciens, les représentants parlementaires et les associations de patients. C’est ce qu’a rapporté le quotidien arabophone Al Akhbar.
Contexte et ampleur de la pénurie
L’année 2023 avait déjà été marquée par un déficit de près de 400 médicaments, dont la moitié provient de laboratoires en situation de monopole. La situation en 2024 montre peu d’améliorations, avec plusieurs médicaments stratégiques actuellement en rupture. Ce problème de pénurie touche des médicaments vitaux, comme l’Aldactone, prescrit pour les insuffisances cardiaques, dont le manque a créé de vives inquiétudes parmi les patients et leurs familles.
Mesures demandées et réponse du secteur pharmaceutique
Face à cette crise, le président de la Confédération des syndicats de pharmaciens du Maroc, Mohamed Lahbabi, a expliqué que plusieurs pharmaciens avaient déjà signalé au ministère de la Santé le manque de certains médicaments critiques, principalement destinés au traitement des maladies cardio-vasculaires et cardio-neurovasculaires. Pour pallier les conséquences de ces pénuries, la Confédération a demandé l’autorisation d’un droit de substitution, qui permettrait aux pharmaciens de proposer des alternatives génériques aux médicaments en rupture de stock. Cependant, cette demande est restée sans réponse, exacerbant ainsi le sentiment d’urgence au sein de la communauté médicale.
La problématique soulevée au Parlement
Le débat a également été porté au niveau parlementaire par la députée de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Hayat Laâraïch, qui a interpellé le ministre de la Santé et de la Protection Sociale, Amine Tehraoui. Elle a soulevé la question des pénuries de médicaments, en demandant des clarifications sur les causes de ces ruptures récurrentes et sur les mesures que le gouvernement prévoit pour remédier à cette situation. La députée a particulièrement insisté sur les risques encourus par les patients dépendant de ces traitements pour stabiliser leur état de santé, pointant du doigt les conséquences néfastes que ces pénuries peuvent engendrer à court et à long terme.
Conséquences et perspectives
Les patients atteints de maladies graves, comme les maladies cardiovasculaires et le cancer, dépendent de manière critique de la disponibilité régulière de ces médicaments. La répétition de ces pénuries suscite une grande inquiétude au sein de la population, qui redoute des interruptions de traitement susceptibles de compromettre leur santé. Pour répondre efficacement à ce défi, plusieurs parties prenantes appellent à une refonte de la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique et à une meilleure gestion des stocks, en particulier pour les médicaments monopolisés par un nombre restreint de fournisseurs.
Le ministère de la Santé doit vite régler ce problème de santé publique !
Un monopole peut créer une pénurie de produits en limitant l’offre disponible et en concentrant le contrôle de la production ou de la distribution entre les mains d’une seule entreprise. Cette situation réduit la concurrence, ce qui peut amener l’entreprise monopolistique à fixer des prix élevés, réduire les quantités produites, ou négliger les investissements pour améliorer l’approvisionnement. En cas de difficulté, comme des problèmes de production ou de logistique, cela peut mener rapidement à une pénurie.
Pour remédier à ce problème, plusieurs solutions peuvent être envisagées :
– Encourager la concurrence : en ouvrant le marché à d’autres entreprises, il devient possible d’augmenter l’offre et de diversifier les sources d’approvisionnement.
– Introduire des réglementations : des réglementations peuvent limiter le pouvoir de marché d’un monopole, en imposant des obligations de production ou de stockage pour les produits essentiels.
– Favoriser les alternatives génériques : permettre l’utilisation de produits génériques peut réduire la dépendance à un seul fournisseur et stabiliser l’offre.
En bref…
La pénurie de certains médicaments critiques au Maroc rappelée par le journal arabophone Al Akhbar reste un enjeu majeur, impactant des milliers de patients. Les réactions des pharmaciens, des associations et des parlementaires mettent en lumière un besoin urgent de solutions pour assurer une meilleure stabilité dans la disponibilité des traitements médicaux essentiels, ainsi qu’une réponse proactive de la part des autorités compétentes.
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