jeudi, novembre 21, 2024
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ONU : appel à combler des écarts entre les hommes et les femmes

L’ONU appelle à combler des écarts « critiques » entre hommes et femmes

Les Nations Unies ont lancé un appel pressant pour combler les écarts « critiques » qui persistent entre les hommes et les femmes dans plusieurs secteurs essentiels de la société. Malgré des avancées, les disparités de genre restent une préoccupation majeure.

Dans un nouveau rapport publié au début de la semaine, l’organisation met en avant que, bien que des progrès aient été réalisés en matière d’égalité entre les sexes et d’autonomisation des femmes et des filles, ceux-ci sont trop lents. Les inégalités continuent de peser lourdement sur le développement économique et social, générant des « coûts faramineux » pour les sociétés à travers le monde.

Ce rapport, intitulé « Progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable : Gros plan sur l’égalité des sexes 2024 », est le fruit d’une collaboration entre ONU Femmes et le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies. Il souligne qu’en dépit de certaines avancées notables, notamment dans la représentation politique des femmes, les résultats globaux sont encore loin des objectifs fixés. Le document constate, par exemple, que les femmes occupent désormais un siège sur quatre au sein des parlements à l’échelle mondiale. Si cette progression est saluée comme une étape significative par rapport à la situation d’il y a dix ans, elle reste insuffisante pour atteindre une réelle parité.

Le rapport met également en lumière des améliorations sur le front de la pauvreté féminine. Pour la première fois, la part de femmes et de filles vivant dans l’extrême pauvreté est passée sous la barre des 10 %, après une hausse inquiétante provoquée par la pandémie de COVID-19. Toutefois, les inégalités économiques continuent d’être alarmantes, et l’accès des femmes aux ressources reste limité dans de nombreuses régions du monde.

Depuis la première édition de ce rapport, jusqu’à 56 réformes législatives visant à réduire les écarts de genre ont été adoptées dans divers pays. Ces réformes touchent des domaines tels que le droit du travail, la protection contre la violence, et l’égalité d’accès à l’éducation et aux soins de santé. Malgré ces efforts, aucun des indicateurs ou sous-indicateurs relatifs à l’Objectif de développement durable numéro 5, dédié à l’égalité des sexes, n’a encore été pleinement atteint. Les avancées demeurent bien en deçà des attentes.

Selon les prévisions du rapport, à moins d’un changement radical et d’accélérations significatives, la parité entre les sexes au sein des parlements pourrait rester inatteignable avant 2063. En outre, il faudrait encore 137 ans pour éliminer totalement la pauvreté parmi les femmes et les filles, une situation jugée intenable compte tenu des urgences sociales et économiques mondiales actuelles.

Sima Bahous, directrice exécutive d’ONU Femmes, a insisté sur la gravité des résultats, affirmant que « bien que les progrès soient techniquement possibles, ils sont trop lents pour faire une différence tangible dans un avenir proche ». Elle a souligné que l’inertie actuelle a des conséquences dévastatrices non seulement pour les femmes, mais pour les sociétés dans leur ensemble, car les inégalités de genre freinent le développement humain et économique global.

À l’approche du Sommet de l’avenir, qui se tiendra les 22 et 23 septembre à New York, les Nations Unies appellent les dirigeants mondiaux à renforcer leur engagement envers l’égalité des sexes. Ils sont invités à forger un nouveau consensus international afin de « combler les écarts entre les sexes, garantir l’égalité des droits et promouvoir l’autonomisation des femmes et des filles à travers le monde ». Ce sommet constitue une opportunité cruciale pour définir des actions concrètes visant à accélérer les progrès dans ce domaine.

Sima Bahous a également rappelé l’importance des prochaines échéances internationales, notamment le 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing en 2025. Ce cadre historique pour l’autonomisation des femmes a marqué une étape importante dans la lutte pour l’égalité des sexes, mais les résultats obtenus depuis restent mitigés. De plus, l’échéance du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ajoute une pression supplémentaire pour intensifier les efforts, car nombre des objectifs liés à l’égalité des sexes sont encore loin d’être atteints.

La directrice exécutive d’ONU Femmes a exhorté la communauté internationale à ne pas relâcher ses efforts et à poursuivre la démolition des barrières qui continuent d’entraver les droits et opportunités des femmes et des filles. Elle a appelé à un engagement renouvelé pour bâtir un avenir où l’égalité des sexes ne serait plus une simple aspiration, mais une réalité tangible. « Il est impératif de continuer à abattre les obstacles auxquels se heurtent les femmes et les filles et de construire un monde où l’égalité des sexes sera enfin réalisée, au bénéfice de tous », a-t-elle conclu.