mercredi, septembre 18, 2024
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ONU : le Maroc, membre permanent du Conseil de sécurité ?

Le Maroc, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU ?

Depuis que les États-Unis ont exprimé leur soutien à l’attribution de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour le continent africain, les spéculations se sont multipliées, et le nom du Maroc émerge régulièrement dans les discussions.

Le jeudi 12 septembre, Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice et représentante permanente des États-Unis auprès des Nations Unies, a annoncé officiellement la création de nouveaux sièges permanents au sein du Conseil de sécurité. Cette réforme historique offrirait deux de ces sièges au continent africain et un siège supplémentaire à un représentant des petits États insulaires en développement, en rotation. Cet engagement des États-Unis témoigne de la volonté de l’administration américaine, sous la direction du président Joe Biden, de donner suite aux revendications de longue date concernant la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, dans un contexte où les grandes puissances, notamment la Chine, s’efforcent d’étendre leur influence en Afrique.

Selon Al Ahdath Al Maghribia, cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale des États-Unis visant à rééquilibrer les rapports de force au sein du Conseil de sécurité, face à l’influence croissante de la Chine en Afrique. Cette région est devenue un enjeu majeur de la géopolitique mondiale, et Washington souhaite jouer un rôle central dans la redéfinition de cet équilibre de pouvoir. Toutefois, au-delà des dynamiques géopolitiques mondiales, l’attention se porte principalement sur les nations africaines les mieux placées pour prétendre à ces sièges tant convoités au sein de cette instance décisive de l’ONU.

Le Maroc se positionne ainsi comme un sérieux candidat dans cette compétition internationale. Grâce à son rayonnement diplomatique, sa réputation en tant que médiateur sur la scène internationale, et ses relations solides avec les principales puissances mondiales, le royaume dispose d’atouts considérables. Son rôle actif au sein de la communauté internationale et ses contributions importantes aux missions de paix des Nations Unies, en particulier à travers l’implication continue des Forces armées royales (FAR) dans des opérations de maintien de la paix sur plusieurs continents, notamment en Afrique et dans les Balkans, sont autant d’éléments qui renforcent son dossier.

Le Maroc a également toujours su maintenir des relations constantes et équilibrées avec les grandes puissances mondiales, sans exclusivité. Cette diplomatie nuancée et sa participation active dans des organisations internationales font du royaume un partenaire fiable et respecté sur la scène internationale. En témoignage de cet engagement, les États-Unis avaient déjà, dans un rapport officiel, recommandé que le Maroc obtienne un siège permanent au Conseil de sécurité. Cette recommandation s’appuyait non seulement sur l’importance géostratégique du royaume, mais également sur ses liens historiques avec les États-Unis, rappelant que le Maroc fut le premier pays à reconnaître l’indépendance américaine.

Les arguments en faveur du Maroc ne se limitent pas à la géopolitique. Le royaume se distingue également par sa tolérance religieuse, avec la coexistence pacifique des trois grandes religions monothéistes sous l’égide de la Commanderie des croyants. Le Maroc est souvent cité en exemple en matière de libertés religieuses, offrant un espace où les fidèles des trois religions peuvent pratiquer leurs rites en toute sérénité. De plus, les progrès notables réalisés par le pays en matière de droits de l’Homme, et plus particulièrement dans la protection des droits des femmes et des enfants, renforcent la légitimité de sa candidature à un siège permanent au sein du Conseil de sécurité.

Pour préparer cette réforme, l’administration américaine a mis en place une cellule d’experts en relations internationales. Ces spécialistes sont chargés de dresser une liste des pays africains les plus qualifiés pour rejoindre le Conseil de sécurité, sur la base de critères objectifs liés à leur influence, à leur capacité diplomatique et à leur engagement dans le maintien de la paix mondiale. Le Maroc figure parmi les favoris, aux côtés d’autres puissances africaines telles que l’Afrique du Sud, le Nigeria ou encore l’Égypte. Ces nouveaux membres africains rejoindraient ainsi d’autres puissances émergentes comme l’Allemagne, le Brésil et l’Inde, également pressenties pour accéder à des sièges permanents dans le cadre de cette réforme élargie du Conseil de sécurité.

Omar Hilale, ambassadeur permanent du Maroc auprès des Nations Unies, a à plusieurs reprises mis en avant les atouts du royaume pour justifier sa candidature. Il a rappelé l’engagement de longue date du Maroc au sein du système des Nations Unies, son rôle dans les opérations de maintien de la paix et son influence croissante dans les relations internationales. Cet engagement, combiné aux efforts continus du pays pour se moderniser sur les plans économique, politique et social, place le Maroc dans une position idéale pour rejoindre le club restreint des membres permanents du Conseil de sécurité.

Enfin, cette réforme du Conseil de sécurité serait une reconnaissance du rôle moteur que le Maroc joue en Afrique et au-delà. En tant qu’acteur clé des relations Sud-Sud, le royaume ne cesse de renforcer ses partenariats avec d’autres pays africains, consolidant ainsi son statut de leader régional. Le Maroc pourrait ainsi, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, jouer un rôle de premier plan dans les débats mondiaux, tout en continuant de promouvoir la coopération, la stabilité et le développement sur le continent africain.

L’attribution de sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour l’Afrique constitue une réforme majeure dans la gouvernance mondiale, et le Maroc, fort de son héritage diplomatique, de sa position stratégique et de ses contributions globales, apparaît comme l’un des candidats les plus qualifiés pour représenter le continent dans cette instance internationale.