vendredi, novembre 22, 2024
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(Vidéos) des médias algériens « trompés » par une fausse marocaine

(Vidéos) Des médias algériens « trompés » par une fausse marocaine

Dans le contexte de l’assaut massif de migrants à la frontière de Sebta dimanche 15 septembre, une vidéo en particulier a capté l’attention sur les réseaux sociaux. Parmi les nombreuses séquences montrant des tentatives de franchissement clandestin, celle d’une femme a largement circulé, provoquant une vague de réactions. Cette femme, algérienne de nationalité, se fait passer pour une Marocaine et dépeint un portrait dramatique de sa situation. Elle prétend être « désespérée par ses conditions de vie » et chercher désespérément à rejoindre l’Europe. Cet incident a rapidement été exploité par les médias algériens qui, fidèles à leurs pratiques, ont déformé les faits dans le but de noircir l’image du Maroc.

Dans la vidéo, la femme apparaît en larmes, décrivant son désir ardent de quitter le Maroc pour rejoindre l’Europe, en passant par Sebta ou via le point de passage de Bni Nsar. Elle fait des déclarations poignantes, affirmant qu’elle est prête à tout, y compris à vendre un rein pour assurer son départ et sauver son fils. Elle exprime avec intensité son souhait d’émigrer, répétant : « Je veux aller en Europe. Si ma situation ici était acceptable, je ne penserais même pas à partir ». Elle adresse ensuite un appel émouvant au roi du Maroc, Mohammed VI, disant : « Ô Sa Majesté le Roi, Ô Père Mohammed VI, je vous aime et je mourrai pour vous, mais ils m’ont brisée, ils ont détruit la vie de mon fils » (Aucun(e) marocain(e) n’appelle le roi « papa »…) Elle poursuit en évoquant son incapacité à travailler, expliquant qu’elle ne peut pas se permettre d’accepter des emplois dans « des cafés à chicha et à haschisch » en raison de ses problèmes de santé.

Cette première vidéo a suscité une attention particulière des médias algériens, qui n’ont pas tardé à s’en saisir pour la diffuser massivement. Ils en ont fait un récit manipulé, suggérant que cette femme illustrait la misère sociale dans laquelle se trouveraient de nombreux citoyens marocains. La télévision publique algérienne, par exemple, a commenté l’affaire en ces termes : « Une citoyenne marocaine pleure amèrement, désireuse d’immigrer clandestinement pour fuir les conditions de vie misérables au sein du Royaume ». Cette version a été utilisée pour amplifier un discours critique à l’égard du Maroc, soulignant les prétendues difficultés économiques que ses citoyens endureraient.

Cependant, un autre élément crucial est apparu dans une seconde vidéo, dévoilant la véritable identité de la femme. Elle y avoue clairement qu’elle est en réalité algérienne et qu’elle réside au Maroc. Lorsqu’on lui demande pourquoi elle ne retourne pas en Algérie, sa réponse est catégorique : « Je ne retournerai pas en Algérie. Je resterai ici. Le Maroc est mon pays ». Ce revirement met en lumière la tentative de dissimulation et de manipulation de sa situation pour attirer l’attention sur les difficultés sociales qu’elle prétend endurer.

Malgré la vérité sur l’origine algérienne de cette tiktokeuse en galère avec son enfant avec un iPhone dernier cri, les médias algériens ont persisté dans leur stratégie de désinformation, déformant la réalité à des fins politiques. Cette tactique n’est pas nouvelle et s’inscrit dans une logique plus large visant à nuire à l’image du Maroc sur la scène internationale par tous les moyens possibles. Le traitement médiatique de cet incident a ainsi mis en lumière la manière dont certaines chaînes d’information en Algérie continuent de relayer des récits biaisés pour servir leur agenda.

Il est cependant important de rappeler que ces mêmes médias algériens, tout en pointant du doigt la situation au Maroc, restent muets face à la crise profonde que traverse leur propre pays. L’Algérie est en proie à des difficultés économiques majeures, aggravées par un mécontentement populaire croissant. Ce malaise a été clairement illustré lors des élections présidentielles algériennes controversées truquées, marquées par un taux de participation extrêmement faible. Selon des observateurs indépendants et crédibles, ce taux n’aurait même pas dépassé les 20%, révélant un rejet massif du processus politique par la population.

Ainsi, au lieu de s’attarder sur la réalité des problèmes internes à l’Algérie, notamment la détérioration de l’économie et la montée des frustrations sociales, les médias algériens préfèrent détourner l’attention en se focalisant sur des incidents isolés au Maroc, qu’ils manipulent à leur avantage. Cette approche, fondée sur la manipulation des faits et des émotions, montre les limites de la transparence médiatique en Algérie et l’utilisation de la désinformation comme arme de propagande.

La ressortissante algérienne a été arrêtée le mardi 17 septembre par des agents de la Gendarmerie royale de Belyounech, puis remise aux autorités judiciaires de Fnideq pour enquête. Elle est accusée d’avoir diffusé sur les réseaux sociaux des informations incitant à organiser une migration illégale massive le dimanche 15 septembre, ainsi que de tentative de récidive. Lors de son intervention devant les caméras des médias présents sur place, elle a réaffirmé son intention de poursuivre son action, justifiant ses démarches tantôt par le « manque d’opportunités d’emploi », tantôt par sa « maladie » ou celle de son enfant, ou encore par un besoin urgent d’« aide sociale ». S’exprimant en darija fluide, elle se faisait passer pour une Marocaine. Elle sera présentée devant le parquet compétent à Tétouan.