vendredi, novembre 22, 2024
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Une enquête concernant la pâte à tartiner El Mordjene de Cebon

Une enquête concernant la pâte à tartiner El Mordjene de Cebon

Les Algériens ont récemment encore trouvé un rare motif de fierté nationale avec la pâte à tartiner locale El Mordjene Cebon. Ce produit, qui se voit en rêve et au minimum comme une alternative au célèbre Nutella, se distingue par un goût qui s’inspirerait de la crème contenue dans les barres chocolatées Kinder Bueno, du groupe italien Ferrero. Pourtant, cette euphorie a rapidement été entachée par une décision de l’Union Européenne, qui a interdit sa commercialisation en invoquant des motifs sanitaires.

Ce produit se veut plus qu’une alternative au célèbre Nutella. On voit même sur les réseaux sociaux que selon certains, avec la même nationalité largement majoritaire, la pâte à tartiner algérienne El Mordjene rivalise (voire surpasse) de très loin, la marque de pâte à tartiner italienne Nutella, présente dans 75 pays à travers le monde… La bataille se déroule sur les réseaux sociaux mais il y a la réalité du terrain. Disons-le franchement : si CBON a pu vendre, illégalement, quelques centaines ou quelques milliers de pots à l’étranger, concernant Nutella, on chiffre cela en millions d’unités (depuis des années et dans la légalité) C’est incomparable ; et El Mordjene n’a pas été interdite en raison de son succès prétendument dangereux pour la concurrence : elle n’a en réalité jamais été autorisée.

Contexte de l’interdiction
L’Union Européenne a émis des réserves strictes concernant la conformité de El Mordjene Cebon aux normes alimentaires exigées pour les produits laitiers. Selon le Ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, « l’Algérie ne satisfait pas aux conditions requises pour exporter vers l’Union européenne des produits contenant des produits laitiers » (même si le lait venait d’Europe puisqu’il faut un contrôle très rigoureux continu. On dit ça pour les commentaires sur les réseaux sociaux du type « Mais la poudre de lait vient de France ! » Si la poudre de lait part de France vers l’Algérie pour revenir en France ou autre part en Europe, ce n’est pas une preuve qu’elle n’a pas été altérée) Le système de contrôle et de surveillance des produits laitiers en Algérie ne répond pas aux standards imposés par les régulateurs européens. Cette lacune a conduit à l’interdiction de la pâte à tartiner sur le marché européen, malgré son succès croissant auprès des consommateurs, surtout algériens.

Le blocage s’est traduit concrètement par l’interception de plusieurs lots d’El Mordjene Cebon aux frontières françaises, alors qu’une enquête approfondie a été lancée pour déterminer comment ce produit a pu pénétrer le marché européen sans satisfaire aux normes en vigueur. L’Union Européenne applique des contrôles stricts sur les produits agroalimentaires, notamment pour les importations provenant de pays tiers, ce qui explique la rigueur de la décision.

Un engouement populaire en Algérie
En dépit de cette interdiction en Europe, El Mordjene Cebon reste un objet de grande fierté en Algérie. Sur les réseaux sociaux, de (trop) nombreux Algériens expriment leur satisfaction et leur attachement à cette pâte à tartiner, devenue presque un symbole national de réussite. Ils louent et vantent la similarité du goût de la crème algérienne avec la crème italienne contenue dans les Kinder Bueno. Ce produit est perçu comme un symbole d’ingéniosité et de réussite. Ce sentiment exacerbé qui vire carrément à l’orgueil a même conduit à une hausse vertigineuse de la demande, poussant les stocks à s’épuiser rapidement. Les Algériens semblent vouloir se procurer le produit interdit en Europe, renforçant ainsi son statut mythique, sans euphémisme, limite mystique. Bientôt des dealers de pâte à tartiner ?

Cet engouement est d’autant plus fort qu’il est rare qu’un produit algérien connaisse un tel succès à l’international, même s’il est freiné par des considérations sanitaires. La marque Cebon, qui produit cette pâte à tartiner, a rapidement réagi à ce phénomène de fierté nationale. Dans une déclaration publique, elle a précisé ne pas être à l’origine de cette vague de popularité soudaine, tout en se réjouissant du succès de son produit sur le marché national. 

