Algérie: Abdelmadjid Tebboune justifie les visas pour les Marocains

Le Président de la République algérienne démocratique et populaire, Abdelmadjid Tebboune, a récemment pris la défense de la décision de son pays de rétablir l’obligation de visa pour les étrangers détenteurs de passeports marocains souhaitant entrer en Algérie. Lors d’une interview à des médias locaux, Tebboune a insisté sur le fait que cette mesure répondait à des « considérations politiques et sécuritaires ». Selon lui, l’instabilité croissante dans la région et la détérioration des relations diplomatiques avec le Maroc justifient cette décision.

Le président algérien a également fait référence à un événement survenu en septembre dernier, lorsque son gouvernement avait annoncé l’arrestation de trois individus soupçonnés d’espionnage au profit du Maroc. Tebboune a précisé que ces individus auraient tenté de fuir l’Algérie en utilisant de faux passeports marocains. Il a donc affirmé que, dans ce contexte, la réintroduction du visa n’était rien de moins qu’une « mesure de légitime défense » visant à protéger la sécurité intérieure de l’Algérie.

Cependant, cette explication ne convainc pas tout le monde. Mohamed Abderrahmane Semmar, plus connu sous le nom d’Abdou Semmar, journaliste d’investigation algérien et fondateur du journal en ligne Algérie Part, est l’une des voix qui critiquent les justifications avancées par le gouvernement algérien. Selon lui, ces explications sont « fallacieuses » et relèvent davantage de stratégies politiques visant à détourner l’attention de problèmes internes. Abdou Semmar souligne que la présentation de cette mesure comme un impératif sécuritaire est en réalité être un moyen pour le gouvernement algérien de consolider le contrôle politique et de renforcer un sentiment d’hostilité envers le Maroc, alors que la population algérienne fait face à de nombreux défis économiques et sociaux.

Le retour du visa pour les citoyens marocains apparaît ainsi comme une manifestation supplémentaire des tensions persistantes entre les deux pays du Maghreb, dans un contexte où les relations diplomatiques ne cessent de se détériorer. Pour les observateurs, il s’agit d’une illustration (de plus) de l’instrumentalisation de la sécurité nationale pour justifier des mesures qui participent à l’isolement diplomatique de l’Algérie (embrouillée avec le Maroc, le Mali, l’Espagne, la France, les Émirats arabes unis, etc.)  et détourner l’attention des vrais problèmes internes de l’Algérie.

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