Les raisons de l’interdiction : Un manque de conformité aux normes européennes
Les raisons de cette interdiction résident principalement dans les normes strictes de sécurité alimentaire imposées par l’Union Européenne. En matière de produits laitiers, les exigences européennes en termes de traçabilité, de contrôle qualité, et de conformité sanitaire sont extrêmement rigoureuses. L’Algérie, malgré ses efforts, ne dispose pas encore d’un système suffisant pour répondre aux exigences européennes sur ce point.

Cela ne signifie pas pour autant que la qualité de la pâte à tartiner El Mordjene Cebon soit mise en cause dans son ensemble, mais plutôt que le pays doit améliorer ses infrastructures et ses processus de contrôle pour garantir un accès pérenne au marché européen. Il s’agit donc d’un défi structurel plus large qui dépasse le simple produit pour toucher à la capacité de l’Algérie à exporter des denrées alimentaires vers des zones où les normes sont parmi les plus exigeantes au monde.

Conséquences économiques et diplomatiques
Cette situation soulève des questions sur la capacité de l’Algérie à s’imposer sur le marché international avec ses produits agroalimentaires. La mésaventure d’El Mordjene Cebon met en lumière les obstacles que rencontrent les producteurs algériens lorsqu’ils cherchent à accéder aux marchés internationaux, en particulier ceux où les régulations sont rigoureuses comme l’Union Européenne. Cette situation illustre également la nécessité pour le pays de moderniser ses infrastructures et de renforcer ses contrôles sanitaires, afin de s’aligner sur les standards internationaux.

Par ailleurs, l’interdiction de ce produit soulève des interrogations sur la gestion des flux commerciaux entre l’Algérie et l’Europe. L’enquête en cours vise à comprendre comment une pâte à tartiner fabriquée en Algérie a pu être distribuée sur le sol européen malgré les normes sanitaires en vigueur, ce qui pourrait entraîner des tensions diplomatiques si des failles sont révélées dans les systèmes de contrôle aux frontières. 

Un avenir incertain en Europe
L’avenir d’El Mordjene Cebon en Europe reste flou. Tant que l’Algérie ne pourra pas se conformer aux normes alimentaires européennes, il est peu probable que ce produit puisse être à nouveau autorisé à l’exportation vers les pays de l’Union Européenne. Toutefois, cette situation pourrait inciter les autorités algériennes à renforcer leurs contrôles et à moderniser leur chaîne de production laitière pour répondre aux exigences du marché européen.

Pour El Mordjene Cebon, le succès en Algérie reste indéniable, mais son interdiction en Europe a révélé les limites du pays en matière d’exportation de produits alimentaires. La marque devra désormais décider si elle souhaite relever ce défi et améliorer sa production pour s’aligner sur les normes internationales, ou si elle choisira de se concentrer exclusivement sur le marché national, où elle jouit déjà d’une grande popularité.

En bref…
L’affaire El Mordjene Cebon montre à quel point un produit national peut rapidement devenir un symbole de fierté collective, même face à des obstacles tels qu’une interdiction à l’exportation. Bien que cette interdiction mette en lumière les lacunes du secteur agroalimentaire algérien, elle peut également servir de catalyseur pour une prise de conscience nationale et une modernisation des infrastructures. En attendant, les Algériens continuent de savourer LEUR pâte à tartiner, rare symbole de fierté populaire, au lendemain d’une élection (très mal) truquée. On a plus parlé de la crème El Mordjene en Algérie que du passage en force de Tebboune pour un deuxième mandait imposé, malgré un bilan catastrophique qui n’a ni été débattu, ni même été évoqué.

« Bon chance »
En espérant que l’avenir permettra à la crème algérienne de la crème, le « Nutella algérien », qui évoque le goût de la crème des barres chocolatées Kinder Bueno, de conquérir, cette fois en toute légalité, les marchés internationaux, grâce à une notoriété acquise avec des comparaisons avec des marques connues et reconnues, comme Nutella et Kinder Bueno, de l’entreprise agroalimentaire italienne Ferrero, spécialisée dans la confiserie industrielle et connue pour des produits phares tels que Nutella, Kinder, Kinder Bueno, Ferrero Rocher, Mon Chéri, Delacre et Tic Tac.